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Emission présentée par Jean-Claude DUVERGER, Anne-Marie VERGNON

Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".

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Episodes

  • © RCF42

    "Le ruban de satin bleu" de Nicole Mercier-Thomasson

    25 juin 2022
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    NICOLE MERCIER-THOMASSON
    Le Ruban de satin bleu
    Éditions du Mot Passant


    Née à Saint-Just-la-Pendue, vivant à Montbrison, Nicole
    Mercier-Thomasson nous livre ici son troisième roman.
    C’est au bord de l’étang de la Cotille, à deux pas de
    Montbrison et en mangeant une belle pomme rouge, que
    Léonard Trémolin – qui plus souvent qu’à son tour avait
    croqué bien d’autres pommes – fut arrêté par deux
    gendarmes. Deux gendarmes à cheval et en bicorne. C’était
    en pleine troisième République et alors qu’une division de la
    flotte russe d’Alexandre III venait de débarquer à Toulon.
    Ce qui n’a rien à voir sauf que l’événement situe l’époque,
    les gendarmes à cheval et leur bicorne.
    Depuis des décennies - au moins trois - Léonard Trémolin,
    avec sa charrette, sa mule, son chien, son chat, son
    perroquet, sans oublier son violon, arpentait les chemins de
    Montbrison à Saint-Germain-Laval, de Noirétable à Saint-
    Romain-le-Puy et proposait aux belles dames et aux autres,
    dentelles, tissus, fils, aiguilles, boutons, onguents et
    produits de beauté.
    « Qu’est-ce que vous me voulez ? » Avait-il crié aux pandores venus l’arraisonner.
    « Devine ? » Lui avaient-ils répondu avant de l’embarquer, entravé, les mains ficelées dans
    le dos, à la prison la plus proche. Et c’est là, dans un cachot miteux qu’il avait fait
    connaissance de trois allumés de première qui attendaient le bagne, Cayenne, la guillotine
    ou ... la liberté. Il y avait Pierre un comptable qui s’était perdu pour une fille qu’au bout de six
    mois il n’avait toujours pas déflorée, Lino un Italien du sud que sa femme venait de larguer
    avec ses cinq enfants pour un veuf qui en comptait lui une demi-douzaine, et enfin un
    troisième larron - « l’endormi » pour ses potes – auteur-inventeur-créateur d’une nouvelle
    forme de vol à la tire, le vol sur vélo Hirondelle de Manufrance.
    Lui, aussi innocent que l’agneau pascal, espérait rien moins que la liberté sauf que les
    gendarmes venaient de découvrir le curé de Mornand le crâne fracassé et agonisant les
    bras en croix dans sa cuisine. Un vieux père curé que connaissait bien Léonard et
    réciproquement. Et comble de poisse, de malveillance ou de tout ce que vous voudrez, on
    venait de retrouver l’arme du crime. Devinez où ? Je vous le donne en mille.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    "Nixon après le Watergate" Christophe Maillot

    29 juin 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Christophe Maillot
    " Nixon après le Watergate "
     (Les trois colonnes)

    En 1974, Richard Nixon était contraint à la démission dans le cadre du scandale lié au Watergate. En 1994 pourtant, lors de ses obsèques, Bill Clinton prononce son éloge funèbre et ce, en présence de tous les anciens Présidents américains encore en vie.
    Sur les vingt ans séparant 1974 de 1994, Nixon aura donc réussi ce tour de force, d'abord de partir sous les injures et les quolibets, en étant littéralement banni de la société américaine, puis de remonter la pente en parvenant à une quasi-réhabilitation.

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTOPHE MAILLOT Nixon, après le Watergate une résurrection (1974 – 1994) Les 3 Colonnes Directeur général des Services du Département, Christophe Maillot a déjà publié « L’humour chez JFK – Une arme politique ». Réélu triomphalement à la Présidence des États-Unis en 1972, Richard Nixon n’en sera pas moins contraint à la démission en 1974. « Le seul Président américain, depuis la création de la République à la fin du XVIIIe siècle, à avoir été contraint, dans le cadre du scandale du Watergate, à la démission ». Avec Henry Kissinger dans la musette (Christophe Maillot adore ce genre d’expression populaire) Richard Nixon avait pourtant mené au cours de son premier mandat une politique étrangère brillante et efficace. Une politique marquée par la détente avec l’URSS, la préparation de la « paix dans l’honneur » au Vietnam et le rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine. Mais l’arrestation de cambrioleurs dans les locaux du Parti démocrate à Washington avait provoqué l’irréparable. Une affaire de « plombiers » devenue Affaire d’État. Un fait divers, « gâchis monumental du Watergate ». Des coups durs - voire tordus - Nixon en avait déjà connus, mais cette fois de son propre aveu, c’est un « effondrement ». Un tsunami dont ne se relèverait pas « Un Monsieur tout le monde ». Sauf que Richard Nixon n’est pas « Un Monsieur tout le monde » et que vingt ans plus tard, lors de ses obsèques et devant tous les anciens présidents des États-Unis, Bill Clinton prononcera l’éloge funèbre du siècle. De 1974 à 1994 en effet - et après avoir vaincu la dépression, s’être refait une santé et retrouvé une aisance financière - Nixon, multipliant publications et rencontres avec les grands de ce monde redeviendra un personnage respectable et respecté. Le visionnaire qu’il avait été avant. Avant les plombiers. Ce sont ces vingt années « pleines de rebondissements et jamais linéaires » que Christophe Maillot raconte ici. Vingt années d’un Nixon exceptionnel par son ambivalence mais aussi par son incroyable faculté à analyser l’évolution des relations internationales contemporaines et dont la vision prémonitoire du monde d’aujourd’hui – comme par exemple l’émergence d’un Poutine ou l’hypothèse de sa guerre contre l’Ukraine - est fascinante. Un livre à lire avant les élections américaines du 5 novembre.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    Jean-Paul Malaval "Par un étrange été à Marteline"

    22 juin 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Jean-Paul Malaval
    " Par un étrange été à Marteline "
     (Calmann-Lévy)

    Un an après le drame, Simon Rochelin se rend en pèlerinage à Marteline, là où l'été précédent Margaux, sa fille de vingt et un ans qui randonnait dans la région, a fait une chute mortelle du haut d'une falaise bordant la Dordogne.
    On a conclu à un accident, mais Simon apprend d'un ami policier, Eugène Parent, que selon le rapport d'autopsie, le cou de Margaux portait des traces de strangulation. La jeune fille a-t-elle été assassinée ?
    Eugène et Simon décident de mener une enquête discrète. Margaux semble avoir été en contact avec la jeunesse du coin. La piste mène à Florence Bazillac, bourgeoise délaissée dont le fils se distingue par ses frasques, et à Thérèse Anglard, une ancienne parisienne, égérie d'une troupe de comédiens en herbe venus répéter un spectacle.
    Entre séduction, trahisons, révélations, un étrange ballet s'engage dans la petite cité médiévale refermée sur son terrifiant secret…

