
60 ans de Vatican II : retrouver le souffle du concile
Vatican II : si le sujet divise ou indiffère, il a été un événement considérable. Sait-on quelle a été la joie des plus de 2.500 évêques qui s'y sont rencontrés pour la première fois ? Mesure-t-on la densité spirituelle des débats ? Soixante ans après, les catholiques ont-ils conscience d'être les héritiers de cette culture du dialogue dont l'Église s'est imprégnée ? Sur RCF et Radio Notre Dame, nous voulons donner à entendre le souffle de Vatican II ! Dans un langage pédagogique, les plus grands spécialistes expliquent ce qui a changé et reviennent sur les malentendus qui ont suivi cet événement historique. Ces programmes vous sont proposés par Madeleine Vatel, Pauline de Torsiac, Louis Daufresne et Odile Riffaud.
"Un rayon de la vérité illumine tous les hommes" - RCF / Radio Notre-Dame célèbre les soixante ans de Vatican II
Le 28 octobre 1965, en promulguant la déclaration Nostra Aetate, l’Église catholique a reconnu qu’un "rayon de la vérité illumine tous les hommes" - y compris ceux qui appartiennent à d’autres religions. Dans l'histoire des religions, cela représente un événement considérable. Le catholicisme a cessé de se définir par l'opposition voire le rejet de l'autre. Comment un tel décentrement a-t-il été possible ? Sur RCF et Radio Notre-Dame, nous avons voulons savoir quel a été l'esprit de Vatican II. Soixante ans après, à l’heure où les tensions dans le monde sont exacerbées notamment au nom de principes religieux, les textes du concile n’auraient-ils pas une portée prophétique ?
Il faut bien admettre que la simple évocation de Vatican II laisse aujourd'hui une partie des catholiques indifférents. Il peut encore susciter la réprobation chez ceux qui le perçoivent comme un ferment de division, en particulier au sujet de la liturgie traditionnelle. D’autres soutiendront qu’il a vidé l’Église de ses prêtres. Et pourtant, les spécialistes le soulignent, il faut distinguer les textes conciliaires de leur réception. Aujourd'hui, le nombre de baptisés augmente au sein de l’Église et les néophytes viennent insuffler un esprit de nouveauté parmi les fidèles, sans doute porteurs d'un référentiel autre que l'antagonisme qu'avait suscité la réception du concile entre progressistes et traditionalistes.
En 2025, l’Église célèbre les 1700 ans de Nicée et les 60 ans de Vatican II, les premier et dernier conciles œcuméniques. De l’un à l’autre s'étend la longue histoire de la définition de la foi chrétienne. Pour la première fois en 1965, un concile ne s’est pas conclu par un anathème. L’Église en a fini avec les hérésies. Faut-il pour autant jeter aux oubliettes de l’histoire les théories qui délimitent les contours de la foi chrétienne ? Et si on les considérait avec un regard nouveau, catéchétique ? Car en désignant ce que n'est pas leur foi, elles permettent aux chrétiens de comprendre à quoi ils croient.
Le jubilé que vit l’Église en 2025 est une célébration du renouveau et donc de l’espérance : quelque chose d'autre est toujours possible. Il y a soixante ans, c’est la nouveauté qui a surgit dans l’Église catholique : celle-ci s’est pensée en dialogue avec les autres religions et à l'écoute du monde moderne. Si elle a pu ainsi renouveler son regard sur elle-même, c’est que, d’un même mouvement, elle est allée à la source de la foi chrétienne et de la Révélation divine. Elle a porté son attention vers Jésus - un Jésus juif, comme le souligne Nostra Aetate. Et en rappelant que l'Alliance entre Dieu et le peuple juif n'a jamais été révoquée, le concile a mis fin au rejet séculaire du judaïsme. À ce titre, il représente une véritable rupture. Vatican II a encouragé l'élaboration d'une nouvelle théologie d'Israël et incité l'Église à se penser en lien avec le peuple de l'Alliance.
L’Église de Vatican II a été emmenée par un pape, Paul VI, imprégné de la culture du dialogue qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale et dont les théologiens se sont emparé. Elle marque les seize textes du concile, complémentaires les uns des autres, qu'il faut lire comme un ensemble cohérent. La foi y est présentée comme une relation, c'est-à-dire une expérience, et plus seulement comme une adhésion aux dogmes. L'écoute de la Parole de Dieu - et notamment de l'Ancien Testament - est ainsi devenue indissociable de l’eucharistie, "source et sommet de la vie chrétienne" (Sacrosanctum concilium). La messe à laquelle désormais tous les fidèles, membres de l'Église, sont invités à participer de façon "pieuse et active" - c'est-à-dire incités à répondre à Dieu.
Soixante ans après, alors que la culture du dialogue semble si menacée, cet anniversaire est une occasion inestimable de redécouvrir quelle a été l’intuition des pères conciliaires. Que ceux-ci aient été optimistes, sans doute influencés par leur époque et les "golden sixties", comme le disent les historiens, est une chose. Dans le contexte actuel, affirmer qu’un "rayon de la vérité illumine tous les hommes" c'est aller à contre-courant des tensions de ce monde. Nos programmes vous proposent d'entrer dans un cheminement spirituel, attentifs au souffle de Vatican II.
Vatican II, programmation spéciale sur RCF et Radio Notre-Dame
Vatican II : un souffle d'optimisme sur l'Église catholique
Émission Halte Spirituelle, par Madeleine Vatel
