Dijon
Léon XIV, le premier pape américain, a été élu jeudi 8 mai lors d'un conclave d’à peine 24 h. Lors de sa première prise de parole au balcon du palais Saint-Pierre, Robert Francis Prevost a appelé les fidèles à la paix et au désarmement dans le monde. Qui est Léon XIV ? Marchera-t-il dans les pas de ses prédécesseurs ? Une émission Je pense donc j'agis par Pauline de Torsiac et Melchior Gormand.
C’est le premier pape américain ! Le successeur de François a 69 ans et est né à Chicago. À l'issue d'un conclave de quatre tours de scrutin, le nouveau chef du Saint-Siège a choisi le nom de Léon XIV. S'inspirant du pape Léon XIII, surnommé “le pape du catholicisme social” à l’époque de la révolution industrielle, Léon XIV entend, lui aussi, puiser dans la doctrine sociale de l’Église, devenue cruciale, notamment à l’heure de la nouvelle révolution de l’intelligence artificielle.
En prenant le flambeau de François, le pape Léon XIV est devenu pontife dans une période où l'humanité doit faire face à de nombreux défis. Des révolutions de la technologie aux guerres fraternelles ainsi qu'au bouleversement climatique, le nouveau pape intervient dans une période troublée.
Le nouveau pape n’a pas choisi son nom par hasard. Il décide d’hériter d’une longue lignée de papes, responsables pour certains de grands changements dans l’Histoire de la papauté. " Il y a Léon XIII, mais il y a aussi tous les autres Léon, à commencer par Léon le Grand, contemporain de saint Augustin, donc deux grandes figures du Vᵉ siècle. C'est vraiment la conjonction de ces deux patronages qui donne quelque chose d'extraordinaire. Le pape Léon s'est présenté comme un fils de saint Augustin. Et le pape Léon le Grand, c'est le pape de l'unité de l'Église catholique, dans la foi au Christ, vrai Dieu et vrai homme”, explique Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.
Parmi cette foule de Léon, certains ont aussi vécu des périodes de grands troubles. Les défis des Léon précédents sont un parallèle historique et annonciateur des défis du nouveau pape. Étienne Pépin, rédacteur en chef de RCF Notre-Dame, remonte la frise de l’Histoire. “Je suis allé regarder le parcours des différents Léon, de Léon Le Grand jusqu'à Léon XIV, et il y en a un qui m'a frappé, c'est Léon IX. C'est l'un des premiers papes du XIe siècle. C'est le pape qui a vécu, justement, le grand schisme de 1054. Le pape Léon XIV peut être le pape de l'unité retrouvée de l'Église catholique et des chrétiens." En dehors de la dimension historique de son prénom papal, Léon XIV s’inscrit dans une période bien différente, même si ces références peuvent donner des indices sur ses aspirations futures.
Léon XIV, grâce à ses prises de position, s’inscrit dans la lignée du pape François. ” Ce n'est pas un pontificat qui démarre avec une rupture, mais véritablement dans une continuité marquée et volontaire", souligne Étienne Pépin.
Pour Mgr Jean-Paul Vesco, cardinal archevêque d'Alger et l’un des 133 cardinaux électeurs réunis dans la chapelle Sixtine, Léon XIV “va le faire avec ce qu'il est, en s'inscrivant dans la tradition de l'Église. Je pense que l'Église catholique avait besoin de la poursuite de ce sillon de François. À la différence qu’il a peut-être moins cet accent personnel. Ça va s'exprimer différemment, et il pose, déjà, tous les premiers signes qui sont des signes d'une inscription dans la tradition.”
Ce n'est pas un pontificat qui démarre avec une rupture, mais véritablement dans une continuité marquée et volontaire.
À la différence de son prédécesseur, qui, en pareilles circonstances, avait revêtu une simple soutane blanche, Léon XIV arbore la mosette rouge traditionnelle et l’étole dorée jadis portée par Benoît XVI et ses prédécesseurs. Par ces paires, Léon XIV est décrit comme un homme “discret, qui a une présence, on va le voir maintenant. Quand il était cardinal, sa présence marquait”, soutient le cardinal Jean-Paul Vesco.
Pour le responsable de l’Église d’Alger, ce nouveau pape incarne à la perfection son nouveau rôle. “ J'ai été frappé par la façon dont, paisiblement et résolument, il incarne cette fonction dès le premier instant. Par son regard, on a l'impression qu'il habite déjà la fonction, et c'est immédiatement perçu par tous ceux qui le rencontrent et qui le voient”, ponctue le cardinal.
Léon XIV est un religieux de l'Ordre de Saint-Augustin. Il a été missionnaire, d'abord comme prêtre au Pérou, puis comme évêque dans ce même pays d'Amérique du Sud. Le cardinal d’Alger souligne aussi son expérience unique dans l’Église. “Il a, après son expérience de supérieur général, une expérience générale d'un grand ordre. C'est une expérience que personne d'autre ne peut avoir, personne dans le monde. Parce qu'en fait, il a une vision mondiale et il a, pendant 12 ans, passé son temps à rendre visite à ses frères, et à les encourager."
Particulièrement accoutumé aux contacts avec ses autres frères et sœurs dans la foi, Léon XIV “a ensuite été nommé évêque, d'un diocèse simple au Pérou durant huit ans. Par la suite, il est repéré par François et est créé cardinal en 2023. Il entre à la curie et en très peu de temps, il s'est révélé et il a obtenu la confiance de tous”, conclut le cardinal Jean-Paul Vesco.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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