
A vrai dire... RCF - page 6
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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3 avril 2025La tuberculose bovine
Cette semaine, Simon Gouin, le journaliste et coordinateur du média normand Grand-Format revient sur la tuberculose bovine, une maladie qui entraîne l’abatage total de certains troupeaux, notamment en Suisse Normande. Provoquant une souffrance immense chez les éleveurs touchés par ces règles sanitaires.
Jocelyn Bertrand a vu partir à l’abattoir les 305 vaches qu’il élevait en Suisse-Normande. Il a vécu cequ’on appelle un « abattage total ».
Un mot longtemps tabou dans les campagnes, qui signifie pour ces éleveurs l’anéantissement du travail de toute une famille – et une détresse très forte face au départ de ces vaches avec qui ils étaient liés.
Jocelyn Bertrand a vécu un abattage total, parce qu’une de ses bêtes a répondu positivement à un test pour détecter la tuberculose bovine, une tuberculose spécifique aux vaches, que les autorités veulent éradiquer.
La maladie est peu dangereuse pour les humains, en France. Mais si elle se développe, la France ne pourra plus exporter ses bovins vers l’étranger.
Le problème est que ces tests ne sont pas fiables, et que ce n’est qu’une fois que les vaches ont été tuées qu’il est possible de déterminer si vraiment, elles étaient malades ou porteuses de la maladie
Parmi les vaches de Jocelyn Bertrand, seule une vache a présenté des lésions caractéristiques de la tuberculose bovine. Une sur 305 euthanasiées. « Vous pleurez toutes les larmes de votre corps », nous a
raconté Jocelyn Bertrand.
Les autorités répondent qu’ils existent des faux-négatifs, et que d’autres bêtes étaient peut-être porteuses de la bactérie à l’origine de la maladie. Par précaution, il valait mieux abattre tout le troupeau. 45 éleveurs ont été touchés par ces abattages en Suisse Normande, depuis 2013. Pendant longtemps, ils se sont tus, ont encaissé. Mais leur détresse les a poussés à réclamer un changement du protocole, qu’ils
jugent « démesuré ».
Le sujet est complexe, et ce que vivent les éleveurs est d’une grande violence. Derrière ces histoires, c’est notre rapport aux animaux et aux risques qui est en jeu. Notre rapport au vivant, aussi, et à notre
environnement.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
1 avril 2025Rire et liberation
Il y a un temps pour tout", nous dit la Bible. "Un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour gémir et un temps pour danser. En ce 1er avril, qu'est ce que le rire vient nous dire ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
28 mars 2025Retour sur le confinement
Voilà que ces jours-ci nous célébrons, si l’on peut dire, les cinq ans du confinement. Notez bien qu’il aura plus marqué les esprits que la pandémie de Covid19 elle-même. Et il n’est d’ailleurs pas certain que les mesures prises pour lutter contre la maladie n’ait pas eu plus de
conséquences néfastes que la maladie en tant que telle.
C’est certainement le cas sur le
psychisme de la jeunesse, privée de scolarité, de vie sociale, grandissant dans un univers
anxiogène ou encore peu propice à l’acquisition du langage pour les plus petits, à cause des
masques. Fallait-il, comme on l’a fait, décréter l’enfermement général, appliquant ainsi une
recette qui était celle d’un état totalitaire, la Chine ? La jeunesse a eu du mérite d’y obéir
docilement, acceptant de se sacrifier pour protéger les plus âgés, notamment ceux-là mêmes
qui, quelques cinquante ans plus tôt, ont fait Mai 1968, événement déclenché, rappelons-le,
par l’interdiction faite aux jeunes hommes de se rendre dans les dortoirs des étudiantes…
On comprend que les pouvoirs publics et les autorités sanitaires aient tâtonné devant une
situation qui était inédite. Il fallait bien que le consensus scientifique se fabrique
progressivement. Mais il y a eu tout de suite des discours péremptoires. Comme quand on
nous a dit que le masque ne servait à rien, simplement parce qu’il n’y avait pas de stock. Ou
quand le Président de la République allait rencontrer le professeur Raoult à Marseille, peu de
temps avant que l’on nous explique qu’il était un imposteur. Loin de savoir reconnaître leurs
erreurs et de faire de la pédagogie, les responsables ont préféré verrouiller le débat à grand
renfort de paroles d’experts, alors même que l’on n’était sûr de rien.
Tout cela aurait pu être un mal pour un bien. On s’était aussi promis que, à la faveur de
cette crise, le monde d’après serait bien différent, que l’on en profiterait pour réformer nos
manières de vivre, de produire, de consommer. Force est de constater qu’il n’en a rien été.