Comment expliquer "l’optimisme du concile" que constate l'historien Frédéric Gugelot ? Il y a soixante ans, le concile Vatican II a représenté un tournant considérable dans l'histoire du catholicisme. Une façon de faire confiance à la nature humaine et un "humanisme chrétien puissant" caractérisent Vatican II.
Invité : Frédéric Gugelot, spécialiste d'histoire culturelle et religieuse, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Reims. Co-auteur avec Étienne Fouilloux de l’article "Vatican II, un concile pour le monde ?" (dans la revue Archives de sciences sociales des religions, 2016/3 n° 175).
Vatican II : comprendre le rapport de l'Église catholique au monde moderne
Émission Halte Spirituelle, par Madeleine Vatel
Il y a soixante ans, dans la constitution Gaudium et Spes, l’Église catholique employait pour la première fois de manière positive le mot "moderne". Le concile Vatican II a-t-il mis fin au long contentieux entre Église et modernité ? A-t-il été une parenthèse optimiste pendant les "golden sixties" ? Et pourquoi donc l'Église a-t-elle été si réticente à l'égard de la modernité ?
Invité : Étienne Fouilloux, historien, spécialiste du catholicisme français, professeur émérite des universités, auteur de "Une Église en quête de liberté - La pensée catholique française entre modernisme et Vatican II (1914-1962)" (éd. Desclée de Brouwer, 2006).
Les seize textes du concile Vatican II
Émission Halte Spirituelle, par Madeleine Vatel
Quatre constitutions, neuf décrets, trois déclarations. Les textes émanant du concile Vatican II portent aussi bien sur la foi, sur l’Église, sur son rapport au monde, son lien aux autres religions… Fruit de trois années de travail, de débats mais aussi de méditation.
Invité : Père Christoph Theobald, prêtre jésuite, professeur aux Facultés Loyola Paris, titulaire de la Chaire Karl Rahner, auteur de plusieurs ouvrages sur le concile Vatican II, dont "La réception du Concile Vatican II" en deux volumes ("L'Église dans l'histoire et la société, t. II", 2023 et "Accéder à la source, t. I", 2009).
Redécouvrir la foi chrétienne en méditant le mystère d'Israël
Émission Halte Spirituelle, par Odile Riffaud
Que reste-t-il de la part hébraïque du christianisme aujourd’hui dans la vie de foi des chrétiens ? Depuis la déclaration Nostra Aetate, promulguée il y a soixante ans, le 28 octobre 1965, lors du concile Vatican II, les catholiques redécouvrent ce que l’on appelle la théologie du mystère d’Israël.
Invité : Père Patrice Chocholski, prêtre, curé de paroisse à Marseille, et ancien directeur de l'Institut catholique de la Méditerranée (ICM). Chercheur en théologie des religions, il est l'auteur d'une thèse de doctorat sur "une théologie chrétienne des religions à partir de la relation actuelle entre Dieu et le peuple juif". Il travaille actuellement pour le Dicastère pour le dialogue interreligieux au Vatican, à une extension aux traditions asiatiques de la déclaration d’Abou Dhabi de 2019.
Vatican II : que valent les autres religions ?
Émission Halte Spirituelle, par Madeleine Vatel
Échanger entre religions sans dimension de domination, de conquête, ou sans désir de convertir l’autre. Il y a soixante ans, le concile Vatican II a insufflé une nouvelle dynamique. Et le dialogue interreligieux a fait un bond de géant. Comment un tel décentrement de l'Église catholique a-t-il été possible ? Quels sont les fondements théologiques du dialogue interreligieux ? Et qu’est-ce que cela change concrètement pour les pratiquants ou pour les institutions ?
Invité : Michel Younès, théologien, spécialiste d'islamologie, doyen de la faculté de théologie de l'Université catholique de Lyon, délégué épiscopal pour les relations avec les musulmans pour le diocèse de Lyon et membre expert du conseil des relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France.
B. A. -BA du christianisme
par Pauline de Torsiac
Dans une série spéciale en cinq épisodes, Pauline de Torsiac revient sur les points fondamentaux du concile Vatican II.
- Qu’est-ce qu’un concile ?
- Comment résumer le concile Vatican II ?
- Qu'est-ce que la tradition dans l'Église catholique ?
- Qui sont les membres de l'Église ?
- Qu’est-ce que Vatican II a changé à la messe ?
Invité : Frère Gonzague de Longcamp, membre de la communauté Saint-Jean, théologien et maître de conférences à l'Université catholique de Lyon.
Lubac, Congar, Chenu : trois théologiens français, figures majeures du concile Vatican II
Émission Dialogue, par Sarah Brunel
Yves-Marie Congar, Henri de Lubac et Marie-Dominique Chenu comptent parmi les plus grands théologiens catholiques du XXe siècle. Tous trois ont été frappés d'interdiction voire de condamnation au sein de l'Église. Et pourtant, ils ont eu la surprise de se voir convoqués pour participer au concile Vatican II.
Après Vatican II, l'histoire de la réception du concile
Émission Dialogue, par Sarah Brunel
En théologie catholique, la réception est une notion importante. Elle est centrale pour comprendre les soixante années écoulées depuis le concile Vatican II. Un événement historique mais aussi spirituel, marqué par le souffle de l'Esprit. Toutefois, après l'euphorie est venu le temps du doute et même des excès. L'Église aurait pu oublier Vatican II mais un tournant s'est produit en 1985. Les catholiques sont entrés dans la compréhension du concile...
