
A vrai dire... RCF - page 7
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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28 février 2025Corruption : la France mal notée
Dans un contexte géopolitique de plus en plus troublé, où de grandes puissances revendiquent le cynisme le plus pur dans la conduite des affaires stratégiques et économiques, visant à s’approprier sans vergogne les richesses naturelles de toute la planète, nos démocraties, spécialement en Europe, se devraient au contraire d’être exemplaires.
Leur crédibilité en dépend. Celui d’un modèle démocratique qui privilégie autre chose que les rapports de force aussi. C’est une responsabilité morale importante notamment vis-à-vis des pays émergents.
Chaque année, l’ONG Transparency International, dont la principale vocation est la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales, publie un rapport qui fait référence. Celui de février 2025 fait état d’évolutions inquiétantes à travers le monde et pointe le lien entre la corruption et le manque de préparation de l’avenir, notamment dans la lutte contre le changement climatique.
Dans ce rapport figure aussi le classement de chaque pays au regard de l’indice calculé de la perception de la corruption (IPC). Le Danemark, la Finlande, Singapour ou la Nouvelle-Zélande sont les pays les plus vertueux. La Syrie, le Venezuela, la Somalie et le Sud-Soudan sont au contraire les plus soumis à la corruption. Et la France, me direz-vous ?
Transparency International révèle, je cite, une dégradation alarmante et inédite de la situation française. La France perd cinq places dans le classement mondial, tombant à la 25ème position sur 180, dix rangs derrière l’Allemagne. Cette baisse, sans précédent depuis la création de l’indice en 1995, met en lumière des failles structurelles dans la lutte contre la corruption, aggravées par des scandales récents et une perte de confiance dans les institutions démocratiques. Le constat Transparency International est sans appel : la France, qui était déjà pointée pour le manque d’exemplarité du pouvoir exécutif et le manque d’indépendance de l’autorité judiciaire, risque de perdre le contrôle de la corruption.
Ce constat a été fait avant la nomination de Richard Ferrand pour neuf ans à la présidence du Conseil constitutionnel qui n’a dû qu’au jeu de la prescription d’éviter un procès pour prise illégale d’intérêt aux Mutuelles de Bretagne qu’il dirigeait naguère, qui a pour principale compétence d’être un proche du Président de la République et qui a, en quelque sorte, reçu la bénédiction des parlementaires du Rassemblement National, peut-être pour que le Conseil constitutionnel permette à Marine Le Pen d’éviter l’inéligibilité suite à l’affaire des assistants parlementaires RN. L’avenir le dira. Nul doute que Transparency International regarde cela avec attention pour son prochain rapport.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
28 février 2025Corruption: la France mal notée
Dans un contexte géopolitique de plus en plus troublé, où de grandes puissances revendiquent le cynisme le plus pur dans la conduite des affaires stratégiques et économiques, visant à s’approprier sans vergogne les richesses naturelles de toute la planète, nos démocraties, spécialement en Europe, se devraient au contraire d’être exemplaires. Leur crédibilité en dépend. Celui d’un modèle démocratique qui privilégie autre chose que les rapports de force aussi. C’est une responsabilité morale importante notamment vis-à-vis des
pays émergents.
Chaque année, l’ONG Transparency International, dont la principale vocation est la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales, publie un rapport qui fait référence. Celui de février 2025 fait état d’évolutions inquiétantes à travers le monde et pointe le lien entre la corruption et le manque de préparation de l’avenir, notamment dans la lutte contre le changement climatique.
Dans ce rapport figure aussi le classement de chaque pays au regard de l’indice calculé de la perception de la corruption (IPC). Le Danemark, la Finlande, Singapour ou la Nouvelle- Zélande sont les pays les plus vertueux. La Syrie, le Venezuela, la Somalie et le Sud-Soudan
sont au contraire les plus soumis à la corruption. Et la France, me direz-vous ?
