A vrai dire... - page 2
Émission présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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Passer du rejet au projet
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10 juin 2024L’écologie peut nous faire gagner en qualité de vie
7 juin 2024Le climat s’emballe. Même si la météo de ces dernières semaines n’a en France rien eu d’estival, l’anomalie de la température terrestre a atteint pour la première fois + 1,63°C sur une année glissante, ce qui signifie que, si cela se confirme, les objectifs de l’accord de Paris, qui ne datent jamais que de 2016, seraient déjà dépassés.
Et, pendant ce temps, à l’occasion de ces élections européennes, beaucoup de candidats ne parlent que d’« écologie punitive ». Comme si la punition n’était pas plutôt de subir des températures invivables, parfois de plus de 45°C, comme au Tchad, au Mexique ou en Inde : des habitants de ces pays ont témoigné de leurs difficultés dans un récent reportage du journal La Croix.
Si nous voulons construire un monde meilleur, il faudra nécessairement qu’il soit plus écologique que celui d’aujourd’hui. Ce qui ne signifie pas qu’il sera plus désagréable à vivre, bien au contraire ! Ce n’est pas s’habiller plus mal que d’opter pour des vêtements durables plutôt que pour la fast fashion. Ce n’est pas renoncer à son confort que de mieux isoler les logements pour qu’ils soient plus économes en énergie. Ce n’est pas se priver du plaisir de bien manger que de limiter sa consommation de viande et de privilégier de bons produits locaux. Et les investissements à venir pour transformer nos sociétés et les adapter aux enjeux de la transition écologique et énergétique sont tels qu’il n’y a a priori aucun risque de décroissance !
Il faut cependant que les états d’esprit évoluent. Par exemple, moi qui vis à Paris en semaine, je m’étonne toujours qu’autant de gens y prennent leur voiture alors qu’elle n’est pas seulement polluante, bruyante, dangereuse et encombrante, mais aussi manifestement tout à fait inefficace pour se déplacer dans ce type de zone urbaine dense. Beaucoup d’automobilistes parisiens, ou d’autres grandes agglomérations, pourraient se résoudre à abandonner leur petit salon ambulant et adopter le vélo ou les transports en commun : ils y gagneraient en temps de trajet et même, objectivement, en qualité de vie.Petit exercice de communication
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24 mai 2024Dans l’indifférence quasi-générale, nos députés ont discuté, la semaine dernière, du Projet de loi Fin de Vie en Commission spéciale. Avez-vous conscience que le projet, tel qu’il a été « amélioré » au fil des amendements, prévoit maintenant :
la suppression du critère de pronostic vital engagé et son remplacement par la notion de phase avancée ou terminale de la maladie, encore plus large et flou,
l’inscription de la demande d'euthanasie dans les directives anticipées pour pouvoir la mettre en œuvre même si la personne n’est plus consciente,
un délit d’entrave à l’aide à mourir qui serait défini comme un droit fondamental (alors que le délit d’incitation au suicide en revanche a été rejeté),
ou encore l’assouplissement du délai de réflexion de 48 heures.
Oui, vous avez bien entendu, il s’agit d’expédier le plus rapidement possible ad patres chaque personne ayant exprimé le désir d'en finir avant qu'elle n'ait le temps de se rétracter, sans même qu’il soit prévu de consulter sa famille !
Notez que, d’un autre côté, la proposition d’ouvrir l’aide à mourir aux mineurs qu’a osé faire Julie Laernoes, député écologiste de Loire-Atlantique, a également été repoussée. Ouf !
N’empêche que les garde-fous que mettait en avant le gouvernement sont en train de sauter les uns après les autres avant même le vote de la loi. Rappelons que, sur le même sujet, en 2005 et en 2016, les lois Leonetti avaient été votées à l'unanimité, ou presque, après un travail parlementaire exemplaire. Cette fois, le projet du gouvernement repose sur des habiletés sémantiques, pour ne pas dire des mensonges, car il refuse de nommer euthanasie et suicide assisté, car il entretient la confusion chez une majorité de Français, et que l’on retrouve parfois chez nos députés, qui ne font pas la différence entre un arrêt de traitement, une sédation profonde, un traitement antalgique puissant et une euthanasie.
Le soi-disant modèle français de la fin de vie pourrait être l’un des plus permissifs au monde, et les plus dangereux pour les personnes fragiles ou précaires que nous pouvons d’ailleurs tous devenir.
Il faut vraiment que les consciences se réveillent, à l’instar de Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui dénonce dans cette aide à mourir une ultime ruse du libéralisme pour faire des économies sur l'État-providence.
Cela nous concerne tous : le collectif Soulager mais pas tuer, que vous pouvez aisément retrouver sur internet, vous propose d’écrire à vos députés. Je vous en prie, faites-le si vous pensez comme moi que ce qui est fondamental dans une société comme la nôtre, c’est d’accompagner et soigner dignement les plus vulnérables jusqu’à la fin de leur vie.Comment vivre en paix ici alors que la guerre se poursuit à Gaza ?
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