
A vrai dire... RCF - page 31
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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29 avril 2022Un débat démocratique en deçà des défis à relever
Vianney Lecointre, diacre du diocèse de Séez, revient sur les débats électoraux récents, passés et à venir...
"La guerre en Ukraine a, entend-on parfois, perturbé le bon déroulement de la campagne électorale. Peut-être même en a-t-elle été un tournant essentiel. Pour ma part, je dois dire qu’elle a largement déterminé mon vote, notamment au second tour. Je suis convaincu en effet qu’elle représente un défi majeur pour nos démocraties. En s’attaquant à l’Ukraine, Vladimir Poutine veut faire reculer le modèle de justice, de respect, de libre opinion que l’Europe représente encore. Il est d’ailleurs convaincu qu’elle est décadente et qu’il peut l’abattre.
De fait, saurons-nous nous défendre ? Je ne parle pas ici de forces militaires, mais de notre détermination à faire valoir nos valeurs, de notre capacité à montrer que, malgré ses défauts, la démocratie est un régime enviable pour tous les pays.
En France, le niveau du débat à l’occasion de l’élection présidentielle laisse des doutes sur notre capacité collective à faire émerger des solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Pour le dire tout net, je trouve lamentable que les vrais sujets n’aient même pas été abordés : rien sur l’adaptation de notre Défense Nationale alors que la guerre est à nos portes ; rien sur la résilience de notre société face aux crises, ni sur l’amélioration de notre système de santé alors que nous sortons de deux ans de crise sanitaire ; aucun projet digne de ce nom pour contribuer à enrayer le bouleversement climatique et l’effondrement de la biodiversité qui mettent en danger l’avenir même de l’humanité…
« Ce qui est en jeu, c’est la dignité de la personne. Et si l’Europe est en danger, c’est avant tout parce qu’elle n’en a pas une idée assez juste et forte » alerte Constantin Sigov, un philosophe ukrainien cité par Jeanne-Emmanuelle Hutin dans un éditorial de Ouest-France. A cet égard, rappelons par exemple que le président Macron avait promis un projet de loi Grand Âge pour 2021. A la place, il nous propose désormais de discuter euthanasie…
La culture de mort, nous alertait déjà Jean-Paul II, est un poison pour nos sociétés. Les problèmes de l’humanité, expliquait-il dans son encyclique Evangelium vitae, doivent se résoudre par l’affirmation de la primauté de l’être sur l’avoir, de la personne sur les choses, par le passage de l’indifférence à l’intérêt envers autrui et le passage du rejet à l’accueil de l’autre.
Alors, messieurs les politiques, au travail pour les législatives ! Confrontez-vous aux vrais sujets."Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
28 avril 2022Président élu
Depuis quelques jours, les Français ont renouvelé leur confiance à Emmanuel MACRON en tant que Président de la République. Selon Alain Charlier, le sujet est-il clos jusqu’en 2027 ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
25 avril 2022L'accueil de l'étranger
Devant le bon exemple de la Pologne pour l’accueil des
réfugiés ukrainiens, Marc Tesnière y voit le désir de partager une aventure commune.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
21 avril 2022La place de l'innovation dans les PME normandes
Bonjour Pierre HERMANN, vous faites partie du centre des jeunes dirigeants, quelle est la place selon vous de l'innovation dans les PME du CJD NormandieDroits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
19 avril 2022L’espérance dans le visage d’un enfant
Pascaline Lano, comme chacun de nous, se retrouve parfois à recevoir des images qui nous viennent du monde entier, les images de guerre épouvantables, mais aussi des photos saisissantes.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
14 avril 2022Élections
Nous sommes entre les 2 tours de l’élection présidentielle française. Les journalistes braquent les feux de l’actualité sur la montée des partis d’extrêmes et sur les similitudes entre le second tour de 2017 et celui de 2022. Voici le questionnement d'Alain Charlier à ce jour.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
8 avril 2022L'homme (ou la femme) de la communion
A quelques heures du premier tour de l’élection présidentielle, la course semble jouée d’avance. On devrait assister à un mauvais remake de 2017, sans la surprise que nous avait gratifié l’apparition sur la scène politique d’un tout jeune premier… très prometteur. Coté scénario, les ficelles devraient être les mêmes, aussi manichéennes qu’un film hollywoodien.
