
A vrai dire... RCF - page 12
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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21 juin 2024Un vote révélateur du divorce entre Paris et la Province
La carte de France des résultats des dernières élections européennes me fait furieusement penser à celle qui se trouve au début de chaque album d’Astérix. Elle est uniformément bleu marine et il faut chercher à la loupe les petites taches de couleur qui correspondent aux seuls départements, composés d’irréductibles qui résistent encore et toujours à l’envahisseur, pardon, qui n’ont pas placé le Rassemblement National en tête : il s’agit seulement de Paris et de la petite couronne.
Je me réjouis pour ma part qu’il y ait quelques réfractaires au discours du RN. Quel sens y
a-t-il en effet à vouloir renouveler la classe politique en votant pour un Bardella qui est la
figure même du député inexpérimenté et carriériste ? Pourquoi un vote nationaliste si c’est
pour donner sa voix au parti de l’étranger, le plus pro-Poutine d’entre tous ? Pourquoi pas un
vote protestataire mais pas si c’est pour jouer la politique du pire…
Il n’en reste pas moins que ce vote révèle la fracture entre Paris et le reste du pays et
probablement entre les élites, ou ceux qui se considèrent comme tels, et l’ensemble de la
population qui souffre de la déconstruction des repères de la société, du délitement des
services publics, comme l’Education nationale et l’accès aux soins, d’une course à la
compétitivité dans un jeu mondialisé qui ne bénéficiera qu’à une minorité.
J’ai envie de citer une petite anecdote qui illustre ce divorce entre Paris et la Province.
Cela se passe il y a quelques années à l’intérieur de l’Eglise, qui n’est donc pas épargnée, lors
d’une réunion de responsables diocésains à la Conférence des Evêques de France. Deux
représentants de petits diocèses ruraux évoquent entre eux leurs misères. Ils sont
interrompus par une tierce personne qui s’étonne car, à les entendre, elle croit comprendre
qu’il y a des églises dans leurs diocèses où il n’y a pas de messe le dimanche ! Cette personne,
qui représentait le diocèse de Paris, n’avait jamais réalisé qu’en Province certains prêtres
pouvaient avoir la charge de 10, 20, 30, voire 50 villages et donc autant d’églises. Cela n’a pas
empêché cette même personne d’accéder quelques temps plus tard à des responsabilités non
plus purement parisiennes mais nationales, malgré sa plus parfaite méconnaissance du
terrain.
Alors oui, qu’à l’occasion des prochaines législatives, nos bulletins de vote servent à faire
émerger des responsables vraiment crédibles, à l’écoute et soucieux du bien commun, en
préservant sur le long terme les équilibres sociaux, économiques et écologiques.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
20 juin 2024Que faisons-nous des leçons de l’histoire ?
Alors que la Normandie venait à peine de terminer de commémorer le Débarquement, les élections européennes sont venues rappelées combien la menace du fascisme n’est pas une histoire de passé, explique dans sa chronique le cofondateur du média normand Grand-Format.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
7 juin 2024L’écologie peut nous faire gagner en qualité de vie
Le climat s’emballe. Même si la météo de ces dernières semaines n’a en France rien eu d’estival, l’anomalie de la température terrestre a atteint pour la première fois + 1,63°C sur une année glissante, ce qui signifie que, si cela se confirme, les objectifs de l’accord de Paris, qui ne datent jamais que de 2016, seraient déjà dépassés.
Et, pendant ce temps, à l’occasion de ces élections européennes, beaucoup de candidats ne parlent que d’« écologie punitive ». Comme si la punition n’était pas plutôt de subir des températures invivables, parfois de plus de 45°C, comme au Tchad, au Mexique ou en Inde : des habitants de ces pays ont témoigné de leurs difficultés dans un récent reportage du journal La Croix.