« Nous avons préféré pérenniser nos modèles traditionnels de croissance, extractrice et
extrêmement coûteuse pour l’environnement comme pour les normes sociales », comme le
constatait la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury dans un article récent de Ouest-
France. On pourrait même dire que, par la défiance qu’elle a provoquée à l’égard des
institutions, de l’autorité et de la science, cette gestion du Covid, en France et ailleurs, a
favorisé une véritable régression et a permis le retour en force de l’autoritarisme, symbolisé
par Trump. Cela constitue la pire manière de préparer l’avenir et de faire face à des défis
autrement plus cruciaux que le Covid : les menaces pour la paix dans le monde, le
réchauffement climatique ou l’effondrement de la biodiversité.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
27 mars 2025Patron et chrétien
Chers auditeurs,
Ils l’avaient dit, sur cette même antenne de RCF Normandie, et ils l’ont fait !! Les 21 et 22 mars 2025, plus de 100 entrepreneurs et dirigeants catholiques, protestants et orthodoxes se sont réunis à Saint Sauveur le Vicomte pour écouter, témoigner, échanger, réfléchir, se laisser déplacer et aussi prier et vivre la fraternité, ensemble. Car si cela peut surprendre les convaincus de la lutte des classes, il est possible d’être patron, entrepreneur, dirigeant d’une entreprise ou d’une
administration, sinon d’une association voire d’une communauté… et de rechercher à coller à la Pensée Sociale Chrétienne. C’est-à-dire de travailler dans le quotidien de sa mission, à mettre en œuvre ses 5 principes fondamentaux que sont :
La dignité humaine
La subsidiarité
La solidarité
Le bien commun
Le développement intégral humain
Ces Assises ont démontré à quel point ces patrons ont le souci de leurs collaborateurs, sans bien sûr négliger la pérennité de leur organisation. Comment d’ailleurs concevoir l’un sans l’autre ? Puisque l’entreprise, ce sont ses femmes et ses hommes qui la constituent, bien davantage que l’immobilier ou le mobilier. L’entreprise, c’est bien davantage le capital humain que le capital économique.
Ce qui caractérise ces patrons-là, c’est qu’ils savent qu’ils ne sont pas tout-puissants sur leurs entreprises, et que dans tout ce qu’ils ne maîtrisent pas, il y a certes les marchés, la géopolitique,
l’environnement, mais il y a aussi le Christ, déjà vainqueur de tous les combats, même si cela ne paraît pas encore clairement pour des yeux humains.
Ce qui caractérise ces patrons-là, c’est qu’ils savent qu’ils ont toujours à progresser
dans l’humilité… envers eux-mêmes,
dans la charité… envers leurs collaborateurs,
dans l’espérance… envers l’entreprise
dans la foi… envers le Christ
Ce qui caractérise ces patrons-là, c’est qu’ils prennent du temps pour se ressourcer au sens premier du terme : aller à la Source inépuisable qu’est le Christ.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
14 mars 2025L’euthanasie ou la loi du plus fort
La protection des personnes les plus fragiles demeurera toujours le signe et la mesure de l'humanité d'une société. Notre ambition devrait être de construire une société du soin par tous et pour tous. A cet égard, le modèle français des soins palliatifs est un véritable trésor national pour chaque patient, chaque médecin et pour nous tous.
Rappelons que la loi dite Leonetti, qui maintenait l’interdit de donner la mort, refusait l’acharnement thérapeutique et instaurait l’obligation de soulager les souffrances pour préserver la dignité des patients, a été votée en 2005 à l’unanimité des deux chambres, ce qui est un fait rarissime. Et elle continue d’inspirer. Ainsi, la semaine passée, un article de La Croix expliquait que des pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, la Grèce ou encore le Liban sollicitent une coopération pour structurer leur offre de soins dans l’esprit de cette loi, mieux lutter contre le cancer tout en évitant certains traitements coûteux et inutiles. Cela participe donc, si l’on peut dire, du soft power français. On ne peut que s’en réjouir à l’heure où nos sociétés démocratiques font face à la concurrence de modèles alternatifs qui font de la brutalité le ressort de tous les rapports humains !
Malheureusement, l’accès aux soins palliatifs n’est pas partout assuré correctement sur l’ensemble du territoire français et ce devrait être une priorité. Quand on voit l’état du monde, du pays et de son système de santé, on attendrait des politiques qu’ils se concentrent sur des sujets vitaux, c’est le cas de le dire ! Au lieu de cela, certains jugent encore bon de déposer des projets de lois pour libéraliser l’euthanasie, en jouant sur les peurs bien naturelles que chacun peut avoir face à la mort, alors que la réponse collective à ces angoisses devrait être de prendre soin des plus vulnérables. L’euthanasie, c’est le contraire, « c’est la loi du plus fort », comme l’exprime clairement Claire Fourcade, présidente de la SFAP, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Cette soi-disant liberté laissée à une infime minorité fragiliserait un peu plus tout le système de soin. Elle est de l’ordre de ces libertés données aux forts au détriment des plus faibles. Ce n’est pas notre modèle, du moins je l’espère. Par pitié, laissons cela à d’autres !Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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