
A vrai dire... RCF - page 15
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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1 mars 2024Deux ans de guerre en Ukraine
L’actualité, c’est le deuxième anniversaire de l’envahissement de l’Ukraine
par la Russie. Et, malheureusement, on ne voit pas le bout de cette guerre. Aucun compromis n’est possible avec le régime dictatorial et violent de Poutine. Rappelons que, ces jours-ci, le gouverneur de la zone occupée de Zaporijia a déclaré que la population ukrainienne qui n’adhère pas aux valeurs de la Russie serait déportée…
Quoi qu’il en soit, Poutine n’a jamais respecté ses engagements
et, s’il obtenait une forme d’Armistice, par exemple contre l’abandon par
l’Ukraine d’une partie de son territoire, cela ne pourrait que lui permettre de
recharger les batteries avant de reprendre sa politique d’agression. Et quelle
serait sa prochaine étape ? Probablement, l’attaque des Pays Baltes qui,
rappelons-le, font partie de l’Union Européenne. Ce qui est en jeu, c’est donc bien
la sécurité de l’Europe, celle-là même qui nous a permis de vivre en paix depuis
près de 80 ans.
Le contexte général est celui d’un monde de plus en plus dangereux.
L’aggravation du réchauffement climatique va avoir des conséquences
inconnues mais sans doute de plus en plus graves dans les années qui viennent,
ce qui en fera aussi un sujet de sécurité internationale. Le conflit israëlo-
palestinien est plus exacerbé que jamais et l’Europe peine à trouver la juste
attitude. Pendant ce temps, partout dans le monde, les régimes autoritaires
gagnent du terrain, sans même parler d’un retour possible, voire probable, de
Trump au pouvoir aux Etats-Unis, ce qui sonnerait le glas du camp occidental.
Dans ces conditions, on se demande comment aborder de manière collective
tous ces problèmes mondialisés.
Pour ma part, jamais je n’aurais cru il y a quelques années encore que notre
modèle démocratique puisse être à ce point menacé. De fait, il est soumis à rude
concurrence à l’externe et il est même contesté à l’interne. Un projet de loi
comme celui sur l’immigration en France montre ce sentiment de fragilité de nos
sociétés occidentales : on cherche, à mon avis vainement, à se protéger car on ne
croit plus à notre capacité d’accueil et d’intégration. Je ne serai pas plus
indulgent à l’égard des projets morbides de constitutionnalisation de l’IVG ou de
légalisation de l’euthanasie. Il nous faudrait trouver d’autres facteurs de
mobilisation pour aller de l’avant, développer notre économie, assurer notre
sécurité et peser favorablement sur l’avenir du monde. Il en va de la survie de
nos valeurs démocratiques. Et les prochaines élections européennes vont sans
doute avoir à cet égard une importance toute particulière.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
29 février 2024Qu’aurions-nous fait à leur place ?
Deux événements ont mis en avant des héros. Le décès d’Alexeï Navalny en Russie et la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian. Dans cette chronique, Simon Gouin, le co-fondateur du média normand Grand-Format s’interroge : qu’aurions-nous fait à leur place ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
27 février 2024Le cinéma qui fait du bien
Comment se prémunir des effets délétères d’une actualité qui n’est pas drôle et qui pèse sur le moral, c’était l’objet d’un édito le mois dernier. Dans la même idée, j’ai pensé vous proposer aujourd’hui une cinémathèque idéale pour une époque improbable. Alors je sais qu’il y a Netflix et tout un tas d’autres contenus fort efficaces pour nous évader ; les films proposés y sont souvent envoûtants, addictifs mais… est-ce qu’ils rendent heureux ? Le bonheur est un étalon efficace pour nous aider à former nous-mêmes nos choix. Voici donc, suivant ce critère du bonheur, des pistes pour une cinémathèque qui rend heureux. D’abord les films culinaires. Vous savez ce sont ces films dont le scénario tourne autour d’un restaurant et où l’on voit des cuistots préparer des plats, des coulis, des desserts en gros plans... Voici quelques titres, toujours très évocateurs : Les saveurs du palais, Les délices de Tokyo, Les recettes du bonheur, Salé sucré, À vif et bien sûr les plus anciens se souviendront peut-être du Festin de Babette. C’est un genre cinématographique à part entière ; il y a l’aspect culinaire bien sûr mais je remarque aussi que tous ces films se distinguent par une grande délicatesse dans le jeu des acteurs, avec de belles études de mœurs… Deuxième série de films : les
film-nature. Je vous avoue que parfois, entre un bon film d’action et un film documentaire, j’hésite.