Si nous voulons construire un monde meilleur, il faudra nécessairement qu’il soit plus écologique que celui d’aujourd’hui. Ce qui ne signifie pas qu’il sera plus désagréable à vivre, bien au contraire ! Ce n’est pas s’habiller plus mal que d’opter pour des vêtements durables plutôt que pour la fast fashion. Ce n’est pas renoncer à son confort que de mieux isoler les logements pour qu’ils soient plus économes en énergie. Ce n’est pas se priver du plaisir de bien manger que de limiter sa consommation de viande et de privilégier de bons produits locaux. Et les investissements à venir pour transformer nos sociétés et les adapter aux enjeux de la transition écologique et énergétique sont tels qu’il n’y a a priori aucun risque de décroissance !
Il faut cependant que les états d’esprit évoluent. Par exemple, moi qui vis à Paris en semaine, je m’étonne toujours qu’autant de gens y prennent leur voiture alors qu’elle n’est pas seulement polluante, bruyante, dangereuse et encombrante, mais aussi manifestement tout à fait inefficace pour se déplacer dans ce type de zone urbaine dense. Beaucoup d’automobilistes parisiens, ou d’autres grandes agglomérations, pourraient se résoudre à abandonner leur petit salon ambulant et adopter le vélo ou les transports en commun : ils y gagneraient en temps de trajet et même, objectivement, en qualité de vie.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
24 mai 2024Une loi Fin de Vie qui tourne au cauchemar
Dans l’indifférence quasi-générale, nos députés ont discuté, la semaine dernière, du Projet de loi Fin de Vie en Commission spéciale. Avez-vous conscience que le projet, tel qu’il a été « amélioré » au fil des amendements, prévoit maintenant :
la suppression du critère de pronostic vital engagé et son remplacement par la notion de phase avancée ou terminale de la maladie, encore plus large et flou,
l’inscription de la demande d'euthanasie dans les directives anticipées pour pouvoir la mettre en œuvre même si la personne n’est plus consciente,
un délit d’entrave à l’aide à mourir qui serait défini comme un droit fondamental (alors que le délit d’incitation au suicide en revanche a été rejeté),
ou encore l’assouplissement du délai de réflexion de 48 heures.
Oui, vous avez bien entendu, il s’agit d’expédier le plus rapidement possible ad patres chaque personne ayant exprimé le désir d'en finir avant qu'elle n'ait le temps de se rétracter, sans même qu’il soit prévu de consulter sa famille !
Notez que, d’un autre côté, la proposition d’ouvrir l’aide à mourir aux mineurs qu’a osé faire Julie Laernoes, député écologiste de Loire-Atlantique, a également été repoussée. Ouf !
N’empêche que les garde-fous que mettait en avant le gouvernement sont en train de sauter les uns après les autres avant même le vote de la loi. Rappelons que, sur le même sujet, en 2005 et en 2016, les lois Leonetti avaient été votées à l'unanimité, ou presque, après un travail parlementaire exemplaire. Cette fois, le projet du gouvernement repose sur des habiletés sémantiques, pour ne pas dire des mensonges, car il refuse de nommer euthanasie et suicide assisté, car il entretient la confusion chez une majorité de Français, et que l’on retrouve parfois chez nos députés, qui ne font pas la différence entre un arrêt de traitement, une sédation profonde, un traitement antalgique puissant et une euthanasie.
Le soi-disant modèle français de la fin de vie pourrait être l’un des plus permissifs au monde, et les plus dangereux pour les personnes fragiles ou précaires que nous pouvons d’ailleurs tous devenir.
Il faut vraiment que les consciences se réveillent, à l’instar de Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui dénonce dans cette aide à mourir une ultime ruse du libéralisme pour faire des économies sur l'État-providence.
Cela nous concerne tous : le collectif Soulager mais pas tuer, que vous pouvez aisément retrouver sur internet, vous propose d’écrire à vos députés. Je vous en prie, faites-le si vous pensez comme moi que ce qui est fondamental dans une société comme la nôtre, c’est d’accompagner et soigner dignement les plus vulnérables jusqu’à la fin de leur vie.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
23 mai 2024Comment vivre en paix ici alors que la guerre se poursuit à Gaza ?
C’est la guerre à Gaza qui fait réagir le coordinateur du média normand Grand-Format, Simon Gouin, dans cette chronique.
https://grand-format.net/Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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