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Elisabeth Walbaum | Comment est-ce qu’on accueille l’autre ?

Elisabeth Walbaum | Comment est-ce qu’on accueille l’autre ?

Un article rédigé par Elisabeth Walbaum - le 20 juin 2025 - Modifié le 20 juin 2025
Le point de vue des chrétiensElisabeth Walbaum | Comment est-ce qu’on accueille l’autre ?

LE POINT DE VUE D'ELISABETH WALBAUM - C’est la journée mondiale des réfugiés aujourd’hui, et Elisabeth Walbaum nous demande, se demande, comment est-ce qu’on accueille l’autre ? 

Elisabeth Walbaum © DRElisabeth Walbaum © DR

C’est un présupposé, un postulat de base, à la Fédération de l’Entraide Protestante ? On sait qu’il y a, dans le réseau, beaucoup d’associations qui sont investies dans l’accueil de l’étranger.

Ne pas avoir peur de l'accueil

Ca peut paraitre schématique ou très raccourci de faire un lien immédiat entre la journée mondiale des réfugiés et l’accueil de l’autre. C’est vrai. Un postulat de base comme vous le dites. A la FEP, nous tentons de répondre à cet impératif évangélique, moteur de notre action, le fameux « J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli chez vous » qu’on trouve en Matthieu 25.35.

Nous savons que ce présupposé peut faire peur. En matière de migrations, les discours font rarement la nuance. Faut-il regretter le « bon temps des migrations italiennes et portugaises ? Considérer l’intégration comme un problème ? Redouter un afflux de populations du Sud et un « grand remplacement » ? Faut-il au contraire, affirmer l’inéluctabilité du phénomène migratoire et même la nécessité des migrations pour compenser notre démographie en baisse et un manque de main d’œuvre ? Si vous avez envie de creuser ces questions, je vous invite à lire le petit opus de Catherine Withol de Wenden, docteur en science politique et spécialiste des migrations internationales : « Idées reçues sur les migrations ».

L'accueil est d'abord un regard

Comment est-ce qu’on accueille l’autre, dans les associations de la Fédération de l’entraide protestante ? On peut accueillir avec un sourire, une main tendue, un petit café, un colis alimentaire. Accueillir l’autre commence aussi par se projeter soi-même dans l’inconfort de la condition de l’étranger. Et pour ça, il ne faut pas s’armer de patience mais de douceur et de foi pour comprendre qu’être étranger c’est apprendre plus vite l’humilité que la langue, la dépendance que la liberté. C’est être placé en situation de handicap !

C’est se souvenir aussi d’avoir été nous-mêmes un jour perdu sur cette terre. L’accueil commence d’abord par le regard. Un regard qui reconnaît quelqu’un — une personne, une histoire, une blessure unique. On ne reçoit jamais « un migrant », « un réfugié » ou « un exilé » : on reçoit une voix, une vie.

Ecouter l'autre

Accueillir, c’est permettre que l’autre, l’étranger, dans sa différence, ne reste pas en marge mais devienne prochain — comme le dit Ricoeur, celui qui se fait proche. Cela demande plus que de l’organisation, plus que des locaux ou des subventions : cela demande une relation, une ouverture qui ébranle, qui remet en question nos sécurités et nos filtres.

Accueillir, ce n’est pas sauver. Ce n’est pas non plus se donner bonne conscience. C’est reconnaître que l’autre m’enseigne. Et peut-être, si je l’écoute bien, que l’étranger n’est pas si étranger, peut-être même qu’il est un miroir discret de ma propre humanité.

Alors aujourd’hui, journée mondiale des réfugiés, si vous êtes parisiens, les accueillis du CASP, membre de la FEP, vous ouvrent les portes des locaux réhabilités de la CAFDA (la coordination de l’accueil des familles demandeuses d’asile) situés au 184 rue du Faubourg Saint Denis. L’occasion, peut-être, comme le dit Claire, bénévole de l’entraide protestante de Marly le Roi, d’un échange, d’une rencontre, d’une transformation qui sait ?
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue des chrétiens
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