
A vrai dire... RCF - page 16
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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2 février 2024La crise agricole
La crise est telle que certains en viennent à de se demander si ce n’est pas la fin de l’agriculture française. Comme si cela était concevable !
L’agriculture n’est pas une activité comme une autre que l’on pourrait délocaliser, elle est constitutive de la France, entièrement façonnée par des millénaires d’intense présence humaine, car la France est le « pays de l’homme », selon la belle
expression que l’on doit, je crois, au père Bernard Peyrous. Ainsi s’il ne
représente plus que moins de 1 % des habitants actuels de la planète, notre pays
a su faire vivre et nourrir 5 à 10 % des êtres humains qui se sont succédés sur
cette Terre depuis les origines.
Il y a moins d’un demi-siècle encore, un Président de la République, Valéry
Giscard d’Estaing, indiquait que l’agriculture devait être le « pétrole vert » de la
France, qui était en 1980 le deuxième exportateur mondial de produits agricoles.
Alors qu’aujourd’hui notre balance commerciale agroalimentaire serait
largement déficitaire sans les vins et champagne. Par exemple, pour les seuls
fruits et légumes, le déficit atteint près de 4 milliards d’euros par an, alors qu’on
arrache les poiriers dans le Domfrontais. Ainsi, notre souveraineté alimentaire
paraît de moins en moins assurée, elle est pourtant essentielle pour notre liberté
dans un monde de plus en plus dangereux. Quel échec, alors que notre pays est
l’un des plus fertiles du monde !
Un empilement de normes ne fait pas une politique ou une ambition, surtout
si elles ne s’appliquent pas aux produits importés. Quand se développent les
importations de viande bovine ou ovine au détriment de nos agriculteurs, on
perd sur tous les tableaux. On ne sert en rien les objectifs de réduction de gaz à
effet de serre car la consommation de viande ne diminue pas pour autant et, au
contraire, on met en péril les écosystèmes de nos campagnes bocagères,
réservoirs de biodiversité. En tant que consommateurs, nous avons un rôle à
jouer : nous devrions ainsi sans doute manger moins de viande, mais plus locale
et de meilleure qualité ! La société dans son ensemble doit se mobiliser pour
accompagner les agriculteurs face aux défis auxquels ils sont confrontés dont la
transition écologique n’est pas le moindre.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
30 janvier 2024Le drame agricole
À en juger par la vaste mobilisation agricole qui se déroule sous nos yeux, il semble qu’il faille vivre désormais avec des épisodes réguliers de contestations spontanées et durables. Ajoutons que ces contestations prennent chaque fois un tour dramatique. Le décès d’une jeune femme et de sa fille, qui serre le cœur, vient l’attester. Cet accident fut peut-être fortuit, je n’en sais rien, mais la mort chez les agriculteurs, elle, n’est pas fortuite. Elle est quotidienne : chaque jour, deux agriculteurs mettent fin à leurs jours, ainsi que le relevait récemment la journaliste Laurence Ferrari. Chiffre affolant, traduisant le drame d’une corporation éreintée par le dysfonctionnement d’un système économique qui, s’il ne voulait
pas des agriculteurs, ne s’y prendrait pas autrement pour les faire disparaître. Ce système économique est littéralement subi par le monde agricole ; de manière symptomatique, un agriculteur révélait que lorsqu’il vend ses produits à l’industrie agro-alimentaire, c’est elle et non pas lui qui établit la facture. La plaie des marges engrangées par les industries
intermédiaires, avec la bénédiction de l’Union européenne et des Etats européens, aboutit au résultat que sur un caddie de courses de 100 €, 6 € seulement reviennent à l’agriculteur ; vraiment de quoi vous donner envie de recenser tous les petits producteurs du coin pour faire son marché en direct. Comment se fait-il que, dans un pays qui se vante de son autonomie alimentaire, avec raison, 94% du prix dépende d’autre chose que du produit lui- même ? Le système est d’autant plus vicieux que la volonté de le réformer n’appert nulle part. Autre exemple, qui a été l’un des déclencheurs de l’exaspération actuelle : le prix de
l’électricité. Nicolas Meilhan, ingénieur-conseil en énergie, constate que notre facture a augmenté de 45% entre 2021 et 2023 ; or, Monsieur Meilhan semble n’en pas revenir lui- même : le coût de production de l’électricité est demeuré le même au cours de cette période
(6 c. le KWh) ; et vous savez quoi ? Bruno Le Maire annonce encore une nouvelle flambée du coût en février, accusant Poutine. Est-ce une plaisanterie macabre ? De l’incompétence ?
