
A vrai dire... RCF - page 34
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
Episodes
21 janvier 2022Pour un nouveau modèle de mobilité
Vianney Lecointre, diacre du diocèse de Séez revient sur l'un des défis écologiques majeurs à relever: une mobilité décarbonnée...
"C’est un sacré virage qui se dessine. La Commission européenne a
proposé d’interdire à partir de 2035 la vente de voitures neuves à moteur
essence ou diesel. Je crois même que le constructeur Renault prévoit de
vendre 100 % de voitures électriques dès 2030.
On ne peut que saluer ce volontarisme. Dans un pays comme la France,
l’empreinte carbone moyenne par personne est de 9,9 tonnes de CO2, alors
qu’il faudrait descendre à 2 tonnes par personne pas plus, et ce dans les
meilleurs délais, pour enrayer le réchauffement climatique. Or la voiture est
l’un des plus gros postes : elle représente actuellement à elle seule plus de 2
tonnes d’émission de CO2 par personne et par an en moyenne.
Le développement des véhicules électriques me réjouit évidemment,
ayant personnellement milité pendant plusieurs années au sein de
l’association Normandie Mobilité Electrique. Il est porteur de réels progrès
en terme de diminution de la pollution atmosphérique ou même sonore.
Dans notre pays, grâce au nucléaire, la production d’électricité est
largement décarbonée : il n’y aura donc pas de report de pollution. De plus,
un des avantages des véhicules électriques est qu’ils possèdent une batterie
qui peut se recharger à tout moment, par exemple la nuit, alors que les
besoins en électricité sont par ailleurs plus faibles. Il n’y aura donc pas à
développer beaucoup de nouveaux moyens de production.
Toutefois, il n’est sans doute ni techniquement possible, ni souhaitable
que les presque 40 millions de véhicules thermiques que compte la France
soient purement et simplement remplacés à terme par autant de véhicules
électriques individuels.
Si l’on veut réellement « décarboner » les transports des personnes ou
des marchandises, le train est à privilégier pour les longues ou moyennes
distances. Si l’on veut rendre nos villes plus vivables et les désencombrer, il
faut redonner toute leur place aux transports en commun ou au vélo, qui
peut d’ailleurs être électrique aussi. Il faudra nécessairement mieux jouer
de la complémentarité entre les différents modes de déplacements, par
exemple avec des véhicules électriques en partage à disposition à partir des
gares.
Tirons le meilleur parti de ces changements technologiques pour faire
évoluer en profondeur nos usages grâce aussi à plus de sobriété, plus de
modularité, plus de solutions collectives. Il faut inventer de nouveaux
modèles de services publics des transports, revoir l’urbanisme et
l’aménagement des territoires. S’y prépare-t-on vraiment ? 2035, c’est
bientôt."Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
20 janvier 2022à qui est la Terre?
Il ne se passe pas une semaine voire une journée sans que nous entendions parler du sujet des migrants. Entre solidarité et tensions, le sujet divise nos concitoyens et cristallise les débats politiques. Alain CHARLIER, ce sujet peut-il d'avantage nous rassembler que nous diviser?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
17 janvier 202212 – La synodalité, la marche naturelle de notre communauté d’Eglise
La synodalité, aussi exceptionnelle qu’elle apparaisse, est
la marche naturelle de notre communauté d’Eglise.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
14 janvier 2022Agriculture: les mirages du tout "bio"
Anne-Cécile Suzanne, agricultrice ornaise engagée revient sur l'importance de ne pas résumer l'agriculture de demain à la filière "bio"...
Nous dépendons pour 1/3 du bio importé. Et pourtant : certaines filières bio françaises sont aujourd’hui en surproduction : lait bio, œufs bio, blé bio… Le bio français, comme une grande partie de l’agriculture française, souffre d’un problème de compétitivité, en particulier lié au fait que nous importons des produits moins disant de l’étranger.
Depuis 10 ans, on demande aux agriculteurs de monter en gamme. Mais le risque est double :
o glisser vers une alimentation à deux vitesses, où les produits français sont réservés, de par leur prix, à une minorité ;
o enfermer les agriculteurs dans des filières saturées et donc dans des trappes à bas revenu.
Ce qui manque aujourd’hui à l’agriculture, c’est une vision politique crédible : on pousse au tout bio, sans envisager les débouchés, on pousse au zéro pesticide, sans envisager des alternatives crédibles pour les agriculteurs.
Il ne faut pas penser l’agriculture française en « tout bio » ou « tout conventionnel ». Nous avons la chance d’avoir une agriculture extrêmement diversifiée, qui s’adapte aux territoires : appuyons-nous sur les territoires pour encourager les agricultures qui y sont adaptées !
