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Un film et une opération inédite en faveur des migrants

Un film et une opération inédite en faveur des migrants

Un article rédigé par Albane Joly - RCF, le 31 mars 2025 - Modifié le 1 avril 2025
Le Grand TémoinUn film et une opération inédite en faveur des migrants

Mardi 1er avril sera projeté Je suis un Reborner, 1 000 km à vélo à Notre-Dame-de-l'Assomption à Paris, dans le 16e arrondissement. Ce documentaire-fiction plonge les spectateurs dans une aventure sportive de 22 jours avec des réfugiés, entre Paris et le col du Tourmalet, dans les Pyrénées. Patrick Brissonneau est l’organisateur et le fondateur de l'association Reborn, chargée d'accompagner les réfugiés vers l'insertion. Il témoigne. 

Le Reborn Trip : 22 jours de vélo sur 1 000 km en faveur des migrants. © Hans LucasLe Reborn Trip : 22 jours de vélo sur 1 000 km en faveur des migrants. © Hans Lucas

En 2012, avec son épouse Geneviève, Patrick Brissonneau fait une rencontre extrêmement forte avec le Christ, qui va changer sa vie. Par la suite, sa forte envie d’aider concrètement les autres le pousse à créer le Reborn Trip : un périple à vélo de 22 jours sur 1 000 km pour des réfugiés.

Les Reborners : une grande famille est née

Quatre éditions de cette fabuleuse aventure humaine se sont déjà déroulées. À chacune d’elles, de 70 à 80 réfugiés ainsi que beaucoup de jeunes françaises et français étaient au rendez-vous. "C'est extrêmement important de les sortir du communautarisme, de créer des liens avec eux", affirme Patrick Brissonneau. 

On s'est dit que rouler avec ces jeunes était la meilleure façon d'apprendre
à les aimer et à les découvrir

Ces 22 jours de traversée de la France laissent le temps de se rapprocher entre participants, comme l’explique l’organisateur : "On s'est dit que rouler avec ces jeunes était la meilleure façon d'apprendre à les aimer et à les découvrir". Pas besoin de parler la même langue pour tisser des vrais liens de complicité : les gestes, le regard et le partage de cette épopée suffisent comme en témoigne l'amitié tissée, au cours d'un Riborn Trip, entre le fils de l'organisateur et Ismaël, qui ne parlait pas un mot de français. 

À leur arrivée en France, ces jeunes, à 90 % musulmans et tous demandeurs d'asile, ne connaissent en général personne. "J’ai été très touché quand ils me l'ont dit. Mais en fait, on a l'impression d'avoir créé la famille des Reborners", confie l’entrepreneur. Le but de son projet est clair : faire naître des relations fraternelles entre des jeunes, quel que soit leur origine ou leur confession.

Patrick Brissonneau témoigne : "Quand on crée cette relation fraternelle, dans le regard de l'autre, on voit le Christ, on rencontre le Christ". Finalement, ces rencontres lui permettent de rester proche du Christ.

Le parcours du combattant de Sopranula

Dans le film Je suis un Reborner, 1 000 km à vélo, le fondateur de Reborn raconte qu'il a créé une vraie relation d'amitié au cours d’une aventure avec Sopranula, un garçon ayant l'âge de son fils. Très investi, il l'a accompagné à la cour nationale du droit d'asile et a assisté à l'audience "où tout se joue en une heure de temps". Malheureusement, il n'a pas obtenu ses papiers. 

C'est très dur de regarder ce jeune qui a comme perspective
de passer des années sans papier, sans formation et sans logement

Patrick Brissonneau explique que les magistrats qui doivent appliquer le droit d'asile se demandent si la personne est vraiment menacée dans son pays, mais surtout si elle est menacée en cas de retour dans son pays. Une interprétation juridique complexe qui fait l'objet d'une enquête. En l'occurrence, ce jeune n’a pas pu décrocher l'objet de ses rêves mais n’est heureusement pas retourné dans son pays, l'Afghanistan.

Il erre donc dans les rues et avec un peu de chance, il se rend dans un centre d'accueil d'urgence le matin. "C'est très dur de regarder ce jeune qui a comme perspective de passer des années sans papier, sans formation et sans logement. »  

En obtenant tragiquement dans son dossier la photo de son père assassiné par les talibans, Sopranula a pu se remettre dans le circuit, se représenter à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), et a enfin fini par avoir ses papiers. Mais beaucoup d'entre eux ne les ont pas. 

Un film pour l'avenir des jeunes refugiés

En novembre dernier, un court métrage était diffusé au Grand Rex, mythique salle parisienne. Le mardi 1er avril, un film de 90 minutes retraçant les quatre épopées sera projeté à Notre-Dame-de-l'Assomption à Paris. À travers ce documentaire-fiction, Patrick Brissonneau souhaite faire émerger plusieurs questions. 

Il veut d’abord montrer qu’il ne faut pas avoir peur de créer une relation avec quelqu'un différent de nous. "À partir du moment où vous devenez amis avec ces personnes, vous êtes un peu 'dans la merde', quelque part", témoigne touché Patrick Brissonneau à travers ce long métrage. 

Je pense qu'on peut faire en sorte qu'ils soient aussi une chance
pour notre pays

L’entrepreneur engagé pose aussi dans le film la question de l’avenir de ces jeunes : "Je pense que, pour ceux qui sont considérés par beaucoup de Français comme une charge insurmontable, on peut faire en sorte qu'ils soient aussi une chance pour notre pays".

À ce propos, convaincu que la formation aide à trouver du travail, le fondateur de Reborn porte un projet de création d'une université, le Reborn Institute, des migrants à Malakoff.

Malheureusement, ce film, n'apporte pas de solution mais uniquement des questions. Faire réfléchir le public et changer sa vision sur les migrants : tels sont les véritables enjeux de ce documentaire-fiction.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Grand Témoin
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