Mais, à ce jeu dangereux, prenons garde. Car deux inconnus demeurent. A vouloir nous resservir cinq ans après exactement la même stratégie « moi ou le chaos », le président sortant risque de lasser. Et si les Français boudent les urnes plus encore qu’auparavant, il n’est pas certain du tout qu’il soit réélu aussi facilement qu’en 2017. Au mieux pour lui, il vaincra d’une courte tête. Au pire, il pourrait laisser Marine le Pen, qui en est à sa troisième présidentielle lui passer devant profitant de la démobilisation générale du corps électoral.
Hypothèse que les commentateurs médiatiques susurrent de plus en plus.
L’autre inconnu est le taux élevé des indécis, ils seraient encore selon les sondages entre ¼ et 1/3 des électeurs souhaitant se déplacer aux urnes dimanche. Suffisamment donc pour rebattre quelques cartes.
Quoiqu’il arrive, l’un ou l’autre des favoris se révèlera mal élu, c'est-à-dire porté jusqu’au Palais de l’Elysée sur une base électorale trop faible pour appliquer son programme. Et surtout trop fragile pour être l’homme ou la femme de la communion. Car c’est bien cela qu’on attend d’un président de la République : sa capacité personnelle et politique à créer l’unité autour de lui, de sa vision. S’il fallait aux indécis encore, un critère pour choisir le bulletin de vote dimanche, ce pourrait être modestement celui-ci: qui parmi les douze pourra travailler à la communion nationale ? Bon discernement à tous. Et vive la France comme dirait l’autre…Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
1 avril 2022Plaidoyer pour les petites villes
Vianney Lecointre, diacre du diocèse de Séez, nous invite à repenser l’aménagement du territoire, une notion qui n’est pas à la mode. Le terme lui-même a pratiquement disparu du débat public. Les enjeux sont pourtant essentiels pour le bien-vivre de nos contemporains. A titre d’illustration, je citerais cette interview, parue dans Ouest-France la semaine dernière, d’un jeune couple qui vient d’acheter une maison dans un des nombreux lotissements pavillonnaires de Saint- Sylvain à 20 kilomètres de Caen : ils se demandent s’ils auront les moyens de faire des enfants avec un prix du litre de carburant à 2 euros. Plutôt navrant, n’est-ce pas ?
Au cours des 30 dernières années, deux phénomènes concomitants nous ont mis dans cette situation.
D’abord, alors que la France se caractérisait par son réseau de villes petites ou moyennes, ces dernières ont été livrées à une concurrence territoriale acharnée, accentuée par la baisse spectaculaire de l’emploi industriel, qui a renforcé les métropoles régionales à leur détriment. Or ce sont aujourd’hui les habitants de périphéries de plus en plus lointaines, et non pas ceux des zones
rurales, qui sont les plus fragilisés par l’augmentation des prix du carburant.
Et, par ailleurs, deuxième phénomène, alors que l’espace français était structuré autour du système « villages, bourgs, villes », le développement anarchique de la grande distribution a contribué à dévitaliser les centres-villes, à affaiblir la cohésion sociale et à rendre les catégories populaires particulièrement dépendantes du triptyque maison-voiture-hypermarché 1 .
Bref, autant dire que nous avons eu tout faux. Il faut certes changer le modèle de fabrique de la ville, comme le suggère l’urbaniste nantais Sylvain Grisot, toujours dans Ouest-France : densifier la ville mais sans construire de grands ensembles standardisés qui ne sont pas faits pour durer ; améliorer les espaces publics, la végétation, rendre les sols plus perméables ; rendre leur autonomie aux habitants, et notamment enfants et personnes âgées, dans des villes qui ont jusque là été dessinées pour la voiture.
Mais je pense que nous ne devrions pas faire non plus l’économie d’une réflexion sur la répartition des activités. Les villes de 5.000 à 50.000 habitants présentent une taille idéale pour concentrer les services essentiels, tout en limitant les coûts d’infrastructure et en présentant des prix des logements acceptables pour les particuliers ! Il faut redynamiser cette catégorie de villes, dans le cadre d’une politique de décentralisation bien comprise pour qu’elles jouent à nouveau leur rôle.Droits image: Les petites et moyennes villes concilient services essentiels, infrastructures et loyers accessibles@RGY23 Pixabay
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