À 15 h mardi 27 mai, l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale voteront les textes relatifs à l'aide active à mourir et aux soins palliatifs. Dans ce contexte, Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines et Yannick Monnet député du Parti communiste français de l'Allier, sont au micro de RCF Notre-Dame pour partager leurs opinions et leurs intentions de vote sur ces deux textes.
Les députés de l’Assemblée nationale voteront mardi 27 mai à 15 h, le projet de loi relatif à la fin de vie. Leur vote est public, ils n'ont pas reçu de consigne de vote de la part de leur parti respectif. Chacun est donc libre de voter selon ses convictions. Une chose est sûre, les débats autour de la fin de vie divisent. S’observe depuis le retour de ce projet loi en commission le 12 mai, une divergence d’opinions sur ce sujet dans chacun des partis de l’Assemblée nationale. "Vous avez des députés de tous bords, du Rassemblement National jusqu’au Parti Communiste, qui sont viscéralement opposés à ce texte, comme d’autres qui sont plutôt favorables à ce texte dans tous les camps", explique Charles Rodwell, député Renaissance.
Le député Renaissance des Yvelines, Charles Rodwell, votera en faveur du texte qui vise à soutenir le déploiement des soins palliatifs et votera contre le texte visant à légaliser l’aide active à mourir. "Je ne veux pas faire partie des députés qui ouvriront la boîte de Pandore ", déclare-t-il. De son côté, Yannick Monnet, député du Parti communiste français de l’Allier, votera en faveur des deux textes. "Il y a un certain nombre de conditions qui, à mon avis, sont réunies pour pouvoir adopter ce nouveau droit d’aide à mourir", dit-il. "Je pense vraiment qu'il faut que ce soit institué comme un droit d'exception ", insiste Yannick Monnet.
Je ne veux pas faire partie des députés qui ouvriront la boîte de Pandore, déclare Charles Rodwell.
Selon Charles Rodwell, le texte visant à légaliser l’aide active à mourir ne prend pas suffisamment en compte l’ensemble des facteurs liés à l’aide active à mourir. Le député estime que le cadre posé initialement par la loi a déjà été élargi par rapport à ce qui avait été annoncé. Par exemple, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou celles plongées dans un coma profond ne pouvaient au départ pas faire appel à l’aide active à mourir. Néanmoins, les députés ont voté en faveur d’un ajout permettant de mourir en ingérant la substance létale si les personnes malades n’ont plus la possibilité d’utiliser leurs membres. "Si l'aide active à mourir est adoptée en lecture finale, dans quelques mois, vous aurez de nouvelles propositions de loi qui seront déposées pour élargir tout de suite le champ d'application du texte qui sera adopté à l'Assemblée nationale", souligne le député. "Il n'y a pas de garde-fou dans ce texte", poursuit-il.
Il faut obtenir le consentement libre et éclairé de la personne qui sollicite l’aide à mourir jusqu’au bout, explique Yannick Monnet.
À l’inverse, Yannick Monnet, estime que les garde-fous actuellement mis en place dans le projet de loi sont suffisants. Il rappelle notamment que ce texte est encadré par cinq conditions. Il y a deux conditions administratives et trois conditions particulières qui sont d’être atteint d’une maladie incurable dont le pronostic vital est engagé ou terminal et ayant des douleurs réfractaires à tout traitement. Nonobstant, malgré son accord autour des garde-fous, le député communiste souligne "la nécessité d’obtenir le consentement libre et éclairé de la personne qui sollicite l’aide à mourir jusqu’au bout."
Malgré leurs divergences d’opinions sur la question de l’aide active à mourir, les deux députés sont d’accord pour dire que mourir par aide active à mourir n’est pas quelque chose de naturel. "Il faut dire la vérité. Si on est dans un système d’aide à mourir, ça ne peut en aucun cas être une mort naturelle", souligne le député communiste. Le député Renaissance partage son avis. Yannick Monnet défend, tout comme Charles Rodwell, la nécessité d’instaurer dans la loi un délit d’incitation, c’est-à-dire qui permet l’autorisation à un proche d’accompagner la personne ayant demandé à mourir par injection de produit létal.
Par ailleurs, ils sont d’accord sur la nécessité de donner davantage de moyens aux soins palliatifs et de ne pas réduire le budget de la Sécurité sociale. "Je serai avec tous les députés qui porteront un budget en hausse pour la santé, pour que justement, on ne soit pas confrontés à ce qui serait pour moi un scandale, que les gens soient obligés de choisir entre l'accès ", conclut Yannick Monet.
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