    La chronique de Jacques Plaine

    JEAN-PAUL MALAVAL Par un étrange été à Marteline Calmann-Lévy Né à Brive, Jean-Paul Malaval qui après avoir été maire de Vars sur Roseix pendant 19 ans, journaliste à Centre Presse, L’Écho du Centre et Le Nouvel Observateur est aujourd’hui écrivain, auteur de plus de 50 romans et lauréat des prix Louis Gachon, Émile Guillaumin, Arverne et Passerelle. « Voici un an, presque jour pour jour, on a retrouvé le corps de ma fille au pied de la falaise ». Celle qui domine la Dordogne à Mareline. Persuadé que Margaux ne s’est pas jetée volontairement dans le vide et pour essayer de comprendre et de confondre qui a assassiné sa fille, Simon Rochelin revient au village avec son meilleur copain, un ancien commissaire de police. Simon dans la peau du père fou de chagrin et de remords à la recherche de la vérité, son copain flic déguisé en écrivain en quête d’un sujet pour son prochain polar. Curieux village que Marteline, sacrée bourgade avec sa pléiade de citoyens pas piqués des vers ni des hannetons. Thérèse tout d’abord, une soixante-huitarde attardée qui reçoit dans son salon - un salon qui n’est ni celui de mademoiselle de Montpensier ni celui de la marquise de Rambouillet – une troupe de théâtreux amateurs. Des bras cassés pas trop genrés qui changent de partenaire pour un oui ou pour deux non au gré de copulations sexy ou avinées et plus souvent dans des baignoires que sur des canapés d’époque. Thérèse qui se singularise pour avoir largué un mari sans tares ni problème et qui continue à lui écrire deux fois par semaine, des milliers de lettres qu’elle se fait une gloire de ne jamais ouvrir. Parmi les villageois présents le jour où Margaux s’est écrasée au bas de la falaise, il y a aussi un palefrenier plus branché sexe que le meilleur de ses étalons, sa mère qui veut se venger d’un mari collectionneur de joyeuses secrétaires et Juliette une grenouille de bénitier qui après avoir envisagé de prononcer des vœux de bénédictine change son missel d’épaule et se prépare malgré son âge « à le faire » pour la première fois. Un drôle d’aquarium avec des guppys qui copulent avec des scalaires, des gouramis avec des tétras, des danios avec des discus, un aquarium dont Simon et son copain commissaire de police ne sortiront pas indemnes. Mais en sauront un peu plus sur « l’accident »

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    Christian Chavassieux "je suis le rêve des autres"

    15 juin 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Christian Chavassieux
    " Je suis le rêve des autres "
     (Mnemos)

    À cause d'un rêve extraordinaire, un jeune garçon porte les espoirs de son village : il pourrait devenir un messager des esprits.
    Pour accomplir sa destinée, il doit se rendre jusqu'au lieu de sa possible consécration.
    Accompagné d'un vieil homme, ancien mercenaire au passé trouble, ils vont entreprendre un voyage à travers des contrées fabuleuses, fait de rencontres qui les rapprocheront dans la réalisation de leurs quêtes individuelles : l'accomplissement d'un destin non de sire pour le garçon et la possibilité ultime de rédemption pour le vieil homme.

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTIAN CHAVASSIEUX Je suis le rêve des autres mu Auteur de romans s’inspirant autant de la sciencefiction et de la fantasy que des grands romans du XIXème Christian Chavassieux vit et travaille à Roanne. Prix Lettres Frontières 2015 il est le parrain du Concours de Nouvelles 2024 organisé par la Médiathèque Municipale, les Amis de la Moldavie et Lire à SaintÉtienne. C’est dans un monde bien à lui, un monde très différent de celui de la planète bleue que Christian Chavassieux nous entraîne aujourd’hui. Un monde avec un seul continent et un bien grand fleuve, « Le fleuve des fleuves ». Un monde où « l’aube se confond avec le crépuscule » et où les forêts abondent d’arbres immenses, les « mégarbres » aux « fûts illimités » et aux feuilles « larges comme des maisons ». Un monde où la chaleur s’envole comme partout ailleurs mais où les hommes s’obligent à creuser des trous pour « accumuler le froid ». Le fleuve des fleuves c’est la rivière qui coule et s’écoule d’un bout à l’autre de ce monde nouveau qui n’est pas notre nouveau monde à nous. Un fleuve si large qu’en son milieu on n’en aperçoit ni la rive droite ni la rive gauche et où - au bout du bout – émerge le Lieu sacré. Un temple où le conseil des conseils décide dans sa grande sagesse qui parmi tous les postulants deviendra « réliant », demi-dieu moitié humain moitié esprit. Chaman parmi les chamans. Et c’est là – à la source des sources - que Malou - du haut de ses huit ans - va être soumise à ce conseil des conseils. Scruté jusqu’au fond de l’âme pour savoir si son rêve - le rêve qu’il a fait voici presque un an - mérite qu’il devienne « un de ces frères humains que les esprits désignent pour parler en leur nom ». Un réliant. Accompagné par un vieil homme – un guerrier légendaire au passé sulfureux – il a quitté son village après que le conseil des anciens – « des anciens qui n’étaient pas forcément des vieux » – a jugé de la qualité de son rêve. À pied, à cheval, en bateau, suivant les pistes des troupeaux et des caravaniers ils ont fait route avec un seul objectif, convaincre le conseil des conseils que le rêve de Malou était bien celui d’un enfant inspiré par les esprits. Un enfant sacré. Un sacré gamin. Un réliant

     

  • ©rcf42.fr

    "26 ans de présidence jusqu'à la légion d'honneur" Maryse Barlet

    8 juin 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Maryse Barlet
    " 26 ans de présidence jusqu'à la légion d'honneur "
     (Les Éditions de Phénicie)

    Maryse Barlet raconte ses vingt-six années de présidence de l'Associationdes des infirmes moteurs cérébraux et polyhandicapés de la Loire, ses émotions - colère, tristesse, peur, joie, surprise -, son souci de mettre au centre de ses préoccupations les personnes handicapées, plaidant leur cause et défendant leurs intérêts.
    Une aventure d'une grande richesse humaine.

    La chronique de Jacques Plaine

    MARYSE BARLET 26 ans de présidence jusqu’à la Légion d’Honneur Éditions de Phénicie Membre de l’Éducation Nationale, puis retraitée en 2000, Maryse Barlet a été 26 ans présidente de « Les Infirmes Moteurs Cérébraux et Polyhandicapés de la Loire ». Le 11 septembre 1995, alors que le président de « l’Association des Infirmes Moteurs Cérébraux et Polyhandicapés de la Loire » annonce sa démission, Maryse Barlet se porte volontaire – « sans réfléchir » - pour assurer la suite. Malgré la mort de son fils en 2004 elle restera présidente jusqu’en 2021. 26 ans de présidence. Une longue histoire qui la verra gérer le quotidien de rapports pas toujours faciles – et parfois tendus - entre directeurs de structures, professionnels de ces établissements, mais aussi entre parents de jeunes handicapés. 26 ans de Présidence au cours desquels elle sera à la manœuvre lors de la pose de la première pierre puis de l’inauguration de quelques Instituts, foyers, centres d’Aide par le travail et aussi « d’habitations inclusives pour personnes handicapées vieillissantes », ensemble de structures qui compose aujourd’hui le paysage du handicap de la métropole stéphanoise. 26 années émaillées d’événements émouvants comme la création d’un foyer baptisé du nom de son fils - le « Foyer l’Olivier » - ou du « Centre Henry’s » inauguré par Janick – marraine de ce Centre et épouse du funambule - et Fabienne Buccio alors préfète de la Loire, aujourd’hui de notre région. 26 années, théâtre d’épisodes inédits comme le changement de nom de l’Institut « Maxime le Forestier » devenu « Grande Terre » après le constat du désintérêt du chanteur, ou amusants comme ces soirées où l’ego de vedettes parisiennes fut joyeusement mis à mal : Laurent Gerra par le triomphe du docteur Dautriat et de son « Ouilla ! Docteur » en première partie de son spectacle ou Laurent Ruquier furieux qu’on ne puisse lui servir « deux œufs sur le plat » à 9 heures du matin. Aujourd’hui Maryse Barlet a tourné la page. Dans la joie quand le Préfet lui a annoncé sa nomination dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, dans la tristesse quand un mois plus tard la mort frappait une nouvelle fois à sa porte.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    Bruno TESTA - l'adoption - Quidam éditeur -

    1 juin 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Le narrateur l'assure : il n'a pas le gène de l'adoption. Mais que peut-il
    faire lorsque du jour au lendemain sa compagne le houspille et tient à
    le conduire à son corps défendant à la DDASS, chez le psychiatre ou
    le réveille en pleine nuit pour le demander en mariage ? Jouer l'inertie,
    faire de la résistance, s'adonner au sarcasme puis, de guerre lasse, capituler.
    Et c'est ainsi qu'un futur papa se retrouve en Colombie, à 2500 m
    d'altitude, au bord de précipices, le souffle court, dans l'attente de l'enfant
    qui ne va pas tarder à paraître et, qui sait, lui ravager le coeur.