Les solutions pour une agriculture durable seront donc parfois bio, HVE, en conservation des sols, ou encore conventionnelles. La mauvaise solution, c’est de chercher à harmoniser les pratiques, ou à opposer les modèles : ce sera préjudiciable à l’environnement, aux paysages, ça massifiera des filières de niche et créera donc un problème de débouché. Or une fois les filières en déséquilibre il est très difficile pour les pouvoirs publics de tordre les règles de marché, la loi Egalim, grand échec, l’a prouvé.
Il faut soutenir la structuration de filières avec un impact environnemental positif, en rémunérant directement les services environnementaux par les financements publics, européens, nationaux, régionaux et privés, notamment par le biais des crédits carbones, pour les conversions mais aussi pour le maintien de ces pratiques, plutôt que de chercher à tout faire supporter au consommateur, qui, dans sa très grande majorité, refuse de payer à la fois pour son alimentation et pour le service environnemental qui va avec.Droits image: "On pousse au tout bio, sans envisager les débouchés réels" s'inquiète AC Suzanne @pixabay
13 janvier 2022La position du CJD sur le pass vaccinal
Pierre HERMANN, président du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) Normandie, nous donne la position du CJD sur la pass vaccinalDroits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
7 janvier 2022Une année avec Thérèse
Dans son édito Vianney Lecointre revient bien sûr sur l'année qui s'ouvre à nous et en particulier sur les enjeux auxquels nous allons faire face... mais pas tout seuls...
Bonjour à tous !
L’année 2021 a encore été marquée par la COVID-19 et nous prions pour tous ceux, si
nombreux, qui ont été emportés et pensons à toutes les familles éprouvées.
Mais cette pandémie, si elle peut encore nous frapper et suscite la légitime inquiétude de
chacun de nous pour nos proches, sera sans doute derrière nous dans quelques mois ou un
peu plus.
Elle est un peu le moindre des problèmes auxquels l’humanité est confrontée, dans un
monde de plus en plus dangereux.
La paix est ainsi directement menacée par les tensions internationales qui, selon bien des
observateurs, sont plus fortes que jamais, autour de l’Iran et de Taïwan notamment.
D’autres phénomènes, comme le réchauffement climatique et l’effondrement de la
biodiversité, ont déjà, et auront davantage encore dans les décennies à venir, de graves
répercussions environnementales, sociales, économiques et évidemment politiques.
Notre devoir, explique le pape François dans Laudato Si’, est de chercher des solutions
concrètes face à ces défis, alors que nos attitudes restent trop marquées par la négation du
problème, l’indifférence, la résignation facile ou la confiance aveugle dans les solutions
techniques.
Peut-on espérer que ces sujets prennent enfin leur place au cœur de la campagne
électorale de 2022, et au cœur des projets de chaque candidat crédible, ou cela restera-t-il un
vœu pieux ?
Nous autres chrétiens avons aussi une autre Espérance, et je cite encore le pape : celle que
le Créateur ne nous abandonne pas. Nous savons qu’il ne renonce pas à son projet d’amour, ne
se repent pas de nous avoir créés. L’humanité possède encore, écrit-il, la capacité de
collaborer pour construire notre maison commune.
Du coup, j’ai envie de citer aussi le Père Thierry Hénault-Morel, recteur du sanctuaire
Louis et Zélie d’Alençon, qui, dans ses vœux, salue l’inscription par l’UNESCO de Sainte
Thérèse de Lisieux parmi les personnalités célébrées au cours des années 2022-2023, à
l’occasion des 150 ans de sa naissance à Alençon.
Il souligne qu’à l’âge de 13 ans, un soir de Noël, en cette nuit où le Tout Puissant « se fit
faible et souffrant pour [son] amour, il [la] rendit forte et courageuse » en libérant Thérèse de
son hypersensibilité.
Avec le Père Thierry, prions le Seigneur :
« Notre monde est plongé dans des situations que nous ne pourrons résoudre qu’avec ta
grâce et par l’écoute d’appels à des conversions profondes que tu nous adresses.
A la suite de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, donne-nous la force d’âme nécessaire pour que
l’année 2022 soit bonne, pour nous et pour le monde. »Droits image: La "Petite Thérèse" célébrée cette année par l'UNESCO
7 janvier 2022Une année avec Thérèse
Dans votre édito ce soir Vianney Lecointre vous revenez bien sûr sur l'année qui s'ouvre à nous et en particulier sur les enjeux auxquels nous allons faire face... mais pas tout seuls...Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
3 janvier 2022Epiphanie – Rois Mages - Suivez l’étoile…la bonne de préférence
L’Epiphanie manifeste le sens de Noël. La bonne étoile
nous invite à trouver le sens de notre vie, dans l’accueil généreuxDroits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
24 décembre 2021C'est Noel, ici et ailleurs...
Une fois n'est pas coutume, Anne-Cécile Suzanne, agricultrice engagée dans l'Orne, nous invite en ce soir du 24 décembre, à quitter le temps d'A vrai dire... notre douce Normandie et de voyager à travers le monde...
