Retour sur les évènements marquants de la première journée du conclave

Retour sur les évènements de la première journée de conclave. 

Célébration de la messe solennelle 

Le conclave s'est ouvert mercredi 7 mai à 10 h par la messe solennelle en la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle a réunit les 133 cardinaux électeurs, les évêques, les prêtres, les diacres et tout le peuple de Dieu présent à Rome pour un moment historique qui marque la vie de l'Eglise catholique. La messe Pro Eligendo Romano Pontifice est présidée par le doyen du collège cardinalice, monseigneur Giovanni Battista Re.  Durant l'homélie, le cardinal Re a lancé un appel vibrant aux 133 cardinaux électeurs. Il leur a demandé de "maintenir l'unité lors de ce choix d'une importance exceptionnelle et où toute considération personnelle doit être abandonnée." Ils les a également appelés "à prier pour que Dieu accorde à l'Église, le pape qui saura le mieux réveiller les consciences de tous." 

La messe solennelle a invité chacun des fidèles à prier pour les cardinaux afin que le Saint Esprit souffle et guide leurs choix dans l'élection du successeur de Pierre. Elle a également permis par sa beauté saisissante de rappeler à chacun qu'un conclave n'est pas seulement une élection, mais qu'il est d'abord et avant tout un acte liturgique placé sous le règne de Dieu. "C'était une cérémonie assez grave, marquée par beaucoup de sérénité, mais aussi beaucoup de gravité", relate Pauline de Torsiac, journaliste RCF-Notre Dame et envoyé spécial à Rome. "Certains cardinaux étaient particulièrement émus de rentrer dans ce conclave, il y en a pour qui c'est le premier conclave, sans doute certains ont peut-être bien conscience de la charge qui pourrait leur incomber", poursuit-elle. 

Procession des cardinaux 

À 16h30, après un déjeuner à la maison Sainte-Marthe, les cardinaux ont pris la route pour la chapelle Pauline. Après un temps de prière, ils ont commencé la procession de la chapelle Pauline vers la chapelle Sixtine où se dérouleront les différents votes qui aboutiront à l'élection du nouveau souverain pontife. Les 133 cardinaux électeurs ont avancé en procession au rythme de la litanie des saints. Ils ont par la suite invoqué l'Esprit-Saint avec le chant du Veni Creator. Une fois tous entrés dans la chapelle Sixtine, ils ont prononcé le serment de ne pas divulguer leur vote, chacun à leur tour, mains sur l'Évangile, conformément à la constitution apostolique, Universi Dominici Gregi, promulguée par le pape Jean-Paul II en 1996. Enfin, le maître des cérémonies, monseigneur Diego Giovanni Ravelli, a prononcé le célèbre "extra omnes", c'est-à-dire tous dehors. Le conclave a ensuite démarré, une fois les portes fermées à clé. 

L'ensemble du conclave, par la procession de la chapelle Pauline vers la chapelle Sixtine, la litanie des saints, les couleurs, la beauté témoignent dans la solennité et de la grandeur de cet évènement qui marque la vie de l'Église. "Elle arrive à montrer sa puissance et sa présence dans le monde par cette mise en scène, pourrait-on-dire, par cette liturgie, qui attire aussi bien des catholiques comme des non-catholiques", souligne Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits. 

Fumée noire 

45 000 personnes étaient réunies place Saint-Pierre, mercredi 7 mai au soir. Ils attendaient tous les yeux levés vers la cheminée de la chapelle Sixtine, une fumée. L'attente fut longue, elle paraissait presque interminable, les fidèles, les touristes ont attendu pendant plus de trois heures la fumée. "Dès la fin d'après-midi, la foule s'est massée place Saint-Pierre, on pouvait apercevoir des drapeaux de toutes les couleurs qui représentaient évidemment, les nationalités des cardinaux électeurs provenant de plus de 70 pays", explique Pauline de Torsiac. À 21h, la fumée noire est finalement sortie de la cheminée de la chapelle Sixtine. Cette élevée noire, signifie qu'aucun pape n'a été choisi par le collège des 133 cardinaux à l'issue de premier tour de scrutin. "Si cette fumée tardé à sortir, apparemment, c'est parce que la prédication de l'ancien prédicateur de la maison pontificale, le cardinal Cantalamessa, a duré plus longtemps que prévu", poursuit la journaliste. 

Malgré la fumée noire, l'ambiance sur la place Saint-Pierre était bon enfant, il y avait des curieux, des fidèles, des personnes de passage, des touristes américains, brésiliens, français. "Il y en a qui sont venus spécialement pour l'occasion, ils ont voulu assister à ce moment de l'histoire et puis j'ai croisé des touristes américains qui étaient là, mais qui ne savaient pas qu'il y avait un conclave au Vatican", conclut l'envoyé spécial pour RCF Notre-Dame.