Transparency International révèle, je cite, une dégradation alarmante et inédite de la situation française. La France perd cinq places dans le classement mondial, tombant à la 25 ème position sur 180, dix rangs derrière l’Allemagne. Cette baisse, sans précédent depuis la
création de l’indice en 1995, met en lumière des failles structurelles dans la lutte contre la corruption, aggravées par des scandales récents et une perte de confiance dans les institutions démocratiques. Le constat Transparency International est sans appel : la France,
qui était déjà pointée pour le manque d’exemplarité du pouvoir exécutif et le manque d’indépendance de l’autorité judiciaire, risque de perdre le contrôle de la corruption.
Ce constat a été fait avant la nomination de Richard Ferrand pour neuf ans à la présidence du Conseil constitutionnel qui n’a dû qu’au jeu de la prescription d’éviter un procès pour prise illégale d’intérêt aux Mutuelles de Bretagne qu’il dirigeait naguère, qui a pour principale compétence d’être un proche du Président de la République et qui a, en quelque sorte, reçu la bénédiction des parlementaires du Rassemblement National, peut-être pour que le Conseil constitutionnel permette à Marine Le Pen d’éviter l’inéligibilité suite à l’affaire des assistants
parlementaires RN. L’avenir le dira. Nul doute que Transparency International regarde cela avec attention pour son prochain rapport.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
27 février 2025IA et politique
Chers auditeurs,
Le parti politique « Alternative pour l’Allemagne » a utilisé l’Intelligence Artificielle pour générer des images et séquences virtuelles très réalistes et suggestives. Certaines de ces images construites artificiellement auraient montré un ministre allemand menotté, ce qui n’a jamais été réel.
Quelques journalistes s’en sont émus, notamment en France, au motif que cela peut influencer, manipuler les personnes et, pour citer une chaine française de grande audience au JT de 20 heures :
« On peut désormais créer très facilement des réalités nouvelles dans le but de susciter une forte émotion et une défiance à l’égard des institutions en place. Le danger c’est qu’on s’habitue à ces contenus qui se multiplient et pourraient devenir la norme. »
Mais voyons ! Ce n’est pas l’Intelligence Artificielle qui a démarré le travail de défiance vis-à-vis des institutions. On peut en effet citer l’humour. Les chansonniers existent depuis bien longtemps, sous
des formes diverses et variées. Dans notre époque contemporaine, souvenons-nous du Bébête Show de 1982 à 1995 avec des marionnettes animalières aux traits de nos politiques. Puis les Guignols de l’Info de 1990 à 2015, où les marionnettes étaient des caricatures humaines grossières de nos élus.
Aujourd’hui, le réalisme est saisissant dans l’émission C’est Canteloup qui utilise l’I.A. pour créer des images de synthèse bluffantes où se fondent les traits de l’imitateur humoriste et ceux de personnages politiques moqués.
Si les premières techniques de raillerie de la classe politique étaient sans ambiguïté de réalisme, elles faisaient déjà leur travail de défiance et de sape de nos institutions. On pouvait le constater par la reprise des caricatures et propos dans les défilés de manifestants, ou dans les discussions au bureau ou au bistrot.
Et si norme il y a, c’est bien celle du dénigrement de nos institutions par la démultiplication exponentielle de l’humour politique et des imitations plus ou moins douteuses. On va jusqu’à imposer à nos élus de rester sur le plateau de télé ou de radio tandis qu’on les mitraille de quolibets.
Et je ne parle pas des interviews publics qui ressemblent à des interrogatoires à charge et très orientés.
Vous disiez… manipulation des masses ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
20 février 2025Résister à Donald Trump
L’élection et les premières semaines du mandat de Donald Trump aux Etats-Unis nous laissent tous un peu effarés tel le lapin pris en plein milieu de la route dans les phares d’une voiture. Je vais quand même me risquer à commenter les moments historiques que nous vivons car ils marquent la fin de la Pax Americana qui régissait le monde depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, bon an mal an et avec bien des imperfections mais en cherchant à s’appuyer sur le droit, le libre échange et la défense de la démocratie.