     

     

     

  • ©rcf42.fr/andré savoy pour Lire à Saint Étienne

    "Floc, garbure et coups fourrés" Serge Tachon

    25 mai 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Serge Tachon
    " Floc, garbure et coups fourrés. Charles Exbrayat visite les Landes "
     (Geste noir)

    En 1971, le célèbre écrivain Charles Exbrayat décide de passer trois jours à Saint-Sever, dans les Landes. L'homme de lettres pourrait choisir la cité historique comme théâtre de son futur roman à suspense?!
    Il rencontrera un commissaire de police, admirateur de son œuvre, un cuisinier italien et un cafetier landais. Charles Exbrayat, gourmet averti, se délectera de la gastronomie landaise et transalpine. Après une courte pause, l'enquêteur devra se remettre au travail?!
    À la poursuite d'un réseau de trafiquants de drogue qui le tient en échec depuis deux ans, il pressent une possible revanche sur ces criminels à la chance insolente?! Le roman, hommage à Charles Exbrayat est préfacé par Claire Exbrayat, sa fille.

    La chronique de Jacques Plaine

    SERGE TACHON Floc, Garbure et Coups fourrés, Charles Exbrayat visite les Landes Legestenoir Correspondant de presse du quotidien Sud Ouest, Serge Tachon est un inconditionnel de Charles Exbrayat. Après avoir participé ce mercredi à la journée qui lui était réservée à la Médiathèque de Saint-Étienne, à Planfoy et à Tarentaise, il lui rend ici un vibrant hommage. Un roman dans lequel Charles Exbrayat s’invente un petit viron en Gascogne. Au début du printemps 1971, un guide Michelin sous le bras, l’ami Charles qui depuis quelques années a posé ses valises à Planfoy - et qui chaque matin s’invente un prochain polar sur le chemin du Pas du Riot - décide d’aller taquiner l’inspiration à l’autre bout de l’hexagone. À Saint-Sever exactement. Dans ce merveilleux village qui à lui seul mériterait deux guides Michelin. Dans cette « Cité historique des Landes » où entre l’abbaye et l’hôtel de France et des ambassadeurs, les berges de l’Adour et le Café de la place, il va chercher à inventer l’impossible pour exciter les neurones d’Imogène ou du commissaire Tarchinini. De floc en garbure et de foie gras en pousse rapière, il va le temps du voyage, se mettre à la diète des râpées et du sarrasson, du pâté chaud et des barrabans. Et puis au cours de ses rencontres à l’hôtel ou au café, dans la rue ou au bord de la rivière, de quelques déjeuners avec ceux qui par ici l’adorent à travers ses livres, il va découvrir le quotidien des SaintSéverins. Découvrir que ce quotidien est plein de risques et d’imprévus. Que par exemple le pharmacien qui confondait un peu morphine et aspirine a été salement tabassé et que cette agression n’est - pour tout le village - que le début d’une sinistre descente aux enfers. Il va découvrir aussi que le procureur de la République comme le commissaire de police de Mont de Marsan sont plus souvent à Saint-Sever que dans leur bureau, que le lieutenantcolonel qui dirige la brigade de Saint-Sever est lui aussi plus souvent sur les dents que sur son divan. On ne peut alors que se réjouir. Se réjouir que notre Charles Exbrayat ait prit le train du retour avant qu’une balle perdue – même si les conflits se règlent ici plus à l’arme blanche qu’à la kalachnikov – nous prive du plaisir de lire ses derniers romans. « C’est pas Dieu possible » par exemple.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    "Le figuier des Engoulevents" Jean Ducreux

    18 mai 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Jean Ducreux
    " Le figuier des Engoulevents "
     (Auto-édition)

    La mort de son père, avec lequel il était brouillé depuis vingt ans, remet en question l'équilibre de cette vie étriquée.
    Bien que fils unique, il n'est pas le seul héritier de son géniteur, comme le lui annonce la notaire de ce petit village du Fenouillèdes, au pied des Pyrénées. Une mystérieuse dame Cafarrosse est couchée dans le testament en tant que légataire universelle.
    Constantin va donc hériter du beau Mas des Engoulevents dans des circonstances très spéciales, qui le poussent à revenir sur les vingt premières années de sa vie - la relation qu'entretenaient ses parents, ses amours et ses attachements, ses choix professionnels - jusqu'à bouleverser l'ensemble de son existence.

    La chronique de Jacques Plaine

    JEAN DUCREUX Le Figuier des Engoulevents Auto-édition Jean Ducreux est connu pour ses polars lyonnais et ligériens. Polyglotte, globe-trotter, enseignant, chercheur il est aussi romancier et scénariste. Haut fonctionnaire sorti de l’École nationale d’Administration, Constantin Cafarrosse est le numéro deux de la préfecture du Gard. Réputé pour s’opposer à toutes compromissions, pots de vin, bakchichs et dessous de table – on dit même qu’il aurait refusé une valise de gros billets visant à favoriser l’implantation d’un supermarché sur le territoire d’une sous-préfecture – il est surnommé « L’Incorruptible » ou « Robespierre », ou les deux à la fois. Mais si sous les ors de la République il est ce haut fonctionnaire respecté et salué avec déférence dans les salons, chez lui il n’est que la cinquième roue du carrosse. La culotte c’est sa femme qui la porte. On peut même avancer que devant cette tigresse teigneuse, il n’est qu’une virgule dans les Misérables tout juste bonne à soigner son bonsaï. Un joli petit bonsaï ramené des collines de son enfance, vieux de vingt ans et resté depuis toujours un peu, beaucoup, passionnément son doudou. Et puis un jour, un jour comme pas tous les jours, voilà notre homme convoqué chez le notaire – à trois heures et demie de route de sa tanière – et pour quoi faire ? Assister à l’ouverture du testament. Le testament de papa. Un papa auquel il n’a pas adressé la parole depuis l’année de la « grande rixe ». Arrivé au village de ses vertes années - entre Corbières et Pyrénées et avant son rendezvous chez le fameux notaire – le voilà nez à nez avec le pire et le meilleur : son ennemi de toujours qui se dit acquéreur à n’importe quel prix des « Engoulevents » maison de son enfance d’abord et aussi d’une infirme en chaise roulante. Une gente dame qui à sa vue se met gaillardement à marcher. Sa béquille sur l’épaule. Et puis à l’heure tant attendue chez le notaire, mauvaise nouvelle : « nous allons devoir surseoir à la lecture du testament…tous les intéressés ne sont pas présents aujourd’hui ». « Mais Maître, je suis le fils unique ! ». Bonsaï de bonsaï, voilà une nouvelle branche sur l’arbre généalogique de Constantin. Une sale petite branche qui va faire une ombre de trop du côté des Engoulevents.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    Rania Berrada "Najat ou la survie" Prix Exbrayat des lycéens

    4 mai 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Rania Berrada vient de recevoir le prix Exbrayat des lycéens, après avoir reçu celui du grand public, à l'occasion de la Fête du livre de Saint-Etienne. "Najat ou la survie", son premier roman, est publié aux éditions Belfond. Elle est l'invitée de l'émission " A plus d'un titre ", une émission réalisée dans la salle Aristide Briant de la mairie de Saint-Etienne, en présence des lycéens de seconde qui l'ont choisie, lycéens venant de Roanne, de Rive-de-Gier et du lycée Fauriel. Le prix lui a été remis par Jacques Plaine et Robert Karulak, adjoint au maire de Saint-Etienne.
    Une rencontre chargée d'émotion pour la jeune romancière franco-marocaine et des lycéens lecteurs attentifs et motivés !