Invitée : Brigitte Cholvy, théologienne, professeur honoraire à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Institut catholique de Paris (ICP), spécialiste de théologie dogmatique, d'anthropologie chrétienne et de théologie fondamentale. Elle est l’auteure d’une thèse de doctorat sur la pensée d’Henri de Lubac, et co-auteure avec Luc Forestier du livre "Un catholicisme sous pression" (éd. Salvator, 2022).
Nostra Aetate, le texte qui a tout changé entre juifs et catholiques
Émission Connaître le judaïsme, par Odile Riffaud
Votée il y a 60 ans, la déclaration Nostra Aetate a provoqué un changement considérable dans les relations entre juifs et catholiques. Après des siècles d'antijudaïsme, il a permis un dialogue. Ce texte qui est l'un des plus courts du concile Vatican II a été l'un des plus débattus. Quels ont donc été les points d’accord et les points de blocage ?
Invitée : Danielle Guerrier, déléguée au judaïsme pour le diocèse de Saint-Denis et membre du Comité directeur de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF)
Difficultés de l'Église catholique pour penser sa relation au judaïsme
Émission Connaître le judaïsme, par Odile Riffaud
En 2015, il y a dix ans, l'Église catholique a tenté de résumer toute sa théologie du mystère d'Israël. Vatican II avait ouvert un immense chantier théologique. Depuis le concile, l'Église se pense en lien avec le judaïsme et non plus à la place du peuple juif. Et en cinquante ans, il y a eu des textes, des engagements, des prises de parole de papes : le document de 2015 en fait la synthèse. Mais il montre aussi que de nombreuses questions restent en suspens. Et qu'il est difficile de venir à bout de la théorie de la substitution.
Invitée : Marie-Laure Durand, théologienne, directrice du pôle Judaïsme à l’ISTR de Marseille, auteure d’une analyse critique avec l’historienne Emmanuelle Main, parue dans la revue Chemins de Dialogue n°58 (en 2021).
Série spéciale 60e anniversaire de Nostra Aetate : Déconstruire l’antijudaïsme chrétien
Émission Connaître le judaïsme, par Odile Riffaud
À l'occasion des 60 ans de la déclaration Nostra Aetate, votée le 28 octobre 1965, Connaître le judaïsme vous propose une série spéciale en partenariat avec le SNRJ, le Service national pour les relations avec le judaïsme, de la Conférence des évêques de France. Tout au long du mois d’octobre, nous allons voir comment aujourd’hui l’Église catholique déconstruit les théories qui ont nourri pendant des siècles ce que l’on appelle l’antijudaïsme chrétien.
Invitée : Véronique Weil, engagée au sein du SNRJ et principale rédactrice du livre “Déconstruire l’antijudaïsme chrétien” (éd. Cerf, 2023).
Réponse juive à Nostra Aetate
Émission Connaître le judaïsme, par Odile Riffaud
Du concile Vatican II a émergé un élan, un regard résolument bienveillant porté par l’Église catholique sur les autres religions. L’article 4 de la déclaration Nostra Aetate fait état d’un changement de regard considérable sur le judaïsme. Mais comment a-t-elle été reçue par la communauté juive ? Un changement de regard suffit-il pour entamer un dialogue qui soit proprement religieux ?
Invité : Rabbin Rivon Krygier, rabbin de la communauté massorti Adath Shalom à Paris, docteur en sciences des religions et engagé dans le dialogue et la rencontre entre juifs et chrétiens.
Le 60e anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Aetate
Émission Le Débat du jour, par Louis Daufresne
Invités : Yann Boissière, rabbin libéral, rattaché à la synagogue Beaugrenelle (Paris XVe), fondateur du Judaïsme en mouvement et de l'association "Les Voix de la Paix", secrétaire général de l’Institut des hautes études du monde religieux (IHMER) ; Marie-Laure Durand, professeur d'anthropologie à l'Institut supérieur de formation de l'enseignement catholique de Montpellier, docteur en théologie et diplômée en philosophie ; Olivier Rota, historien, docteur en sciences des religions, directeur de la revue Mélanges de Science Religieuse ; Odile Riffaud, journaliste, productrice de l’émission Connaître le judaïsme.
L’Église catholique et les religions non chrétiennes
Émission Le Grand Témoin, par Louis Daufresne
Islam, judaïsme, bouddhisme… La déclaration Nostra Aetate écrit que "l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions". Dans l’euphorie des années 60, on adhère à l’idée de progrès, d’un monde qui va s’unifier et se pacifier, après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Cet élan engendre un texte de portée prophétique. 60 ans plus tard, si l’ambiance n’est plus la même, Nostra Aetate rappelle quelque chose de fondamental et d’intemporel, c’est que tous les hommes se posent la question du "jugement et de la rétribution après la mort".
Invité : Père Alban Massie, jésuite, docteur en théologie, directeur de la Nouvelle revue théologique, a dirigé l’ouvrage collectif Israël et l’Église dans le dessein de Dieu (CLD éditions)
Une foi n'est pas coutume
La chronique interculturelle en partenariat avec RCJ par Constance Grodner
Que représente la déclaration Nostra Aetate dans le dialogue interreligieux ?
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Comment expliquer "l’optimisme du concile" que constate l'historien Frédéric Gugelot ? Il y a soixante ans, le concile Vatican II a représenté un tournant considérable dans l'histoire du catholicisme. Une façon de faire confiance à la nature humaine et un "humanisme chrétien puissant" caractérisent Vatican II.