Les Etats-Unis sont en train de se transformer sous nos yeux en état voyou de la pire espèce, reniant toutes leurs valeurs et ne reconnaissant que les rapports de force. Une des meilleures preuves de cela, qui est passée un peu inaperçue au milieu du déferlement de mesures invraisemblables prises par l’administration Trump, est le décret signé le 10 février dernier suspendant le Foreign Corrupt Practices Act, ce qui revient à encourager les entreprises américaines à pratiquer la corruption à l’étranger.
Evidemment, cela n’est rien par rapport au sort que Trump réserve à l’Ukraine dans les soi-disant négociations menées avec Poutine : « Zelensky n’aurait jamais dû commencer la guerre » a déclaré le Président des Etats-Unis relayant de manière éhontée la propagande russe. Nous ne sommes d’ailleurs même pas certains que Trump ne soit pas un agent russe, si l’on en croit, entre autres, un article du Point datant de 2021 expliquant qu’il a été approché dès les années 1970 par le KGB comme quelqu’un pouvant servir les intérêts de l’Union soviétique. Quoi qu’il en soit, il y a une convergence idéologique évidente entre Trump et ses homologues russes et chinois, qui partagent aussi un même objectif : mettre le monde en coupe réglée, sans aucun souci du bien commun, au profit de la caste des milliardaires qui soutiennent leur pouvoir.
Je ne sais comment l’humanité se relèvera cette période tragique. Mais, paradoxalement, on peut trouver dans le discours du vice-président JD Vance à Munich le 14 février quelques lignes directrices, au moins pour l’Europe quand il l’invite à prendre en main sa propre défense et à retrouver ses valeurs fondamentales. Il est clair que nous devons inventer un nouveau modèle pour l’Europe et reconstruire notre union sur des bases saines, sans quoi nous serons condamnés à la soumission. Il y a urgence.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
19 février 2025Une pièce pour manger...
Nous sommes régulièrment confrontés à la demande de personnes en difficultés qui nous demandent quelques Euros pour manger... Thierry Grenet nous partage son questionnement à ce sujet.Droits image: © RCF Normandie
14 février 2025Violette Dorange, une inspiratrice pour les jeunes d'Apprentis d'Auteuil
Ces derniers temps, il faut bien le dire, ce sont plutôt des affreux qui font l’actualité. Je ne les nommerai pas mais vous les aurez reconnus ! Alors, ne boudons pas notre plaisir quand, au contraire, est proposée à notre admiration une jeune femme comme Violette Dorange, une championne à la bonne humeur et au sourire rafraîchissants.
Pour ceux à qui cela aurait échappé, elle a bouclé dimanche dernier le Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire et sans assistance, au bout de 90 jours de mer. Elle a terminé la compétition à la 25ème place, ce qui peut paraître relativement modeste, mais il faut noter qu’elle n’a que 23 ans, c’est-à-dire huit ans de moins que le plus jeune des autres skippers engagés, qui sont plutôt de vieux loups de mer, leur âge moyen étant de 43 ans. Il y a un précédent : vous vous souvenez peut-être d’Ellen Mac Arthur qui avait lutté pour la victoire en 2001 à seulement 24 ans. Cela n’en reste pas moins exceptionnel. Il suffit de songer au nombre d’années nécessaires pour préparer une telle aventure. Violette était à peine majeure quand elle a commencé à fédérer les énergies de toute une équipe autour d’elle pour s’y lancer. Et, tout au long de la course, elle a su faire preuve de compétence, de courage et de sens marin, avec une bonne dose d’enthousiasme qu’elle a largement partagé avec humour et simplicité sur les réseaux sociaux, gagnant une popularité bien méritée. Quel modèle pour les dizaines de milliers de jeunes d’Apprentis d’Auteuil, dont elle est la marraine depuis 2020 et dont les voiles de son bateau, baptisé Devenir, ont arboré les couleurs pendant tout son périple ! Bon nombre d’entre eux étaient dimanche aux Sables d’Olonne pour l’accueillir et même l’acclamer. « J'ai beaucoup pensé à la Fondation d’Auteuil durant toute la course, leur a-t-elle dit. Ça m'a portée de savoir que vous tous les jeunes vous souteniez le projet. » Elle aura parfaitement incarné la belle devise de la Fondation Apprentis Auteuil : « La confiance peut sauver l’avenir » !Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
11 février 2025Dimanche de la santé : rien ne remplacera un cœur battant
A l'occasion du dimanche de la santé, Gérard Coulon évoque l'importance d'un système de santé accessible à tous.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
5 février 2025Bonheur partagé
Est-il toujours judicieux de partager un moment de bonheur ? Notre éditorialiste Thierry Grenet, actuellement en vacances en Martinique, ose le faire pour nous...Droits image: © RCF Normandie
4 février 2025L'argent, c'est du temps !!!
