Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".
GÉRARD GLATT
''La compagnie des mouches''
aux éditions Christine Bonneton
Gérard Glatt a vécu une première carrière dans
l’administration des Finances, une seconde dans le
Conseil et le Marketing, aujourd’hui il réserve
exclusivement sa plume au roman et à la poésie.
Qui un jour – lors de ses études, au régiment ou ailleurs -
n’a pas dû partager son studio, sa carrée, ou son deux-
pièces-cuisine, avec un copain ? Ou une copine, mais ça ce
n’est pas le sujet du jour.
Jean-René – on saura à la fin du livre qu’il s’appelle Vallois
– a choisi avec Vivien ce type de cohabitation. Par hasard.
Ou plus exactement parce que tous deux se sont trouvés à
chercher un appart le même jour, à la même heure, dans la
même agence. Et aussi, il faut le dire et ce n’est pas
innocent, parce que « la gueule de l’un plaisait à l’autre et
inversement, sans arrière-pensée pour autant». « Sans
arrière pensée pour autant » Jean-René l’a écrit, et peut-
être même souligné dans un petit carnet qui ne le quitte
jamais.
Rien à dire ou à redire, si ce n’est que Vivien - employé des Postes, mais ça n’a rien à voir -
déambule dans l’appartement toujours à poil et depuis le premier jour. Toujours à poil même
devant les témoins de Jéhovah quand ils apportent la bonne parole. À poil, oui à poil, sauf
quand il fait la cuisine. À cause de l’huile chaude qui en giclant « risquerait de lui brûler le
bide et le reste ».
Pour les courses c’est lui Jean-René qui s’en charge. Au Prisunic. Toujours au Prisunic et
toujours à la même caisse. Celle de Carène. Et quatre fois par semaine, au moins. « J’y vais
pour elle, rien que pour elle » et il paye avec des billets, jamais avec sa carte « je regarde
ses poignets, et ses mains, ses mains toutes fines qui me caresseraient si bien ». Trois
personnages qui vivent le présent en pensant au passé. À leurs passés, de foutus passés
qui ont la fâcheuse tendance à s’immiscer dans le présent.
Et puis un jour Vivien part en vacances. Aux Canaries. Avec Émeric. Et c’est au retour des
Canaries qu’il sera retrouvé mort. La tête fendue en deux par un bougeoir. En étain. Style
Charles X.
Alors - alors alors - entre en scène le commissaire Bricard. Le commissaire Jules Bricard.
«Un nouveau héros, mon Jules à moi, pas celui de Simenon » a écrit Gérard Glatt. Sur la
page de garde du livre que je viens de recevoir.
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