Et cependant, une fois dedans, je n’en sors plus. Ces films présentent aussi l’avantage de sortir du format imposé de 2 heures, format fatiguant qui a d’ailleurs tué beaucoup de chefs-d’œuvre en rajoutant inutilement de la pellicule … Un documentaire, lui, s’étire en général sur 1h30. Et puis j’ai eu la satisfaction de constater que les réalisateurs français y sont très bien représentés. Quelques titres : La planète blanche, Un jour sur terre, Océans, L’Ours, Microcosmos, etc. Ces films sont nombreux et on les trouve souvent à prix bradés chez nos distributeurs habituels. Troisième genre : les films d’animation. Si on sort de Disney, on trouve des perles qui risquent fort de ringardiser Pixar aux scénarios et aux dessins souvent saturés. Et là aussi, les Français sont bien placés. Y a les films de Michel Ocelot, l’auteur de Kirikou, un pur délice et dans la même veine, j’ai beaucoup aimé Dilili à Paris. Mais mon préféré, c’est peut-être Tout en haut du monde de Rémi Chayé. Enfin, dernière piste : les films ou documentaires évangéliques que vous trouverez facilement chez des distributeurs tels que La Procure ou 123 famille… Je vous invite en particulier à découvrir l’œuvre courageuse de la réalisatrice Cheyenne Carron qui s’apprête à sortir un nouveau film sur le Père Jacques Hamel. Alors, chers amis, en ces temps moroses : bon et sain divertissement !Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
16 février 2024Service public et laïcité
La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Education nationale procédait à l’évidence d’une erreur de casting qui a d’ailleurs été rectifiée. Mais la nouvelle ministre aurait peut-être coupé court à certaines polémiques si, plutôt que de raconter des carabistouilles pour justifier le placement de ses enfants au collège privé Stanislas, elle s’était simplement contentée de rappeler que les écoles privées sous contrat participent au service public de l’Education nationale.
Et, comme pour se dédouaner encore un peu plus, elle a cru bon de préciser qu’elle n’était pas catholique ! Ce serait pourtant une excellente raison de mettre ses enfants dans une école catholique justement.
Il y certainement bien des choses à corriger dans un établissement comme Stanislas, que je connais un peu de par mon histoire personnelle et familiale. Par exemple, il devrait veiller à davantage diversifier son recrutement, notamment dans les classes préparatoires, pour, sans rien sacrifier en terme d’exigences, amener toutes sortes d’élèves méritants au meilleur niveau académique. Mais, à l’occasion de ces polémiques, voilà Stanislas, dont la mairie de Paris a suspendu les subventions qu’elle doit à toute école sous contrat, accusé de ne pas respecter les valeurs de la République. Visiblement sa fidélité à certains enseignements de l’Eglise et son caractère catholique sont mis en cause !
Sans parler d’anticléricalisme, c’est sans doute là une nouvelle manifestation de la mauvaise compréhension de la notion de laïcité dans notre société. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle garantit la liberté vis-à-vis de la religion mais aussi le libre exercice des cultes et la liberté de religion. Bref, la laïcité n’est pas l’absence de religion, pas plus que la démocratie n’empêcherait, dans l’espace public l’expression d’opinions politiques, sous prétexte que, dans certaines circonstances, une forme de neutralité peut être requise.
La Croix consacrait la semaine dernière un article aux aumôniers d’hôpitaux qui ont aussi de plus en plus de mal à se faire une place, dont le rôle est de moins en moins compris et qui font face à toutes sortes d’interdictions. Pourtant, les usagers de l’école comme ceux de la santé ont le droit d’avoir les moyens de vivre leur foi ou d’accéder dans de bonnes conditions à un soutien spirituel. Car, non, la religion n’est pas seulement une affaire privée, comme on l’entend trop souvent ! Elle a toute sa place, y compris dans des institutions assurant une forme de service public.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
15 février 2024Le retour à la terre des ex de l’agro-alimentaire
Simon Gouin, co-fondateur du magazine normand en ligne Grand-Format
https://grand-format.net/
À 27 ans, Inès Forquin avait une carrière toute tracée dans l’industrie agroalimentaire. En 2020, diplôme d’ingénieur en poche, elle est embauchée en CDI comme cheffe de projet dans un grand groupe de surgelés normand.
Un travail qui lui plaît beaucoup, mais qu’elle décide de quitter au bout de deux ans seulement.