    La chronique de Jacques Plaine

    RANIA BERRADA Najat ou la survie Belfond Franco-marocaine née à Rabat, Rania Berrada est journaliste à Paris. Son premier roman « Najat ou la survie » après avoir reçu le prix Charles Exbrayat à la Fête du Livre de Saint-Étienne vient d’être proclamé prix Exbrayat des Lycéens. C’était déjà arrivé. Une fois. En 2017 et avec Frédéric Viguier pour « Aveu de faiblesses ». Un roman tout à la fois prix Charles Exbrayat et prix Exbrayat des Lycéens. Aujourd’hui c’est Rania Berrada qui réalise l’exploit avec « Najat ou la survie » élu prix Charles Exbrayat 2023 par un jury de 360 lecteurs de 21 bibliothèques puis prix Exbrayat des Lycéens par un autre jury, lui de 90 élèves appartenant à trois classes de lycées du département. Trois classes de lycées qui ont travaillé depuis la Fête du Livre d’octobre 2023 sur les trois finalistes du prix Exbrayat : « Najat ou la survie » de Rania Berrada, « La Promesse » de Marie de Lattre et « Les Petits meurtres du Mardi » de Sylvie Baron. Trois classes qui viennent de rendre leur verdict et élire « Najat ou la survie » avec plus de la moitié des suffrages. Un prix que Rania Berrada recevra ce vendredi à la Mairie de Saint-Étienne en présence des élèves de ces trois classes : une de Claude Fauriel à Saint-Étienne, une de Carnot à Roanne et une de Notre-Dame des Collines à Rive-de-Gier. Najat. Une jeune femme pleine de projets et d’ambitions. Une étudiante décidée à quitter Oujda la ville aux quatre cents minarets, à échapper à un grand frère plus rigide qu’un pilier de temple grec et à poursuivre ses études. Mais ailleurs. Loin, très loin même. De l’autre côté de la Méditerranée si possible. Certains « ont au-dessus de leur tête une étoile malveillante dont les radiations leur pourrissent l’existence ». Najat est le triste exemple de cette infortune. De jour en jour avec Hicham, Younes, Yahya ou Mehdi.– d’Oujda à Rabat ou de Francfort à Paris - de rêve en cauchemar, d’espoir en désespoir, de certitude en mirage, elle verra la terre promise lui échapper et Allah lui refuser la part d’un bonheur qui pourtant lui tendait les bras.

     

  • © Louis Reynard

    Jean-Paul Dolmazon, éditeur de : Dora Rivière, une médecin déportée à Ravensbrück

    27 avril 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Patrick Cabanel, ancien élève de Normale Sup, agrégé d’histoire, est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, titulaire de la chaire histoire et sociologie des protestantismes.

    Dora. Dora Rivière qui - dans le mouvement Combat - entre très tôt en résistance et cache des juifs sur le plateau du Chambon de Tence - c’est son nom à l’époque – est en 2011 reconnue Juste parmi les Nations.  Dora, sœur d’Henri Rivière figure stéphanoise et patron des Fourgons stéphanois, une entreprise de transports qui dans les années 40 et alors que le moteur avait déjà envahi les rues, les routes et les chemins, continuait fièrement à sillonner la ville en charrettes à cheval. Un rude barbu cet Henri Rivière, lui aussi résistant et qui cachait – je le découvre en lisant ce livre – « des armes dans la Chambre verte au-dessus des quais de déchargement de l’entreprise». C’était en face du Lycée Fauriel, là qu’avec un de ses fils  et quelques copains nous passions en toute innocence le meilleur de nos jeudis.

    L’histoire de Dora c’est beaucoup de voyages en Pologne, Tchécoslovaquie et Hongrie, mais c’est aussi - et avant tout - Ravensbrück. Ravensbrück, un camp où 135 000 femmes et enfants furent déportés et 90 000 assassinés. Arrêtée le 6 octobre 1943, incarcérée à Bellevue puis transférée à Montluc, Dora est partie à Ravensbrück le 30 janvier 1944. Avec Nelly Gorce et Violette Maurice toutes deux Stéphanoises mais aussi avec Geneviève de Gaulle. Et c’est là-bas, à 80 Km au nord de Berlin et parce qu’elle était médecin, qu’elle dut affronter la plus incroyable des situations. A un kilomètre de Ravensbrück. Là où le commandant du camp avait inventé « le Ravier du Jugendlander ». « Une cuve de décantation avant la chambre à gaz.» Un mouroir présenté comme lieu de repos et d’espoir pour les détenues les plus fragiles mais qui, en réalité, était la dernière étape avant le crématoire et la mort.

    Et c’est là qu’elle sera envoyée, avec deux infirmières elles aussi détenues. Pour faire croire à l’impossible.

  • © Louis reynard

    Les industries métallurgiques et mécaniques dans la Loire (tome 2) Michel REDON

    20 avril 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Michel Redon – Les Industries métallurgiques et mécaniques dans la Loire – Tome 2 – Actes Graphiques – 30 €

    Stéphanois d’adoption, économiste de formation, Michel Redon a occupé des fonctions de direction à la Banque de France, réalisé des missions au Fonds Monétaire international et à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Il a aussi été consultant pour une entreprise française implantée en Ukraine.

    La Loire qui du sud au nord s’étend des bords du Rhône aux première collines du Charolais et du Brionnais, d’est en ouest des monts du Lyonnais aux monts du Forez, est un département riche d’une histoire industrielle exceptionnelle marquée – peut-on dire au fer rouge ? - par le métal, le ruban et le charbon, les martinets, les bistanclaques et les coups de grisou.  Aux Editions « Actes Graphiques » dans une collection où le format et la qualité de l’image – souvent photos couleurs en pleine page – donnent aux ouvrages un pouvoir de suggestion exceptionnel, Michel Redon nous fait vivre cette belle aventure. Avec « L’Industrie textile dans la Loire » en 2017 puis « Armes et cycles dans la Loire » en 2019 et maintenant « Les Industries métallurgique et mécanique dans la Loire, l’univers fascinant du métal », dont le tome 2 « Mécanique de précision, outillages machines » vient de sortir des presses.

    Avec autorité et compétence Michel Redon nous entraîne dans les ateliers et les ingénieries de 250 entreprises. Entreprises, grosses ou petites, qui s’honorent de produire des pièces mécaniques de précision, de l’outillage à la renommée internationale et des machines en tous genres à l’avant garde du numérique. 250 entreprises héritières d’un passé industriel unique et dont une trentaine emploient plus de 100 salariés. Certaines fières de leur indépendance, d’autres retirant la même fierté de leur affiliation à des groupes - français ou étrangers - dont la notoriété fait gaillardement le tour du monde.

    Innovation à tout va et conquête des marchés internationaux sont les deux mamelles de leur réussite. Une réussite qui les voit briller dans des industries aussi porteuses que l’aviation et l’automobile, le matériel ferroviaire et l’industrie navale et dans des domaines où l’exigence est encore plus prégnante comme le nucléaire et la conquête spatiale.