LE POINT DE VUE DE MADELEINE VATEL – Le 60e anniversaire du concile Vatican II est l'occasion de rappeler le bouillonnement d'idées et de débats qui ont stimulé près de 2.500 évêques du monde entier et leurs experts. Un défi passionnant qui souligne la ferveur intellectuelle de l'Église.

Yves-Marie Congar, Henri de Lubac et Marie-Dominique Chenu comptent parmi les plus grands théologiens catholiques du XXe siècle. Tous trois ont été frappés d'interdiction voire de condamnation au sein de l'Église. Et pourtant, ils ont eu la surprise de se voir convoqués pour participer au concile Vatican II.

On ne saurait résumer le concile Vatican II à un rôle accru des laïcs ou au prêtre tourné vers les fidèles à la messe. Ce serait bien trop caricatural ! Les changements sur la liturgie doivent être compris dans une réflexion globale portée par seize textes. Il témoignent d'une Église catholique qui revient à la source, à la révélation divine et à l'interprétation des Écritures saintes. Une Église qui ose se décentrer d'elle-même car elle a compris que c'est d'abord le Christ qu'elle doit regarder, et refléter. Une Église, enfin, qui n'a pas à avoir peur du monde mais qui au contraire doit l'écouter, comme le faisait Jésus. Explications du théologien Père Christoph Theobald.

