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Antoine-Marie Izoard | Écoles catholiques : la prière en classe fait polémique

Antoine-Marie Izoard | Écoles catholiques : la prière en classe fait polémique

RCF, le 2 octobre 2025 - Modifié le 2 octobre 2025
Point de vueAntoine-Marie Izoard | Écoles catholiques : la prière en classe fait polémique

LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Ce matin, revenons sur la polémique qu'a provoqué la déclaration de Guillaume Prévost, secrétaire général de l’Enseignement catholique. 

Antoine-Marie Izoard © DRAntoine-Marie Izoard © DR

Une grande figure, mais dont le nom toutefois vous est peut-être inconnu. Le cardinal Lucian Mureșan, archevêque majeur de l’Église grecque-catholique roumaine, vient de mourir à l’âge de 94 ans. Il fut prêtre dans la clandestinité sous le régime communiste après des études de théologie, accomplies elles aussi dans le plus grand secret. Il exerça son ministère en toute discrétion dans une Église hors la loi soumise au lavage de cerveau et aux humiliations.

Un modèle pour les chrétiens

Le cardinal Mureșan, dont Léon XIV a d’ailleurs souligné « le témoignage exemplaire », fait figure de modèle pour nous autres chrétiens, en proie au doute, souvent découragés par l’allure déraisonnable à laquelle va le monde et préoccupés par l’éclipse de Dieu dans nos sociétés prétendument « éclairées ». « Le communisme, témoignait un jour douloureusement l’archevêque grec-catholique, a promis à l’homme le paradis sur Terre et il est parvenu à détruire la conscience de nos peuples ».

Prier en classe, est-ce autorisé ?

Nous pouvons puiser à son exemple face aux épreuves, convaincus que l’on ne peut cantonner éternellement la lumière sous le boisseau. Car le lavage de cerveau n’est pas loin lorsqu’une partie de la presse s’engouffre derrière quelques responsables politiques qui s’offusquent après les propos du secrétaire général de l’Enseignement catholique sur la possibilité de prier en classe, dans les écoles privées sous contrat avec l’État. Entendons-nous bien : Guillaume Prévost n’a pas proposé des heures de catéchèse ou la célébration de messes durant les heures de cours, réservées aux programmes de l’Éducation nationale. Non, il a juste évoqué la possibilité qu’un enseignant entame sa journée de classe par une prière. Quel culot, oser proposer à ses élèves un Notre Père ou un Je vous salue Marie dans une école… catholique !

Le député insoumis Paul Vannier, tête de pont d’un combat acharné contre l’école libre, a vu pour sa part « une attaque frontale contre la liberté de conscience ». Sauf que c’est précisément le respect de la liberté de conscience qui permet d’accueillir dans l’Enseignement catholique des élèves de tous horizons, dans le respect de leurs croyances propres. Et qui, dans le même temps, veille sur la liberté des enseignants de croire ou ne pas croire, et de discerner s’il faut proposer ou non à leurs élèves un signe de croix facultatif en début de journée sans pour autant les embrigader. « Pour accueillir tout le monde, résumait récemment Guillaume Prévost les colonnes de Famille Chrétienne, nous devons pouvoir être pleinement nous-mêmes ». Alors, dans un climat social et politique délétère, est-il vraiment prioritaire de venir chercher des poux à l’école catholique ? De quoi ont donc peur ceux qui s’agitent ? Les communistes « avaient une grande peur de Dieu », témoignait le cardinal Mureșan. Chez nous, là où elle se manifeste, puissions-nous transformer cette peur en confiance.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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