    Une chronique de Jacques Plaine, président de Lire à Saint-Etienne

     

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    "Charleston blues" Philippe Lemaire

    13 avril 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Philippe Lemaire
    " Charleston blues "
     (De Borée)

    Pour Théo, fils d'un modeste bourrelier, l'image de la liberté est associée à celle de Joss, jeune femme capricieuse et espiègle, héritière du groupe sucrier Roux-Duval.
    À ses côtés, Théo vivra les plus belles années de sa vie, emporté dans le tourbillon des Années folles où des héros hagards et blêmes s'étourdissent dans une fête perpétuelle sur les premiers rythmes de jazz. Des fêtes où la vie se consume la nuit dans des débordements d'ivresse et l'affolement des corps.

    La chronique de Jacques Plaine

    PHILIPPE LEMAIRE Charleston Blues De Borée Grand reporter à France 3, auteur de chansons et réalisateur de films documentaires, Philippe Lemaire écrit avec « Charleston Blues » son vingt et unième roman. C’est une histoire qui avait mal commencé. Une première fois le jour de la fête au village. Il avait dix ans et fou amoureux s’était élancé à l’assaut du mât de cocagne, avait grimpé comme un singe et tout là-haut avait décroché un paquet « enveloppé dans un papier d’un rouge éclatant ». Puis redescendu s’était précipité pour le lui offrir. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ? » lui avait-elle craché. Pétrifié il avait conservé le petit cadeau sur son cœur. Aujourd’hui, dix ans plus tard c’est elle qui débarque. Au volant d’une Bugatti blanche et lui crie sans même descendre de voiture : Monte ! Et l’embarque illico devinez où ? À Deauville. Et pour quoi faire ? Pour servir « de leurre ». Oui un leurre destiné à aiguiser la jalousie d’un autre. Lui c’est Pierre, le fils du bourrelier. Un ch’ti gars qui avec ses oreilles en chou-fleur ira de naufrage en naufrage. Elle c’est Joss, l’héritière du plus grand groupe sucrier de là-haut. La plus foldingue des évaporées. La plus imprévisible des dissipées de la jarretelle. Cette histoire c’est celle d’une pêche au vif. D’une pêcheuse qui manie la canne par un bout alors que le poisson frétille tout là-bas à l’autre bout. Mais entre pêcheur et vif peut-il y avoir une vraie histoire d’amour ? C’est dans le Paris des années folles que Joss et Pierre vivront la suite de ce délire. Danseront le fox-trot au Dôme et à la Rotonde et le charleston au Bœuf sur le toit. S’extasieront sur les Hispano-Suiza et les De Dion-Bouton et sillonneront Montmartre et Montparnasse en Bugatti. Joss ouvrira une galerie avec accrochés aux cimaises les dessins de Foujita et les solarisations de Man Ray et accueillera Pablo Picasso et Blaise Cendras à l’inauguration. Pierre sera employé de librairie chez Adrienne Monnier et Sylvia Beach. Il y croisera Gide, Cocteau et Radiguet et parlera Espagne, fiesta, courses de taureaux et corridas avec Hemingway à la Closerie des Lilas. Et l’amour dans tout ça ? « L’amour est une planche de fakir hérissée de vrais clous » commentera Pierre. Pierre qui en connaissait un rayon en instruments de torture.

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    Hélène Legrais " La ballade d'Amélie"

    6 avril 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Hélène Legrais
    " La ballade d'Amélie "
     (Calmann-Lévy)

    Chanteuse lyrique, Amélie a renoncé à une carrière internationale pour élever seule sa fille. Tout en enseignant le chant au conservatoire de Perpignan, elle ne s'est plus produite que dans les concerts et les festivals de sa région au point de devenir une véritable diva locale. Sollicitée de toute part, ne sachant pas dire non, elle se consacre sans compter à son métier…
    Jusqu'au jour où, victime d'un burn-out, elle perd sa voix.
    Qu'advient-il de nous quand nous perdons ce qui nous définit ?
    À sa grande surprise, Amélie découvre qu'elle n'est pas qu'une voix. Elle réapprend à vivre sans le stress, la pression, la fatigue.
    Elle aime cette nouvelle femme qui naît, mais redoute de décevoir tous ceux qui attendent avec impatience son grand retour.

    La chronique de Jacques Plaine

    HÉLÈNE LEGRAIS La Ballade d’Amélie Calmann Lévy Née à Perpignan, chroniqueuse sur France Bleue, Hélène Legrais a travaillé à France Inter et à Europe 1, avant de retourner dans sa Catalogne natale pour se consacrer à l’écriture. En 2012 elle a reçu le Prix « Méditerranée Roussillon ». Si un beau matin vous vous réveillez avec la gueule de bois, vous savez pourquoi. Mais si vous vous réveillez avec une extinction de voix, c’est une autre affaire. Amélie, elle, dans son lit à baldaquin et au pied du Canigou s’est réveillée sans voix du tout. Même pas le plus petit filet. Un petit filet qui aurait filé sans filet et sans prévenir au fin fond de son arrière gorge. Non ! « C’était bien la première fois de sa vie que sa voix ne « sortait » pas». Perdre sa voix - seul au milieu de l’Atlantique - quand on est marin de la Route du Rhum, passe encore, mais quand on est chanteuse lyrique adulée de toute la Catalogne et bien au-delà, l’affaire prend une tout autre importance. Une affaire à vous mettre le moral en berne, à zéro voire à moins quinze. Une affaire qui avait fait dire au phoniatre d’Amélie qu’il n’y avait rien à faire, que tout était dans sa tête, rien que dans sa tête : « votre cerveau a essayé de vous alerter…mais comme vous avez ignoré tous les signaux d’alarme, il a décidé de vous obliger à vous arrêter ». L’homme qui murmurait à l’oreille des cordes vocales avait même ajouté que c’était du surmenage, de l’épuisement professionnel, du stress, en un mot qu’elle était victime d’un « burn-out ». Et face à ce mot qui décoiffe et qui dérange on fait quoi ? On arrête de tirer sur la corde – vocale bien entendu - et on attend la suite. « Dans quelques semaines, je vous le promets, vous allez retrouver votre magnifique voix ». C’est alors que s’enchaîneront quatre évènements à vous faire tourner la carte, la Michelin, la vitale et celle du tendre bien entendu. Un, elle se cassera le coude « Aïe ! Aïe ! Aïe ! ». Deux, elle trouvera la carte d’identité d’une belle brune, tout le monde ne peut pas être blonde. Trois, elle embarquera dans un TUB Citroën des années 30 et quatre, Titine – devinez qui est Titine - se fera un joint. Le tout donnant le « la » d’une sacrée ballade. Avec un ou deux « l » à vous de voir mon capitaine.  04 77 25 09 64 –  04 77 21 35 7

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    "La vérité n'aura pas lieu" Frédéric Viguier

    30 mars 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Frédéric Viguier
    " La vérité n'aura pas lieu "
     (Plon)

    " Gisèle Chabaud était la première lectrice qui me sollicitait dans le but d'écrire son histoire. Celle du suicide de son fils, un père de famille soupçonné d'abus sexuels sur mineure. Elle avait lu l'un de mes romans et voulait réhabiliter l'honneur de son fils. Intrigué par la personnalité de cette femme, curieux de pénétrer l'intimité de cette famille, j'acceptai.
    Puis le doute… Cherchait-elle à orienter mon jugement ? Plus j'avançais dans cette histoire, lisant les procès-verbaux et le journal de sa femme, plus Sylvain Chabaud me paraissait secret, énigmatique."
    Mais était-ce bien là l'enjeu de ce drame ?

