"L'arsenal au fil des siecles" Olivier Bosc
Olivier Bosc
" L'Arsenal au fil des siècles " (Passage)
L'hôtel du grand maître de l'Artillerie, siège de la bibliothèque de l'Arsenal, troisième site parisien de la Bibliothèque nationale de France, est le dernier vestige de l'arsenal militaire de Paris.
Le livre « raconte » le monument, mêlant histoire de l'architecture, de l'art, du décor et du mobilier, mais évoque aussi les grands événements historiques ou plus anecdotiques qui s'y sont déroulés, depuis le procès Fouquet, l'installation des archives de la Bastille ou la Commune.
"L'arsenal au fil des siecles" Olivier Bosc

La chronique de Jacques Plaine
OLIVIER BOSC
L’Arsenal au fil des siècles
Le Passage
Docteur en science politique, conservateur général des
bibliothèques, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal,
Olivier Bosc est stéphanois. « L’Arsenal au fil des
siècles » est publié sous sa direction et celle de Sophie
Guérinot.
« L’Arsenal au fil des siècles ». Cinq siècles exactement,
entre le jour où - pour y forger ses propres canons -
François 1er emprunta à la ville de Paris une simple grange,
et aujourd’hui où l’hôtel du grand maître de l’artillerie est le
siège du troisième site parisien de la Bibliothèque nationale
de France.
Cinq siècles d’Histoire et d’aventures que nous font
découvrir les vingt-deux auteurs de ce magnifique ouvrage.
« Cette maison des canons et de la poudre, devenue
insensiblement une résidence somptueusement décorée
pour des princes peu guerriers puis, au XVIII e siècle, un lieu habité par les livres ».
Des personnages comme Sully, premier grand maître de l’artillerie, compagnon d’arme
d’Henri IV qu’il reçut même à l’Arsenal et pour lequel il aurait fait construire « un petit
pavillon de plaisir ». Nicolas Fouquet, l’homme le plus riche du royaume, emprisonné à la
Bastille puis escorté par d’Artagnan, en chair et os, pour être jugé à l’Arsenal. Antoine
Lavoisier, régisseur des poudres et salpêtres, qui pendant la Terreur vit sa tête rouler dans
la sciure. Mais surtout, le marquis de Paulmy, petit marquis peut-être, mais dont la fabuleuse
collection de livres, de manuscrits et d’estampes est à l’origine de la bibliothèque.
Et puis plus tard, beaucoup plus tard, en avril 1824 - et alors que la bibliothèque « est la
deuxième du royaume pour la richesse de ses collections » - Charles Nodier « s’installe à
l’Arsenal » en tant que bibliothécaire en chef, et en fait, grâce à son salon, un des hauts
lieux de la vie littéraire parisienne et du romantisme.
Aujourd’hui, même si là-haut sur les toits, les canons ne sont plus que décoration, ça sent
toujours le soufre, la poudre et l’inattendu dans les étages. On pense au retour
rocambolesque des « 120 journées de Sodome » du divin marquis et aussi à l’arrivée
imprévue d’une certaine machine à écrire. Celle sur laquelle Georges Perec tapa sa « Vie
mode d’emploi » et cadeau de devinez qui ? D’un autre stéphanois, un certain Paul Fournel.


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