Éducation sexuelle : « Nous appliquerons les programmes officiels », assure le directeur de l'enseignement catholique dans le diocèse de Lille.

Alors que l'enseignement catholique scolarise plus de deux millions d’élèves en France, son rôle dans le paysage éducatif continue de faire débat. Selon un sondage IFOP pour RCF Notre Dame et Famille Chrétienne, publié ce mardi 2 septembre, plus de deux Français sur trois (67 %) se disent attachés à la liberté de choisir entre école publique et école privée catholique sous contrat. 

Un attachement qui traverse toutes les catégories sociales, y compris les moins de 35 ans (63 %), les fonctionnaires (68 %) ou encore les parents d’élèves inscrits dans le public (65 %).

Pour Olivier Deltour, directeur diocésain de l’enseignement catholique dans le diocèse de Lille, cette diversité se reflète dans le quotidien des établissements :

Chaque établissement, là où il est installé, représente une réalité locale. Nos écoles sont implantées de manière historique là où elles sont, et accueillent une mixité de confessions. 

Le sondage confirme que le choix d’un établissement catholique se fait aujourd’hui davantage sur des critères pédagogiques ou de réputation que pour des raisons religieuses. Certains parents ou élèves ne perçoivent même plus la dimension confessionnelle de ces écoles.

Des attentes contrastées sur la dimension chrétienne

Si les Français restent partagés sur la légitimité des temps spirituels proposés à l’école (39 % favorables contre 45 % opposés), les jeunes de 18-24 ans se montrent plus ouverts : la moitié les juge justifiés. Le soutien monte à 79 % chez les parents d’élèves et à 84 % chez les catholiques pratiquants.

En revanche, seuls 29 % des Français trouvent justifié d’adapter les cours d’éducation affective et sexuelle à une vision chrétienne de l’homme. « Nous appliquerons les programmes officiels, qui prolongent d’ailleurs un travail ancien de l’enseignement catholique sur la vie affective et sexuelle », assure Olivier Deltour. 

Un programme qui fait débat chez les catholiques. 70 % d'entre eux trouvent justifiés l'adaptation de ce programme à l'enseignement catholique.  

Vers plus de contrôles

L'enseignement catholique est également marquée par les suites de la commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans l’enseignement, notamment après l’affaire de Bétharram. Le ministère de l’Éducation nationale souhaite renforcer les contrôles. Une évolution que les établissements du Nord anticipent, selon Olivier Deltour :

On y travaille. Ce n’était pas dans la culture de chaque établissement d’être contrôlé, mais nous sommes prêts, même si cela ajoute une charge au quotidien.