En théologie catholique, la réception est une notion importante. Elle est centrale pour comprendre les soixante années écoulées depuis le concile Vatican II. Un événement historique mais aussi spirituel, marqué par le souffle de l'Esprit. Toutefois, après l'euphorie est venu le temps du doute et même des excès. L'Église aurait pu oublier Vatican II mais un tournant s'est produit en 1985. Les catholiques sont entrés dans la compréhension du concile...

L'usage du latin, le prêtre qui tourne le dos aux fidèles : ce sont quelques-uns des signes visibles de la messe dite préconcilaire, c'est-à-dire d'avant Vatican II. Depuis soixante ans, et la fin du concile, la liturgie cristallise les oppositions entre les courants traditionalistes et les autres au sein du catholicisme. Mais est-ce le concile ou bien l'interprétation de ses textes qui a conduit à des modifications de la liturgie ? Quelles ont été les véritables changements initiés par le concile ?

C’est en réaction à Vatican II que s’est affirmé le courant traditionaliste, au sein duquel sont célébrées des messes dites préconciliaires ou tridentines. Pour marquer les soixante ans de la clôture du concile en 2025, Pauline de Torsiac revient sur le sens de la tradition dans l'Église catholique. "On confond souvent à mon sens un retour au passé et un retour à la source", prévient Frère Gonzague de Longcamp, de la communauté Saint-Jean.

Dans l'Église d'avant Vatican II, on distinguait "l’Église enseignante et l’Église enseignée, ceux qui savent et ceux qui apprennent". Il y a soixante ans, la question de savoir qui sont les membres de l’Église a traversé le concile. Il a affirmé avec force l'égale dignité de tous les baptisés, qui forment le peuple de Dieu.

Il y a soixante ans, dans la constitution Gaudium et Spes, l’Église catholique employait pour la première fois de manière positive le mot "moderne". Le concile Vatican II a-t-il mis fin au long contentieux entre Église et modernité ? A-t-il été une parenthèse optimiste pendant les "golden sixties" ? Et pourquoi donc l'Église a-t-elle été si réticente à l'égard de la modernité ?

Trois ans de réunions, d'échanges et de débats sur l'Église, la liturgie, la place des laïcs, les religions non chrétiennes... Comment résumer cet immense chantier théologique qu'a été le concile Vatican II ? Dans l'histoire contemporaine de l'Église catholique, c'est le grand événement. Alors que l'on en célèbre les soixante ans, on ne cesse de mesurer la profondeur et la densité spirituelle de ses nombreux textes.