« Quand chez toi tu vis zéro déchet, que tu te déplaces en vélo et qu’au boulot tu fais tout l’inverse, petit à petit l’écart se creuse…, nous raconte-t-elle. Si tu veux vraiment avoir un impact pour l’environnement, logiquement tu dois aussi le faire dans ton travail. Le grand dilemme, c’est de choisir entre déserter et changer les choses de l’intérieur. À Frial, je n’avais pas l’impression de pouvoir faire évoluer les mentalités, alors j’ai préféré agir à petite échelle. C’est comme ça que j’ai rejoint le monde agricole. »
Inès a décidé d’ouvrir une fromagerie à la ferme, au nord de Bayeux, dans le Calvados, autour du tiers-lieu l’Arbre. Comme elle, Marie et Olivier ont eux-aussi quitter les grands groupes agro-alimentaires pour qui ils travaillaient, afin de mettre en accord leurs convictions écologiques et humaines avec leur quotidien.
Dans leurs parcours que nous publions ce mois-ci, on lit leur engagement pour la planète, leur renoncement à des situations financières confortables, à une certaine stabilité que leur permettait le salariat de ces grands groupes.
On découvre leur retour à la terre, aux travaux manuels, à un métier où le corps est mobilisé.
On entrevoit aussi les heures de travail à rallonge, les difficultés qui se présentent, l’échec d’Olivier, qui va devoir abandonner son activité de livraison de produits bio et locaux à vélo…
Mais ce qui domine à travers leurs mots, c’est la satisfaction de s’être lancés dans un nouveau projet, plein de sens, répondant aux enjeux actuels, en lien avec des acteurs du territoire…
Un vent d’air frais qui fait du bien, et qui donnera peut-être envie à d’autres de changer de voie !Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
13 février 2024L'Europe bientôt législateur
Je lisais tout récemment sur un réseau social que notre Assemblée nationale avait adopté une résolution dans laquelle elle proposait un partage de compétences avec le Parlement européen. N’en croyant pas mes yeux, je suis allé directement sur Assemblée nationale.fr et j’y ai trouvé, effectivement, une résolution adoptée le 29 novembre dernier. Sachez donc que l’Assemblée nationale, qui vous représente amis auditeurs, appelle de ses vœux la possibilité pour le Parlement européen de proposer des lois contraignantes, et non plus seulement de simples résolutions, pour tout ce qui regarde votre vie quotidienne, que vous soyez Français, Slovène ou Lithuanien. Cela concernerait bien sûr l’économie, déjà émaillée de normes techniques de toutes sortes sur lesquelles l’Europe planche avec frénésie depuis des décennies. À ce stade, on peut déjà soutenir que si la farine à base d’insectes peut séduire certaines populations européennes, il n’est pas certain que les Français en soient très friands. Mais le champ de la normalisation pourrait s’étendre à d’autres domaines, par exemple la transsexualisation, le gommage de tout référentiel chrétien ou l’introduction de lois bioéthiques toujours plus libérales… Je rappelle que tous ces sujets, très en vogue à l’ère post-industrielle, sont déjà largement plébiscités au sein de l’Union européenne. Et vous comprenez qu’une loi européenne mettrait tout le monde d’accord si l’on peut dire, de l’Atlantique aux Carpates ; or un Allemand peut ne pas vouloir des voitures électriques, qui font grand débat aujourd’hui, là où un Français n’y serait pas complètement opposé. Le problème qui se pose ici est celui de la subsidiarité, qui veut qu’un sujet soit traité au plus près des gens, là où une loi européenne éloignerait les gens d’un niveau supplémentaire. Et puis il y a aussi le problème notoire de la porosité des institutions européennes aux lobbys des grands industriels, particulièrement actifs au sein du parlement européen et qui, moyennant prébendes, peuvent aisément imposer tel vaccin ou tel pesticide comme c’est déjà actuellement le cas. Porosité aussi vis-à-vis des instances internationales. Celles-ci sont parfois porteuses de projets si univoques qu’ils suggéreraient un contre-pouvoir ; or la pratique montre que sur des sujets aussi divers que le bilan carbone, l’obligation vaccinale, la diplomatie - très « étasunienne » - ou l’éducation sexuelle, les instances européennes se présentent davantage comme des relais que comme des modérateurs, de ces visions inquiétantes. Si ce Parlement européen ne devait être qu’une chambre d’enregistrement législative de ces projets mondialistes, craignons que la normalisation dont elle s’est fait une spécialité ne porte plus seulement sur l’économie ou la société mais sur l’humanité elle-même.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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