    La chronique de Jacques Plaine

    FRÉDÉRIC VIGUIER La vérité n’aura pas lieu Plon Metteur en scène de théâtre et auteur Frédéric Viguier a été prix Exbrayat 2017 avec « Aveu de faiblesse » puis prix Exbrayat des Lycéens avec le même livre. Après qu’on a retrouvé son fils - la gorge tranchée - au pied de sa voiture, Gisèle Chabaud écrit à Frédéric Viguier : « Je sais que ma haine ne sera jamais rassasiée, alors pour ne pas devenir complètement folle, j’ai décidé de faire appel à vous… ». À vous Frédéric Viguier l’auteur d’Aveu de faiblesse. Aveu de faiblesse un roman dans lequel un garçon de dixsept ans présenté comme la crème des braves types se révèle le pire des salopards. Sylvain, lui, le fils de Gisèle Chabaud, est un adulte de quarante-cinq ans qui s’est suicidé suite à une dénonciation calomnieuse. Que veut Gisèle Chabaud ? Ni plus ni moins que Frédéric Viguier dans un roman comme il sait les écrire fasse de son fils un héros. Un héros « coupable seulement de trop de faiblesse ». Et comme Frédéric Viguier hésite à sauter le pas elle lui propose de sortir le carnet de chèques. Et s’engage sous contrat à lui verser « dix fois ce que lui ont rapporté la vente de ses deux romans ». Il y a des propositions qui ne se refusent pas. Ou tout au moins qu’on ne balance pas à la poubelle sans en avoir soulevé le couvercle. Et tout en déniant être « un porte plume » ou ce qu’on appelait il n’y a pas si longtemps « un nègre » Frédéric Viguier demande à voir. Malgré les réticences de Gisèle Chabaud il va rencontrer des personnes proches du dossier, étudier les documents de gendarmerie, lire le texte que dans un premier temps Gisèle Chabaud avait elle-même envisagé de publier et découvrir ainsi que la vie de Sylvain était un roman. Un vrai roman. Un roman noir ? A l’eau de rose ? Un roman en tous cas avec plus d’ombres que de lumières, plus de non-dits que de belles paroles, avec une vie professionnelle qui met l’artiste cinq jours sur sept très loin des siens. Un roman parsemé des petits mensonges sans importance mais mensonges quand même. Un ensemble de petits riens qui dans un petit village ne peut que mettre en marche la grosse rumeur. Et on peut faire un très bon livre de la grosse rumeur. Surtout quand celui qui l’a déclenchée est retrouvé la gorge tranchée au pied de sa voiture.

     

     

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    "Lungomare" Sébastien BERLENDIS

    23 mars 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Sébastien Berlendis
    " Lungomare "
     (Actes sud)

    Plein été.
    Le lungomare, la promenade du bord de mer, s'étire sous le soleil familier de la baie de Gênes, où les souvenirs de la jeunesse radieuse des parents du narrateur épousent les méandres de la via Aurélia, ses anciens palais, ses corniches et ses stations balnéaires.
    Une virée italienne entre songe et fantasme, acoustique des années 1970 et photographie solarisée, désinvolture et mélancolie.

    La chronique de Jacques Plaine

    SÉBASTIEN BERLENDIS Lungomare Actes Sud Né à Avignon, mais vivant entre Saône et Rhône, Sébastien Berlendis est professeur de philosophie à Lyon. Venu à l’écriture par l’image, il a souvent exposé son travail photographique en France et à l’étranger. Lungomare est son septième ouvrage. Pour la septième fois, son Rolleiflex en bandoulière et ses carnets d’écriture à portée de main, celui qui ressemble comme un frère à Sébastien Berlendis est de retour. D’été en été, de plage en plage, de lac en lac, il promène ses souvenirs. Que ce soit au Val d’Aoste ou au bord des lacs bleu violet de l’Italie du Nord, dans les brumes des lacs berlinois ou sous le souffle chaud des montagnes des Maures, que ce soit au fin bout des Apennins, là où « l’incendie dévore et embrase les collines » et où des nuages de fumée s’échappent des volcans. Mais aujourd’hui c’est dans le golfe de la côte Ligure - à Lungomare – qu’il nous a donné rendez-vous. Il sera là, toujours avec quelque jolie fille pour « cadencer les heures ». Comme il y a bien longtemps avec Suzanne, Marie, Louise et Isabelle, avec Élisabeth et quelques autres un peu plus tard, ou avec Simona au lac de Côme. Aujourd’hui il a choisi Annabella. Annabella chevelure noire et « blancheur de Kabylie ». Annabella qui murmure « il mio amante » pour le présenter. Annabella et la mer, toujours la mer, la plage, les transats, le parasol rouge. La mer, l’eau, le bain, le crawl, les plongeons « deux pas d’élan, course rapide, rondade flip arrière » et salut les copains. Et un jour de grosse mer, Gabriela « la jeune maman au corps tatoué », Gagriela avec laquelle il jouera à prendre les vagues à leur sommet et à disparaître sous les remous blancs. Gabriela pour qui, sur le chemin du retour, il sera « mon copain de vagues ». Mais à Lungomare - en palimpseste – il retrouvera ses parents. Ses parents qui à vingt ans ont fait le même voyage que lui. « À vingt ans, corps fins pas encore bronzés par le soleil d’été, mes parents promènent leur amour de jeunes adultes sur les routes de la côte ligure ». Ses parents dont les photos ne le quittent jamais et qui à San Remo - pour écouter les jeunes stars de la chanson italienne - préféraient le Casino aux promenades du bord de mer. Ses parents qui curieusement avaient choisi la Costa Brava pour leur voyage de noces.

     

     

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    "Le téorem des grands hommes" Jean-Louis NOGARO

    16 mars 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    La chronique de Jacques Plaine

    JEAN-LOUIS NOGARO Le teorem des grands hommes Éditions Arcan 17 Professeur des écoles à Saint-Étienne et auteur d’une dizaine de romans policiers, Jean-Louis Nogaro est aussi le patron des éditions du Caïman. « Effet Papillon » ou « coup du Tyrannosaure » ? Peu importe mais on peut affirmer que si du côté de Saint-Malo le camping-car d’Yvon Ben Ouassil n’avait pas pété un joint de culasse et que le dit Yvon parti chercher de l’aide n’avait pas trouvé à son retour un cadavre dans son camion, biens des choses auraient changé dans l’hexagone. Tout d’abord un nouveau parti - le PSLC « Parti Social Libéral et Chrétien » - aurait rebattu les cartes de la géopolitique française, envoyé balader tout ce qui est au pouvoir aujourd’hui et installé dans le vide ainsi créé une équipe à sa botte. Ensuite, autre révolution mais cette fois dans le monde de l’archéologie, une autre équipe aurait réussi à faire croire à la découverte d’un nouveau dinosaure – un diapside non répertorié par les papes de la paléontologie mondiale - et aurait imaginé dans la foulée lancer des parcs de loisirs à faire mourir de rage - ou d’envie - les mickeys des Disneylands des cinq continents. Yvon Ben Ouassil, un citoyen plus habitué avec son chien aux hôtels de police qu’aux hôtels cinq étoiles. Un copain de Ludovic Mermoz rédacteur en chef et unique plume du « Vilain Canard » petite feuille de choux de Saint-Genest-Malifaux. Un brave type ce Mermoz, héritier d’une tante elle aussi inconnue (on le savait depuis « La morte des tourbières » un polar publié au Caïman). Un brave homme donc qui n’hésitera pas, quand Ben Ouassil sera embastillé à Saint-Malo, à prendre un train à Saint-Étienne pour aller récupérer le chien de son pote à la SPA du pays de Surcouf. Car c’est bien Ben Ouassil, son chien et son camping-car qui sont les héros de cette histoire à réveiller un mort ou à le laisser crever au fin fond d’un combi Volkswagen. Un combi qu’un un gendarme et une gendarmette – fort sympathiques par ailleurs - ont inspecté de fond en comble pour y découvrir, devinez quoi, un macchabée habillé en plongeur sous-marin. Un plongeur avec palmes et tuba. Pas académique cette histoire de palmes ? Allez savoir inspecteur.

