Le Saint du Jour

Huit papes ont porté le prénom d'Urbain. Celui que l'on fête le 19 décembre est Urbain V, pape de 1362 à 1370. Originaire de Lozère, élu pape sans être évêque, il choisit de quitter Avignon pour retourner à Rome. Cet homme spirituel et très érudit œuvra pour la pacification entre la France et l'Angleterre et voulu réconcilier les Églises d'Orient et d'Occident. Il n'arriva pas à ses fins, le schisme entre les deux Églises perdura et Urbain dut revenir en Avignon.

Saint Gatien fut le premier évêque de Tours, entre le IIIe et le IVe siècle. Envoyé de Rome par le pape Fabien pour évangéliser la Gaule, ce compagnon de saint Denis et de saint Saturnin lutta contre le paganisme et le druidisme. Mais il dut se cacher car sa vie était menacée. Retiré dans une grotte à Noirmoutier, il multiplia les guérisons miraculeuses. Il repose dans la cathédrale qui porte son nom à Tours.

Saint Gaël, ou Judicaël, fut roi de Bretagne au VIIe siècle. C'est lui qui réussit à rétablir, en 636, la paix entre les Francs et les Bretons, grâce à un traité avec le roi Dagobert. Mais après six ans de règne, il renonça au trône pour se retirer dans le monastère qu'il avait fondé. Il aurait ensuite gouverné la Domnonée, petit royaume de la péninsule armoricaine, tout en menant une vie de pénitence. Un jour, il aurait aidé un lépreux à traverser une rivière. Lépreux qui aurait pris le visage du Christ.

Sainte Marguerite de Hongrie (1242 - 1271) est la nièce de sainte Élisabeth de Hongrie et de sainte Agnès de Prague. Cette princesse entra à douze ans au couvent des dominicaines près de Budapest. Elle aurait pu faire un mariage royal mais elle choisit de se consacrer à Dieu. Elle vécut dans l'humilité et la charité.

Sainte Adélaïde de Bourgogne, aussi nommée Alice, fut la première impératrice du Saint-Empire romain germanique. Couronnée à Rome en 962, elle dut par deux fois assurer la régence de l'Empire. Selon Odilon de Cluny, c'était une femme très cultivée et pieuse. Après une vie bien tumultueuse, elle termina ses jours dans un monastère.

Sainte Nino (ou Ninon) fut emmenée captive vers la capitale de la Géorgie vers 337. Comme on ne connaissait ni son nom ni son origine, on la surnomma Christiana, du nom de sa religion. En effet, elle était aimée et respectée pour son inlassable charité. Grâce à sa seule prière, elle obtint pour un enfant du roi la guérison. À la suite de quoi, toute la cour de Géorgie se convertit au christianisme, ainsi que le royaume entier. La Géorgie est, après l'Arménie, le deuxième pays à avoir fait du christianisme sa religion d'État dès le IVe siècle.

Odile est un prénom alsacien qui signifie "lumière de Dieu". Sainte Odile était le premier enfant du duc d'Alsace, au VIIe siècle. Elle née aveugle et toute chétive. Son père, qui désirait un fils, décida de la tuer. Pour la protéger sa mère l'envoya chez des religieuses en Bourgogne. C'est là qu'à douze ans, Odile reçut le baptême et recouvra miraculeusement la vue. Plus tard, son père lui confia son château de Hohenbourg, dont elle fit un monastère. Il se trouve au sommet de l'actuel mont Sainte-Odile, le haut lieu spirituel et culturel d'Alsace.

En ce 13 décembre, nous fêtons les Lucie, dont le nom signifie "lumière". On la célèbre à l'approche du solstice d'hiver, durant les jours les plus courts de l'année. Sainte Lucie de Syracuse vivait au IVe siècle, en Sicile, où elle fut élevée par sa mère dans la foi chrétienne et la dévotion à sainte Agathe, morte 50 ans plus tôt. Selon la légende, Lucie portait des vivres aux chrétiens persécutés qui se cachaient. Et pour avoir les mains libres, elle portait une bougie sur sa tête qui l'éclairait au cœur de la nuit.

En 1631, dix ans après la conquête de l'Amérique par les Espagnols, un Aztèque nouvellement converti a raconté avoir vu par trois fois la Vierge Marie. Non pas une femme blonde aux yeux bleus mais une femme métis, vêtue d'une robe ornée de motifs indigènes, portant une cape étoilée d'où sortaient des rayons de lumière. Depuis, des millions de pèlerins se rendent au nord de Mexico, sur la colline de Tepeyac, dans ce haut lieu marial mexicain, parmi les plus visités au monde.

Saint Damase Ier fut le 37e pape de l'Église catholique. C'est lui qui demanda à Jérôme de réviser la traduction de la Bible. Il fit aussi rénover les catacombes pour qu'elles soient accessibles aux fidèles et fit construire l'église Saint-Clément-du-Latran, à Rome. C'est Damase qui instaura, au IVe siècle, le culte des martyrs. 