C’est Noël ! Le sapin est illuminé, la crèche, à son pied, attend impatiemment le divin enfant, tandis que toutes les générations se préparent doucement au partage, à la convivialité. Il apparaît que même les temps troublés dans lesquels nous sommes ne sauraient résister à la beauté de Noël et à la lumière qu’il porte jusque dans le cœur des gens.
Mais vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait Noël ailleurs ? Non ?
Partons en Australie. Là-bas, Noël coïncide avec le début de l’été, il est synonyme de soleil, de barbecues et de longues journées à la plage. Sans surprise, les marchés aux poissons sont donc généralement bondés. Le jour suivant, connu sous le nom de « Boxing Day », les Australiens se réunissent souvent entre amis afin de profiter d’un autre délicieux barbecue à la plage !
Et sinon, avez-vous déjà entendu parler du Nisse ? Cette créature mythologique du folklore scandinave a tout d’un gnome ! Selon la légende, il protège les maisons et les familles qui y habitent. Afin de le remercier, les Norvégiens laissent un bol d’avoine sous le sapin la veille de Noël.
Une autre belle tradition de Noël se trouve en Allemagne : la couronne de l’Avent, composée de quatre bougies, est installée dans presque toutes les maisons. Chaque dimanche de l’Avent, une nouvelle bougie est allumée jusqu’au jour de Noël. Quant au sapin, celui-ci fait son arrivée dans les maisons à partir du 24 décembre uniquement !
C’est d’ailleurs pareil en Hongrie. Les adultes se chargent parfois de décorer le sapin et racontent aux enfants que des anges sont venus le leur apporter !
En Croatie, l’une des traditions de Noël les plus originales débute le 13 décembre, jour de la Sainte-Lucie. Chaque famille sème des graines de blé dans des petits pots ou plats et s’en occupe jusqu’au 24 décembre. La veille de Noël, le blé de Noël est placé au pied du sapin. La légende veut que plus le blé pousse, plus l’année sera prospère.
Alors, c’est beau Noël, non ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
23 décembre 2021Vaccin anti-covid, théorie du complot ?
La 5 ème vague du Covid est annoncée plus virulente que les précédentes avec le variant Omicron, malgré les injonctions du gouvernement, il reste d'irréductibles opposants à la vaccination, Alain Charlier, ces antivax sont-ils des complotistesDroits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
17 décembre 2021Sobre Noel
Vianney Lecointre, diacre du diocèse de Séez, revient aux origines de la fête de Noel...
"Parmi les prières d’intercession que nous propose la Liturgie des Heures, il y
a celle-ci que j’aime bien : « Accorde-nous de vivre en ce monde avec sobriété, justice et ferveur, témoignant ainsi de notre espérance ». Ne trouvez-vous pas qu’elle est particulièrement adaptée à ce temps de l’Avent ?
Ne laissons pas détourner Noël de son sens. On parle de la naissance d’un
enfant qui annonce le dénuement et le renoncement aux vanités du monde, ce qui n’a rien à voir avec le grand carnaval de la consommation, comme dit
l’écrivain Sylvain Tesson récemment invité à commenter l’actualité dans le
quotidien Ouest-France.
Bien sûr, il est bon qu’en cette période nous cherchions à nous faire plaisir et
à faire plaisir autour de nous. Mais recherchons plutôt la sobriété heureuse, telle que la promouvait Pierre Rabhi récemment disparu. Il ne s’agit pas de
culpabiliser qui que ce soit, d’ailleurs Pierre Rabhi, auteur à succès, avait sans
doute de bons revenus, mais quand même : à chacun de prendre ses
responsabilités ! Alors que Noël approche, faisons notre part pour rendre le
monde un peu meilleur, y compris dans les achats de cadeaux.
« Acheter est non seulement un acte économique mais aussi un acte moral »
rappelle ainsi le pape François dans Laudato si’. Gardons-nous de tout
consumérisme. Mais, au contraire, et surtout si l’on dispose de quelques moyens, favorisons la qualité, la durabilité, les circuits courts, le respect du travail d’autrui et sa juste rémunération. Soyons précurseurs de changements de styles de vie, moins polluants, plus respectueux de la Création.
C’est vraiment la conversion à laquelle nous sommes appelés. Dans Laudato
si’, le pape prône la sobriété qui, si elle est vécue avec liberté et de manière
consciente, est libératrice. Elle peut nous apprendre à jouir des choses les plus simples, à trouver des satisfactions dans les rencontres fraternelles, dans le contact avec la nature, dans la prière. Le bonheur, écrit-il aussi, requiert de
savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. La sobriété, c’est s’écarter avec vigueur des poisons susceptibles de nous séparer de ce qui compte, c’est-à-dire notre relation aux autres, aux pauvres et aux plus petits auxquels nous ne serions pas assez attentifs, au monde, à Dieu. Voilà en effet un beau programme à mettre en œuvre pour cette fête de Noël."Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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