     

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    "Les forcés de la route" Etienne Bonamy Prix Louis Nucera

    9 mars 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Étienne Bonamy (Prix Nucéra 2024)
    " Les forcés de la route "
     (En Exergue Éditions)

    Porté au milieu de l'été 1942 par l'Occupant allemand et les collabos français, le Circuit de France se voulait une copie du Tour de France cycliste, mis en sommeil dès 1940.
    Du 28 septembre au 4 octobre 1942, les organisateurs embarquent une élite de 72 coureurs français, belges et italiens dans cette galère : 1 650 kilomètres en six étapes, un circuit conçu à la hâte et couru de Paris à Paris en une semaine, à travers une France fendue par la ligne de démarcation.
    Imaginé comme un tour de force tandis que le pays vit sous le joug allemand, il tourne à la farce ; tout y est presque improvisé et l'on manque de tout. Étape après étape, le roman redonne vie aux coureurs et suiveurs, devenus malgré eux les hérauts d'un épisode méconnu du sport français, aussitôt oublié.
    Mais le franchissement de la ligne de démarcation ne sera pas sans conséquences…

    La chronique de Jacques Plaine

    ÉTIENNE BONAMY Les Forcés de la Route Éditions en exergue Étienne Bonamy qui fut rédacteur en chef de L’Équipe a reçu ce mercredi 6 mars le prix « Les Soleils de Nucéra » sur le podium de Paris-Nice. En 1938, après la victoire de Sylvère Maes le Tour de France s’arrêtera de tourner et la France de marcher droit. Mais en 42 – soit parce qu’il est accro du vélo, soit parce qu’il a envie de faire comme si la zone libre était déjà occupée - l’Occupant décidera dans sa caboche – sa petite caboche de boche – de remettre le couvert. Il y aura donc un nouveau Tour. Un Tour qui ne sera pas LE « Tour de France » puisque le sigle est la propriété de l’Auto et que son organisation sera confiée à « La France socialiste » journal concurrent. Non cet ersatz de Tour sera contraint de s’inventer un nouveau nom : « Le Circuit de France ». Un Circuit d’une semaine. Paris-Paris en six étapes. Une micro Grande Boucle avec soixante-neuf coureurs au départ, vingt-sept à l’arrivée, des gazogènes en voitures suiveuses et une carte d’alimentation dans les musettes. Un micro Tour de 1 600 kilomètres avec ses problèmes à tous les virages. D’abord à cause du temps. Un temps – dès le premier jour - à ne pas mettre un chien dehors et encore moins un coureur cycliste. Un temps à habiller les coursiers de ponchos taillés dans des toiles cirées de tables de cuisine. Ensuite en raison de l’incompétence crasse de l’organisation : des changements d’itinéraire en veux-tu en voilà et des arrivées à la nuit tombée qui permettront aux coureurs de découvrir la ligne blanche après l’avoir passée et au vainqueur d’enfiler un maillot blanc cerclé de noir… si par miracle les organisateurs ont la chance de le retrouver dans leur valise. Mais aussi, et peut-être surtout, un Tour qui longera, traversera et jouera à cache-cache avec la ligne de démarcation. Une occasion rêvée pour les résistants du coin de faire passer entre les lignes d’autres partisans, des faux papiers et du matériel, et pour quelques kaisers du marché noir, du beurre, des œufs et des sauciflards. Et puis le Circuit de France arrivera à Paris. Le 4 octobre. Le 8 novembre les Alliés débarqueront en Afrique du Nord et le 11 l’armée allemande envahira la zone libre. Mais il faudra attendre 1947 et le 20 juillet pour voir au Parc des Princes Jean Robic enfiler un vrai maillot jaune.

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    Paul Mazenod " Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs"

    2 mars 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Paul Mazenod
    " Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs "
     (Les éditions IFRHOS)

    Quand Pierre, frère ainé de Jacques Neyrand, est victime d'un AVC, Jacques pour l'aider à retrouver la mémoire échange avec lui une correspondance où il raconte ce que fut leur enfance heureuse en Haute-Loire pendant la seconde guerre mondiale.
    Elle révèle l'entente parfaite des deux frères durant leur jeunesse qui disparaîtra à l'age adulte et la volonté de Jacques de retrouver leur complicité d'antan.

    La chronique de Jacques Plaine

    Quand les soldats américains nous jetaient des fleurs Éditions IFRHOS Professeur à l’EM LYON, Paul Mazenod, créateur de l’Institut Français de Réalisations Hospitalières, est stéphanois et auteur d’ouvrages de gestion dont « La bonne taille d’un établissement hospitalier » préfacé par Jacques Barrot. «Allô, allô ton frère a été hospitalisé d’urgence ce matin et n’a toujours pas repris connaissance ». « J’arrive, j’arrive. Dans cinq heures je serai là ». Et c’est ainsi qu’à Saint-Étienne, Jacques - averti par sa belle-sœur de l’AVC de son frère - saute dans sa voiture et se retrouve cinq heures plus tard à la Pitié-Salpêtrière. Un hôpital parisien où Pierre - pas tout à fait mort mais pas loin - a perdu une mémoire que tous ici ont hâte de faire revivre. Inséparables dans leur enfance, leur jeunesse et leur adolescence, Jacques et Pierre furent par la suite séparés par la vie. La faute à Geneviève, la femme de Pierre. Une idée à Jacques sauf que lui et elle c’est chien et chat et « je t’aime moi non plus ». Aujourd’hui, à soixante-dix ans, alors qu’il envisage de tirer un trait sur sa carrière d’assureur, il se sent pourtant le seul en mesure de remettre un peu d’ordre dans la tête du frangin. Comment ? En lui écrivant des lettres qui réveilleraient ses souvenirs endormis. Huit lettres dans lesquelles il s’efforcera de faire revivre leurs belles heures du passé. Celles en particulier où « les soldats américains nous jetaient des fleurs ». Des lettres certes destinées à sortir Pierre de son néant, mais des lettres aussi qui vont replonger le lecteur dans son propre passé. À Saint-Étienne bien sûr, mais aussi là haut du côté des sucs et du Plateau. Des parfums oubliés que chacun aura plaisir à respirer de nouveau, des images effacées mais que chacun aimera remettre en lumière et poser sur le dessus de sa boîte à souvenirs. L’occasion de prendre « la Galoche » pour monter à Yssingeaux, de pêcher le goujon à « la grattée » dans les courants de la Loire, de rouler par les chemins sur un vélo à « pneus pleins », de fumer au Helder sa première « cibiche », de « piquer une tête » au Pont de l’Enceinte ou de « faire un plat » à la nouvelle piscine de Grouchy enfin, et pourquoi pas, de courir les dédicaces à la première Fête du Livre de Saint-Étienne.

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    "Les gueules noires" Pascal Pacaly

    24 février 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Pascal Pacaly
    " Les gueules noires "
     (Les Éditions des Joyeux Pendus)

    Les Gueules noires, ce sont ces mineurs - hommes et femmes aussi -, stéphanois mais aussi de l'Ondaine, de Firminy à Roche-La-Molière en passant par La Ricamarie. lls ont maintenant entre 80 et 100 ans et se souviennent. Ils parlent de la dureté de la mine mais évoquent aussi une époque qu'ils regrettent tous.
    L'occasion de redécouvrir des lieux, des noms, des événements. Un préfet assassiné. La place Carnot qui s'éventre sous le Furan. Les galeries sous la ville.
    La grande grève de l948. La vie de Michel Rondet… et le Musée de la Mine à Couriot.