Sainte Eulalie de Mérida est l'une des saintes les plus populaires en Espagne. Elle est morte martyr en 304. "La Cantilène de sainte Eulalie", qui date de 880, est le premier texte littéraire écrit en langue d'oïl, notre ancien français, à une époque où seul le latin avait cours. En vingt-neuf versets, ce chant médiéval épique raconte le martyr d'une jeune fille de douze ans.

Pierre Fourier, saint lorrain du XVIe siècle, est considéré comme le pionnier de la Réforme catholique. Formé chez les chanoines réguliers de saint Augustin, Pierre Fourier (1565-1640) refusa d'être promu professeur de théologie. Il préféra la vie d'un simple curé d'une petite paroisse vosgienne marquée par le protestantisme. Avec des sermons simples, attractifs, innovants, il redynamisa la vie paroissiale et multiplia les œuvres caritatives.

Neuf mois avant le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, on fête sa conception immaculée, c'est-à-dire sans la tache du péché. En 1858 à Lourdes, elle dira à la petite Bernadette : "Je suis l'Immaculée Conception". Or, quatre ans plus tôt, le 8 décembre 1854, pape Pie IX avait proclamé ce dogme, cette vérité de l'Immaculée Conception de Marie. Mais on sait que cette croyance existait déjà chez les Pères de l'Église, au IVe siècle.

Neuf mois avant le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, on fête sa conception immaculée, c'est-à-dire sans la tache du péché. En 1858 à Lourdes, elle dira à la petite Bernadette : "Je suis l'Immaculée Conception". Or, quatre ans plus tôt, le 8 décembre 1854, pape Pie IX avait proclamé ce dogme, cette vérité de l'Immaculée Conception de Marie. Mais on sait que cette croyance existait déjà chez les Pères de l'Église, au IVe siècle.

Saint Ambroise de Milan est l'un des plus grands docteurs de l'Église latine. On le surnomme "le Cicéron chrétien". Avant d'être un grand évêque - celui qui baptisa saint Augustin en 387 - il était au service de l'Empire romain. Natif de Trèves, dans l'actuelle Allemagne, il a été promu à 30 ans gouverneur de la province de Milan. Selon la légende, cet homme reconnu pour sa sagesse et sa droiture, aurait été désigné évêque par acclamation, alors qu'il n'était que catéchumène, c'est-à-dire qu'il n'était pas encore baptisé !

Saint Nicolas est l'un des saints les plus aimés des enfants car c'est lui qui apporte des cadeaux en Alsace, en Lorraine, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Russie et en Belgique. Il fut l'évêque de Myre, dans l'actuelle Turquie, au IVe siècle. Victime des persécutions de Dioclétien, il a été arrêté mais libéré à l'arrivée au pouvoir de l'empereur Constantin. Ses reliques se trouvent à Bari, en Italie, et dans la basilique Saint-Nicolas-de-Port, à Nancy.

Saint Sabas est un ermite du Ve siècle. Venu de Cappadoce, il arriva à dix-sept ans en Terre sainte et choisit de vivre dans une grotte à flanc de falaise, au-dessus de la vallée du Cédron. En semaine, il vivait de prière, sans manger. Le samedi, il descendait par une corde dans la vallée et célébrait les vigiles et la messe avec d'autres moines. Il attira à lui des disciples et fonda un monastère, la Grande Laure. C'est aujourd'hui l'un des plus anciens monastères chrétiens.

L'histoire de sainte Barbe (ou Barbara) mêle l'histoire et la légende. Cette jeune noble du IIIe siècle aurait vécu dans l'actuelle Turquie ou au Liban actuel. Enfermée par son père qui voulait lui imposer un mari, elle ne recevait que les visites de vieux philosophes chargés de l'instruire. L'un d'eux était chrétien et lui partagea sa foi. Barbe se convertit à la foi chrétienne et, éprise de Dieu, refusa tout mariage. Refusant d'apostasier, elle fut condamnée à mort. On raconte que son bourreau aurait été frappé par la foudre après l'avoir exécutée.

Infatigable missionnaire, François Xavier fut très populaire de son vivant grâce à ses lettres envoyées d'Asie. Né en 1506 au château de Javier, près de Pampelune, François étudia à la Sorbonne où il rencontra le Savoyard Pierre Fabre et un de ses compatriotes, Ignace de Loyola. Ils devinrent amis, embrasés par l'amour de Dieu ! Ils fondèrent ensemble, le 15 août 1534 à Montmartre, la Compagnie de Jésus - les jésuites. Puis François partit pour l'Asie : Goa, Ceylan, Malacca, les îles Moluques, le Japon... Épuisé, il mourut en 1552 aux portes de la Chine, le pays qui l'attirait tant ! Il est le saint patron des missionnaires.

Jan Van Ruysbroeck vivait au XIVe siècle, un siècle où les guerres, les famines et la peste firent des ravages - sans parler des divisions dans l'Église et de son laxisme moral. En ces temps troublés, Jean de Ruisbroeck fut un véritable maître spirituel. Ce disciple de Maître Eckhart compte parmi les mystiques flamands. Il publia de nombreux ouvrages, dont "Les noces spirituelles", où il écrit : "Lorsque l'on veut rencontrer le Christ, il faut s'oublier soi-même, ne plus se chercher, garder les yeux fixés sur le Seigneur et le cœur toujours en louange."