Ou bien n’est-il pas temps d’ouvrir les yeux et de reconnaître une volonté de captation de la valeur ajoutée produite par les Français via des circuits financiers bien réels ? Chers amis, il me semble que notre sort est bel et bien lié à celui de nos valeureux agriculteurs.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
19 janvier 2024La baisse de la natalité en France
Les chiffres de la démographie française en 2023 ne sont pas bons, notamment du fait de la baisse de la natalité. Elle est en recul de près de 7 % par rapport à 2022, soit près de 50.000 naissances en moins.
A dire vrai, voilà plusieurs années que le taux de fécondité fléchit en France, depuis 2014 en fait et le détricotage de la politique familiale entrepris sous la présidence de François Hollande : fin de l’universalité des allocations familiales, réforme conduisant à un congé parental rabougri, baisse continue du quotient familial, ce qui fait qu’à niveau de vie égal (le niveau de vie étant fonction du revenu et de la composition familiale, et non pas du seul revenu), les familles avec enfants paient désormais souvent plus d’impôts que les autres.
A cela se sont ajoutés récemment un néo-malthusianisme et des craintes devant l’avenir qui font que beaucoup de jeunes adultes renoncent à avoir des enfants ou au moins repoussent leur arrivée.
Malgré cela, le désir d’enfants baisse moins que la fécondité effective. Selon les enquêtes, les Français en âge de procréer continue de désirer environ 2,3 enfants en moyenne, alors que l’indice de fécondité risque cette année de tomber en-dessous de 1,7.
Pendant des décennies, la natalité en France, supérieure à celle de la plupart des pays d’Europe, a été un facteur de dynamisme. C’est un atout que nous avons dilapidé, un de plus, au détriment des grands équilibres socio-économiques. Et puis surtout, si nous faisons société, c’est bien pour favoriser l’inclusion des plus fragiles dont les enfants. C’est la base !
Nous avons un Président et un Premier Ministre, certes jeunes, mais ni l’un ni l’autre n’ont d’enfants, et leur clientèle électorale est plutôt, il faut bien le dire, composée des personnes âgées et bien installées dans la vie. N’est-il pas symptomatique que leur nouveau gouvernement ne compte pas de ministère de la famille ? Seulement un ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations. C’est sûrement très bien mais il n’y a peut-être pas de quoi rassurer les Français sur le soutien que peut leur apporter l’Etat dans l’éducation des enfants.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
18 janvier 2024La ferme à Gégé
Dans de nombreux pays en Europe et dans le Monde, les discours xénophobes et racistes se développent, notamment chez certains dirigeants politiques. L’étranger ou celui qui est différent est de plus en plus perçu comme un bouc-émissaire des maux de notre société. Pourtant, des initiatives émergent un peu partout et démontrent que le vivre-ensemble peut se construire, souligne Simon Gouin, cofondateur du magazine normand Grand-Format.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
12 janvier 2024Garder la Foi dans l'indicible
Aujourd'hui le père Jacques Thierry nous souhaite ses meilleurs voeux pour la bonne année, tout en nous racontant une anecdote personnelle très marquante entre une femme victime d'abus et sa relation avec l'Eglise.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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