LE POINT DE VUE DE PIERRE DURIEUX - Ce matin, Pierre Durieux revient sur le conclave, sur le principe même de l’élection, et sur les conditions qui entourent sa réussite.
Qu’on y réfléchisse bien : le conclave est l’élection la plus moderne qui soit ! L’Eglise et son gros milliard de croyants se sont donnés un nouveau chef en quelques heures, sans campagne, sans candidats et sans budget, et surtout sans l’ombre d’une division !
N’importe quelle entreprise de 1000 personnes aurait fait appel à des consultants, à un audit, à des chasseurs de tête, pour finalement décevoir tel ou tel camp… N’importe quelle collectivité locale aurait organisé une élection et aurait généré des divisions, en tout cas une majorité et une opposition !
Ici, pour l’Eglise, voici Léon, qui fait l’unanimité, en 24h : respect !
Qu’on y réfléchisse encore : le conclave est l’élection la plus archaïque qui soit ! Des bulletins de vote en papier, des stylos pour écrire le nom, selon cette formule « j'élis celui que j'estime digne d'être choisi par la volonté de Dieu», un comptage à voix haute devant tous les électeurs... un poêle pour bruler les bulletins, une fumée pour informer le monde… C’est clairement le système le plus antique qui soit !
Oui, le jour où internet cessera, les cardinaux pourront encore voter !
Les grands électeurs, leurs discussions, leurs temps de prière, la place faite à l’Esprit Saint, bien sûr sont, pour une part, à l’origine de cette saine gouvernance.
Le secret en est un autre ingrédient indispensable… C’est pourquoi je suis très réservé à l’endroit des journalistes qui publient les rumeurs sur les coulisses du conclave… On voit ici ou là fleurir sur les blogs des théories à mon sens fantaisistes sur le scénario de cette élection. On comprend que cela intéresse le grand public mais en fait, ceci est grave parce que ceci menace potentiellement l’unité de l’Eglise ! Comment regarderons-nous tel cardinal désormais si nous savions qu’il avait eu 35 voix, ou tel autre, s’il n’en a eu aucune…
Le droit canon ne s’y trompe pas : il frappe d’excommunication celui qui ruinerait ce secret. Et rappelons que Léon XIV est docteur en droit canon !
Le monde adorerait voir ce qui se passe dans le conclave, mais le conclave cache tout. Dans notre règne de l’image, et dans cette dictature de la transparence, un village résiste encore et toujours : c’est le Vatican ! Un peu comme la Résurrection de Jésus que personne n’a vue en direct… et qui a changé l’histoire des hommes !
Bref, en ce temps pascal, le Christ est ressuscité. Son premier vicaire est mort. Léon XIV a été élu. Vive L’Eglise ! Mais, de grâce, qu’on clave tout le reste !
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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