    La chronique de Jacques Plaine

    PASCAL PACALY Les Gueules Noires Les Éditions des Joyeux Pendus Pascal Pacaly issu d’une famille ouvrière du ChambonFeugerolles est aussi un inconditionnel supporter des Verts, passionné de rock et fervent lecteur de littérature américaine. Saint-Étienne, ville des Verts et des Gueules noires, du foot et de la mine, ville des crassiers qui culminent à 670 mètres et des galeries qui plongent 200 mètres sous le niveau de la mer. Ville noire qui a perdu la « la Bataille du charbon » en 1963 mais où le chevalement de Couriot et Sainte Barbe – en plâtre ou en résine - sont toujours là pour nous faire garder en mémoire ce haut lieu de la France au travail. Une histoire qui sent la sueur et le grisou. Une histoire qui nous prend par la main et après nous avoir fait traverser « la salle des pendus » puis « le couloir de la dernière cigarette » nous envoie au centre de la terre. Une histoire pour laquelle Pascal Pacaly a trouvé quelques vieux de la vieille - quelques mineurs de l’âge des meilleurs whiskies - afin qu’ils nous racontent les Grandes Heures de leur aventure. Celle des « Rambertes » et du premier chemin de fer tiré par des chevaux. Celle du Café des Mineurs « ouvert de 4 h 30 du matin à minuit » et incontournable lieu de vie et de rencontre de ceux qui allaient bronzer sous terre et celle où des gamins de 12 ans poussaient des wagonnets. C’était le temps où le grisou envoyait vite fait bien fait les mineurs au paradis, celui où l’Ondaine inondait le Puits Charles, le temps de Michel Rondet et de ses 450 kg de statue, celui de Séverine et du « Cri du peuple », du préfet de l’Espée et de la Commune, des clapeuses devenues « fleurs de charbon ». Enfin c’était le temps de la grande grève de 48, des trams à la renverse et des 30 000 amis d’Antoine Barbier rassemblés pour ses funérailles place du Breuil à Firminy. Qu’ils soient gueules noires, ingénieurs ou gouverneurs les invités de Pascal Pacaly racontent chacun Sa mine, son quotidien sur ou sous terre « au temps des cerises » : les colonies de vacances avec eau chaude pour les filles et la rivière pour les garçons, les promenades dans les vapeurs de soufre du crassier pour les malades de la coqueluche, mais aussi la vie de chien des chevaux de fond dont certains passeront la retraite à tirer des corbillards. Mais ça c’est mon arrière grand-père marteleur à la Bargette qui le disait.

  • © RCF42/cliché Lire a ST-Etienne Louis Reynard

    Françoise Bourdon " La Maison de Violette" aux Presses de la cité

    17 février 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    FRANÇOISE BOURDON

    La Maison de Violette aux Presses de la cité

     

     

    Françoise Bourdon professeur de droit et d’économie, a décidé après dix-sept ans d’enseignement de se consacrer exclusivement à sa passion pour l’écriture. La Maison de Violette est son trente-cinquième roman.

    1967. Une année pas comme les autres pour deux grandes dames. Deux vieilles dames d’un autre temps. Charlotte au Cap-Ferret, Dona Sofia à Madrid. Dans sa belle maison du Cap, Charlotte s’efforce de redonner du tonus à Paul son petit-fils. Un ostréiculteur du bassin d’Arcachon qui a perdu sa femme et sa fille dans un accident et qui vient de rencontrer Iris, une architecte dans le vent obsédée par une envie prégnante de descendance. Charlotte qui s’emploie aussi à soutenir Violette sa petite- fille, une infirmière mariée à Diego - grand photographe de guerre et rescapé de Mauthausen - plus souvent à l’autre bout du monde que dans les bras de son épouse.

    À Madrid Dona Sofia, longtemps voisine d’Anna, la libraire du quartier qui à la Libération avait fui la France en raison de sa proximité coupable avec un officier de la Wehrmacht, vient d’accueillir une jeune personne dont l’incroyable histoire ne semble pas sans rapports avec les amours interdites de la libraire, tante d’Iris l’architecte dans le vent. Donia Sofia toujours là pour applaudir quand il se trame quelque chose contre le Caudillo. Car en 1967, de l’autre côté des Pyrénées, c’est encore et toujours le Caudillo. Francisco Franco, le fascisme, la dictature, Guernica. Un passé que Diego a fui en 1938, mais c’est pourtant à Madrid qu’il vient de se rendre à la demande d’un vieux copain qui pense avoir découvert un beau salopard : l’ordure qui en 44 les a envoyés à Mauthausen. Et puis un jour, un jour comme on n’en fait pas tous les jours, tout le monde se retrouvera à la maison du Cap. Comment ? Pourquoi ? Dans quel état ? Ça c’est une autre histoire. Tout le monde, plus Ilka et Estelle. Mais qui sont Ilka et Estelle ? Pour Ilka, vous l’apprendrez sans difficulté par Iris ou Dona Sofia. Pour Estelle par contre, il faudra voir avec Diego. S’il veut bien et s’il n’est pas à l’autre bout du monde.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard pour Lire à Saint Étienne

    Irene FRAIN - Ecrire est un roman - Seuil

    10 février 2024
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Existe-t-il une ou des recettes, des trucs pour devenir écrivain, sortir de sa peur de la page blanche et accoucher d'un livre ?
    Tous les auteurs, hommes et femmes vous diront que non.
    Irène Frain ausculte, quant à elle sa propre expérience et celle de quelques autres, connus ou anonymes, qui ont, un jour osé franchir le pas.
    Et cela donne un livre délicieux à lire :Ecrire est un roman, paru au Seuil.

    La chronique de Jacques Plaine

    IRÈNE FRAIN Écrire est un roman Éditions du Seuil Irène Frain, prix Interallié 2020 pour « Un crime sans importance », auteur de 40 romans et biographies, est un personnage de la littérature française depuis le succès foudroyant du « Nabab » en 1982. Un roman dont le tirage a dépassé le million d’exemplaires. Les ateliers d’écritures sont nés aux États-Unis - il y a une centaine d’années - mais c’est bien ici, chez nous, qu’Irène Frain en a découvert toutes les saveurs. Qu’elle y a rencontré des admirateurs - ou des envieux allez savoir – regroupés en équipes et dont l’objectif est « de tenter d’obtenir l’arsenal de recettes qu’un auteur est censé avoir réuni pour entraîner le lecteur dans un monde parallèle et l’y emprisonner ». Mais comme elle aime la nage en eau profonde, Irène Frain ne s’est pas contentée de répondre aux questions de surface genre « à quelle heure écrivez-vous ? » ou « écrivez-vous à la main ou sur votre ordi ? » Non elle s’est imposée de remonter une à une les marches de sa propre histoire, pour se retrouver à douze ans. Lorsque elle a commencé à écrire. Et cet acte d’écriture elle l’imagine comme un séjour dans une maison. Une vraie maison. Mais « une autre maison que celle où elle habite ». Une grande bâtisse qu’elle a baptisée « la Maison-Écriture ». « Une résidence secondaire fantasmatique où je me télétransporte quand je veux ». Et pour nous faire visiter cette maison elle nous prend la main et nous entraîne à sa découverte. Une maison « qui nous habite autant que nous l’habitons », une maison où nous croyons entendre la voix des écrivains qui la fréquentaient autrefois « il arrive même que nous nous sentions frôlés par l’ombre de leurs personnages ». Une maison avec sa « chambre des peurs », Peur d’écrire, peur de se relire, peur de lire le lendemain ce qu’on a écrit la veille. Une maison avec tout au bout le « vestibule de l’écriture » qu’elle se fera un plaisir de nous faire découvrir. Une maison aussi avec la chambre du roman. Un étage même. Avec ascenseur s’il vous plaît. Mais il faut être deux pour faire un roman « celui qui fait croire et celui qui croit ». Ça tombe bien justement puisque pour l’heure Irène Frain est là pour la visite.

     

     

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