LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Le pape à la une de toute la presse, y compris évidemment de Famille Chrétienne, qui fait sa une jeudi 24 avril avec une belle photo du pape François.
Ce matin, Antoine Marie-Izoard tire le bilan de ses 12 années de pontificat.
Depuis qu’il s’est éteint au matin du lundi de Pâques – comme si le Seigneur avait attendu de ressusciter pour faire signe à son serviteur de le rejoindre –, tous s’interrogent sur ce qu’il faut retenir du pontificat de François l’Argentin. Selon moi, en douze ans d’intervalle, deux dates et deux images d’une étonnante continuité semblent en offrir un résumé saisissant : du 13 mars 2013, lorsque Jorge Mario Bergoglio apparut à la loggia de la basilique Saint-Pierre en demandant au peuple romain de prier pour lui, jusqu’à ce dernier dimanche de Pâques où il a tenu à effectuer, bien que très affaibli, un ultime bain de foule.
Jusqu’au bout, ce pasteur qui encourageait son clergé à sentir « l’odeur des brebis » aura tenu à être au milieu de son peuple, pour lui dire adieu. De manière inédite, il y a douze ans, le pape « venu du bout du monde » se penchait vers la foule. Ce dimanche de Pâques, c’est la foule qui s’est penchée sur le pontife arrivé au bout de son ministère terrestre. Une foule qui continue à rendre hommage depuis hier matin en défilant devant son corps.
François laisse avant tout des textes forts qu’il conviendra de ne pas remiser, comme les encycliques Laudato Si’ sur la sauvegarde de la « maison commune », Fratelli tutti sur la fraternité humaine, ou l’inattendue Dilexit nos sur l’amour du cœur de Jésus. On relira également l’exhortation Amoris Laetitia, vraie leçon d’amour familial, Evangelii gaudium sur l’annonce de l’Évangile, ou Desiderio desideravi sur la beauté de la liturgie.
On retiendra de François bien des petites phrases aussi, tant il prit la parole, avec parfois quelques maladresses liées à son impulsivité. Mais son pontificat, c’est un symbole puissant, s’est achevé comme il avait commencé, par une bénédiction !
Mais le véritable trésor de ce pontificat demeure dans les innombrables gestes de François, comme autant de messages et d’invitations. Parmi eux, ses voyages aux périphéries jusque dans les pays les plus reculés, pour visiter des minorités chrétiennes ignorées, comme au Soudan du Sud ou en Mongolie. Ou encore lorsqu’il ouvrit une porte sainte du Jubilé de la Miséricorde à Bangui, dans une Centrafrique en proie à la violence. S’il a parfois changé la façon de « faire le pape », comme disent les Italiens, c’est là encore pour inviter à plus de fraternité.
Ainsi, lors de ses appels téléphoniques quotidiens, jusque récemment, à la petite communauté catholique de Gaza ; ses visites en prison chaque Jeudi saint pour laver les pieds de détenus ; ou son irruption au cœur d’une maison d’accueil pour les enfants des rues à Manille. Qui peut oublier également ce baiser déposé sur le front d’un homme au visage atrocement défiguré par la maladie, lors d’une audience générale, ou encore ce jeune garçon entièrement paralysé que François prit un jour dans ses bras avec une infinie tendresse ? Loin des analyses politiques ou des bilans contrastés que nous servent quelques médias, frère François laisse au monde un magistère de la rencontre et de la consolation.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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