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"Nous avons un besoin crucial de logements !" Le cri à Rouen de la Pastorale des migrants

"Nous avons un besoin crucial de logements !" Le cri à Rouen de la Pastorale des migrants

Un article rédigé par Catherine Manné - le 30 mai 2025 - Modifié le 5 juin 2025
Chrétiens en Normandie"Nous avons un besoin crucial de logements !" La Pastorale des migrants alerte

Mardi 28 mai, 15h30 : un longue queue de personnes patiente devant l’entrée de la Pastorale des migrants , 3 rue Forfait, à Rouen. Les permanences se tiennent le jeudi d’habitude, mais avec le jeudi de l’Ascension, l'équipe de la Pastorale des migrants a adapté son planning pour assurer la permanence hebdomadaire. Nous nous faufilons jusqu'au bureau de Patrice Menguy l’un des bénévoles de la Pastorale des migrants présent ce jour-là. 

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Dans le bureau, deux femmes Georgiennes. Elles parlent mal le français et tentent de saisir les demandes précises de Patrice Menguy. Ont-elles déjà déposé un dossier ? Possèdent-elles un numéro de visa ? Après plusieurs demandes reformulées, Patrice Menguy comprend qu’elles ont été mal orientées. Elles ont déposé un dossier à la Préfecture au lieu de le faire à l’ANEF (Administration numérique pour les étrangers en France). Il faudra revenir et refaire la demande…

 

Qualifier la demande

“Ici [ à la Pastorale des migrants : ndlr], nous ne sommes pas des spécialistes des dossiers, mais nous accueillons les demandes des personnes comme elles se présentent” confie Patrice Menguy, bénévole historique de la Pastorale des migrants. Les deux demandes les plus fréquentes concernent le suivi des dossiers administratifs et le logement. Les besoins de logements sont criants. Les associations d’aide aux migrants de Rouen (Réseau solidarité migrants, réseau d'éducation sans frontière, l’ASTI au Petit-Quevilly)  tentent de s’entendre pour trouver des solutions. Elles se réunissent une fois par mois sous le label des états généraux de la migration. Lors de cette réunion, les cas les plus complexes sont étudiés. “Trop souvent, nous sommes obligés de laisser repartir les personnes sans solution de logements. Des mamans repartent en larmes… C’est très dur ! confie Isabelle Chapuis, accueillante bénévole à la Pastorale des migrants et secrétaire générale de l’association Migra’toit . Aujourd'hui la Pastorale attend un réponse de la Préfecture pour maintenir le foyer Colette Yver (avec une capacité d'accueil de 90 personnes) sur les hauts de Rouen ouvert, et pas seulement pendant la trève hivernale. "le 115 est saturé !” insiste Patrice Menguy  “On estime aujourd'hui qu’il y a  20 à 30 familles en attente d’un hébergement !”

Qu'as-tu fait de ton frère ? 

À cette situation tendue vient s’ajouter ces dernières semaines, la délicate question d’un groupe d’une 40e de jeunes mineurs isolés. Ils ont installé leur tente sur l’esplanade de la Madeleine à proximité de la Préfecture de Rouen depuis le 2 mai dernier. 

 

L'actu normandeReportage - jeunes mineurs devant la préfecture

Ainsi visibilisés, il espèrent attirer l’attention et obtenir enfin une réponse des pouvoirs publics : être logés et retourner sur les bancs de l’école. Mais problème : le département conteste leur minorité. Depuis, rien n’avance… Doos, le porte-parole du groupe s’impatiente : “nous ne sommes pas des bandits, ni des délinquants ! Nous voulons juste des solutions pérennes pour nos situations !” 

Patrice Menguy avec quelques bénévoles d'autres associations se relaient auprès de ces jeunes, pour leur assurer une protection, le temps que durera leur campement. Et Patrice Menguy d'en appeler à la responsabilité des chrétiens : “Vous vous rendez compte, si des familles dans les paroisses acceptaient d’accueillir pour un temps fixé, l’un de ces jeunes ? 

 

Chrétiens en Normandie
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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