Il y a 60 ans, le 11 octobre 1962, s’est ouvert le concile Vatican II. C'est l'événement le plus marquant de l'Église du XXe siècle : il est né d'une volonté d'ouvrir l'Église catholique au monde et de l'adapter à la modernité. S'il a été convoqué par le pape Jean XXIII, celui-ci est mort quelques mois après son ouverture le 3 juin 1963. C'est donc son successeur, Paul VI, qui a fait aboutir le concile. Comment a-t-il réussi ? C'est cette histoire passionnante que nous raconte l'historien Étienne Fouilloux.

Le premier voyage hors d'Italie de Léon XIV doit avoir lieu à l'automne en Turquie. Le souverain pontife a redit, le 17 juillet dernier, son désir de "participer à la commémoration œcuménique du Concile de Nicée". Il y a 1.700 ans, les pères conciliaires ont entrepris de définir la foi chrétienne : rejet de l'arianisme, dogme de l'incarnation, date de la fête de Pâques... Retour sur les points essentiels à retenir du concile de Nicée.

Votée il y a 60 ans, la déclaration Nostra Aetate a provoqué un changement considérable dans les relations entre juifs et catholiques. Après des siècles d'antijudaïsme, il a permis un dialogue. Ce texte qui est l'un des plus courts du concile Vatican II a été l'un des plus débattus. Quels ont donc été les points d’accord et les points de blocage ?

En soixante ans, et depuis le concile Vatican II, les Juifs et les catholiques sont passés du dialogue cordial à une relation réciproque de respect et de bienveillance. La "sincérité" de l’Église catholique a été "éprouvée", a-t-on estimé côté juif. Mais aujourd’hui, alors que le conflit israélo-palestinien pèse lourdement sur la scène internationale, il fait craindre une menace sur le dialogue judéo-chrétien.

En 2015, il y a dix ans, l'Église catholique a tenté de résumer toute sa théologie du mystère d'Israël. Vatican II avait ouvert un immense chantier théologique. Depuis le concile, l'Église se pense en lien avec le judaïsme et non plus à la place du peuple juif. Et en cinquante ans, il y a eu des textes, des engagements, des prises de parole de papes : le document de 2015 en fait la synthèse. Mais il montre aussi que de nombreuses questions restent en suspens. Et qu'il est difficile de venir à bout de la théorie de la substitution.

Le 60e anniversaire de la déclaration Nostra Aetate, du concile Vatican II, invite à redécouvrir l’héritage hébraïque du christianisme. L’Alliance, l’accomplissement, l’incarnation du Verbe fait chair… Autant de notions essentielles pour un chrétien. Mais arrivent-ils à en faire l'expérience dans leur propre vie spirituelle ? Et si la théologie d'Israël, ou du mystère d’Israël, permettait de mieux les comprendre ?

Il y a soixante ans, l'Église catholique a reconnu qu'un "rayon de la vérité illumine tous les hommes". Un pas de géant pour le dialogue interreligieux. Comment cela a-t-il été possible ? Quels sont les fondements théologiques du dialogue ? Et qu’est-ce que cela change concrètement pour les pratiquants ou pour les institutions ?
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Yves-Marie Congar, Henri de Lubac et Marie-Dominique Chenu comptent parmi les plus grands théologiens catholiques du XXe siècle. Tous trois ont été frappés d'interdiction voire de condamnation au sein de l'Église. Et pourtant, ils ont eu la surprise de se voir convoqués pour participer au concile Vatican II.

En soixante ans, et depuis le concile Vatican II, les Juifs et les catholiques sont passés du dialogue cordial à une relation réciproque de respect et de bienveillance. La "sincérité" de l’Église catholique a été "éprouvée", a-t-on estimé côté juif. Mais aujourd’hui, alors que le conflit israélo-palestinien pèse lourdement sur la scène internationale, il fait craindre une menace sur le dialogue judéo-chrétien.
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