Dans nos quotidiens marqués par un rythme effréné au rendement et si on inversait la calculette et que notre temps devenait notre argent, littéralement parlant ? Découverte du concept de banques du temps.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
31 janvier 2025Etre ensemble accueillants à la vie
Alors qu’il a beaucoup été question, ces temps-ci de la baisse de la natalité et même d’« hiver démographique » en Europe, une statistique m’est tombée sous les yeux : il y a actuellement 63 millions de jeunes de moins de 15 ans dans l’Union européenne, alors qu’il y en a 120 millions, donc presque le double, dans le seul Nigéria, sans parler bien sûr d’autres géants démographiques d’Afrique comme l’Egypte, l’Ethiopie ou le Congo.
Ce ne sont pas des projections mais des chiffres de 2024 correspondant à la réalité d’aujourd’hui. Mais, si la démographie est la destinée des peuples, suivant la formule attribuée à Auguste Comte, on voit bien que cela laisse encore présager de bien des bouleversements dans les années à venir.
Parmi les pays d’Europe, la France reste l’un des moins mal lotis de ce point de vue. Mais la baisse de la natalité ne fait chez nous que s’accentuer d’année en année, très exactement depuis les restrictions sur les allocations et certains allègements fiscaux pour les familles décidées sous François Hollande en 2014. Ce sont des mesures extrêmement regrettables car elles ont cassé un des principaux ressorts du dynamisme de notre pays, en même temps qu’elles auront induit des déséquilibres à long terme, notamment pour nos régimes de retraite qui n’avaient pas besoin de cela.
Pour autant, je trouve qu’une notion comme celle de « réarmement démographique » qu’a employée l’année dernière le Président de la République est plutôt inepte, et d’ailleurs elle n’a été suivie d’aucun effet. D’une part, son caractère viriliste est déplacé et, d’autre part, je ne suis pas certain de la légitimité d’une politique nataliste qui s’affirmerait comme telle. Je pense qu’on ne fait pas des enfants pour soi ou en tout cas pas avant tout pour satisfaire son propre désir. Ainsi, le but premier de l'adoption est de donner une famille à un enfant qui n'en a pas et non pas de satisfaire des parents. C’est pourquoi aussi tous les trafics d’enfants auxquels donne lieu, par exemple, la Gestation pour autrui (GPA) sont inacceptables. Eh bien, de même, on ne fait pas des enfants de manière utilitariste pour renforcer une nation ou son économie. Un enfant ne peut être que sa propre fin, il est une valeur en soi.
De fait, si nous faisons société, en principe, ce ne devrait pas être d’abord pour offrir les meilleures conditions d’épanouissement à une somme d’individualistes forcenés. Mais c’est avant tout pour que, tous ensemble, nous créions les meilleures conditions de développement humain pour chacun, en particulier les plus jeunes, et de protection des plus fragiles, dont par exemple les personnes malades et âgées, y compris en fin de vie. Nos sociétés sont-elles suffisamment accueillantes à la vie et donc à l’enfant ? Telle est la vraie question.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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