Provence-Alpes-Côte d'Azur
LE POINT DE VUE DE CORINNE BITAUD - C’est l’été depuis quelques jours, et nous allons évoquer ce matin les séjours de vacances pour les jeunes et bien sûr leurs liens avec les questions écologiques.
C’est l’été, et les préparations des séjours pour les enfants et adolescents entrent dans leur phase finale. Camps de scoutismes, séjours en famille, camps d’Eglise, ces périodes sont des moments privilégiés pour sortir les jeunes de leur quotidien urbain, virtuel et numérique et les inviter à renouer avec le grand air, que ce soit celui de la campagne, de la montagne ou du bord de mer.
C'est une excellente occasion de faire une cure de vitamine D et d’oxygène ! Mais au-delà de ça, le contact avec la nature est essentiel à la santé mentale. On sait déjà depuis plus de 20 ans « qu'un manque de contact avec la nature peut entrainer une hausse des troubles anxieux et dépressifs, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires, ainsi qu’une hausse des troubles du comportement et une baisse des performances cognitives » (je cite ici une synthèse scientifique publiée par l’association Plantes & Cité). Ces résultats ont été popularisés au début des années 2000 par le concept de « trouble du déficit de nature » du journaliste scientifique américain Richard Louv, auteur du best-seller Last child in the woods (publié en français sous le titre Une enfance en liberté).
Les périodes de contact direct avec la nature favorisent un développement harmonieux de l’enfant. Cela passe notamment par ce que l’on appelle les « temps non structurés » c’est-à-dire les moments de jeu libre, imaginatif et exploratoire, comme construire tout simplement une cabane dans les bois. Ces temps, que l’on croyait peut-être anodins, sont en réalité essentiels à leur santé et leur bien-être.
Mais il y a aussi un autre bénéfice à attendre de ces temps passés dans la nature. Un bénéfice réciproque, pour la nature elle-même. Lorsque nous nous rapprochons de la nature, lorsque nous apprenons à mieux la connaître, ou lorsque nous apprenons à y discerner les traces de l’amour de Dieu pour sa création, nous apprenons à la respecter.
Du respect de la création à l’écoresponsabilité il n’y a qu’un pas. C’est pour cela que les séjours d’été, en famille comme avec des groupes de jeunes, sont naturellement l’occasion de développer notre écoresponsabilité. Le temps de l’été permet de changer les rythmes, les habitudes. De renouer avec la simplicité des vêtements, des repas… et pourquoi pas des activités, des déplacements. Prenons le temps d’y penser. C’est bon pour notre cerveau, c’est bon aussi pour la planète, et donc c’est bon pour tous les vivants, humains compris.
Dans quelques jours je partirai dans la région de Bergerac, à la Fondation John Bost, pour le Grand Kiff, le rassemblement de jeunes de l’Eglise protestante Unie de France, en partenariat avec l’association Les Balladins et avec les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France, les scouts protestants. Depuis plusieurs semaines les équipes de préparation se sont demandé, chacune dans son domaine, comment elles pourraient être exemplaires en termes d’écoresponsabilité : choix des modes de transport, choix des menus, réduction des déchets, recyclage des matériaux, réemploi du matériel, … mais aussi comment intégrer les enjeux écologiques dans une approche spirituelle, pour prendre le temps de penser au rôle de l’humain dans la création, et réciproquement au rôle de la création donnée par Dieu vis-à-vis de l’humain. Qui prend soin de qui ? Voilà la question que je vous laisse pour méditer cet été en terminant cette année de chroniques écologiques !
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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