École privée catholique ou publique ? Les Français plébiscitent la liberté de choix
À l’occasion de la rentrée scolaire, RCF-Radio Notre-Dame et Famille Chrétienne publient un sondage exclusif réalisé par l’IFOP sur la perception des Français vis-à-vis de l’enseignement catholique. L’étude, menée les 7 et 8 juillet 2025 auprès de 1001 personnes représentatives, met en lumière trois grands axes : le principe du libre choix entre école publique et privée sous contrat, la place des temps spirituels, et l’adaptation des cours d’éducation affective et sexuelle.
Enfant en train de dessiner/ PixabayUn attachement profond dans le choix de l'école, c'est le premier enseignement fort de ce sondage. 67 % des Français déclarent être attachés à la possibilité pour les parents de choisir librement l’établissement de leurs enfants, qu’il soit public ou privé catholique sous contrat. Cet attachement traverse toutes les catégories de la société : 63 % chez les moins de 35 ans, 68 % chez les 35-49 ans, et 72 % chez les 65 ans et plus. Même parmi les parents d’élèves du public, 65 % défendent ce principe.
Pour Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’IFOP, "ce principe de libre choix est aujourd’hui très profondément ancré dans la société, quelle que soit l’appartenance politique, quel que soit le fait aussi qu’on soit soi-même parent d’enfants scolarisés dans le privé ou dans le public".
Il souligne également que, malgré la baisse du nombre de catholiques pratiquants et la disparition de la "guerre des deux écoles" comme sujet central, ce principe reste stable. "On pourrait s’étonner que cet attachement demeure aussi fort… Mais aujourd’hui, les préoccupations se sont déplacées vers d’autres enjeux tels que le contournement de la carte scolaire, les performances éducatives ou la recherche d’une reproduction sociale" estime Jérôme Fourquet.
Des attentes nuancées sur la dimension spirituelle
Sur la question des temps spirituels proposés durant le temps scolaire, les Français se montrent partagés : 39 % jugent la pratique justifiée contre 45 % qui ne la trouvent pas légitime. Toutefois, les jeunes de 18-24 ans apparaissent plus ouverts (50 % favorables), tout comme les parents d’élèves scolarisant leurs enfants dans un établissement privé catholique (79 %)
Parmi les catholiques pratiquants, l’approbation atteint 84 %, et elle reste majoritaire chez les personnes d’autres religions (56 %).
Pour Jérôme Fourquet, ce constat illustre l’évolution des motivations des familles : "La fréquentation d’un établissement privé n’est plus nécessairement associée à une orientation religieuse. Le choix se fait davantage sur des critères pédagogiques ou sur la réputation de l’établissement. Certains usagers ne perçoivent même plus la dimension confessionnelle de ces écoles".
Le refus d’une adaptation des programmes officiels
L’étude révèle enfin une forte réserve concernant l’adaptation des cours d’éducation affective, relationnelle et sexuelle à une vision chrétienne de l’homme. Seuls 29 % des Français jugent cette adaptation justifiée, contre 53 % qui s’y opposent.
Sans surprise, les catholiques pratiquants s’en démarquent : près de 70 % soutiennent l’idée, tout comme 54 % des personnes d’autres religions, notamment de confession musulmane.
Mais pour la majorité des Français, "une fois qu’on commence à adapter un programme, la question se pose : jusqu’où peut-on aller ? Qui fixe les limites ?", avertit Jérôme Fourquet.
L'invité de la matinale précise que : "À partir du moment où ces établissements sont sous contrat, que les enseignants sont payés par l’Éducation nationale et que les programmes sont identiques à ceux qui sont dispensés dans l’enseignement public, la dimension spirituelle et religieuse de l’établissement s’efface quelque peu".
Une école catholique redéfinie
Ce sondage confirme donc que l’école catholique bénéficie d’un soutien massif en tant qu’alternative éducative, mais que son identité religieuse tend à s’estomper face aux attentes des familles. Comme le souligne Jérôme Fourquet, "le principal ressort du choix de ce type d’établissement n’est plus comme par le passé un ressort religieux, spirituel, politique ou philosophique (...) mais d’abord l’ambiance, les performances scolaires qui vont être obtenues par l'établissement".
Ainsi, si les Français défendent avec vigueur la liberté de choisir l’école de leurs enfants, ils attendent dans le même temps que les établissements privés sous contrat respectent le cadre fixé par l’Éducation nationale.


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