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Tensions au Moyen-Orient, quel avenir pour la paix ?

Tensions au Moyen-Orient, quel avenir pour la paix ?

Un article rédigé par Constance Fiévet - RCF, le 26 juin 2025 - Modifié le 30 juin 2025
L'Invité de la MatinaleTrêve entre Israël et l'Iran : l'espoir d'une paix durable au Moyen-Orient ?

Depuis le début du mois de juin 2025 se déroulent parallèlement de plusieurs conflits qui bouleversent l’équilibre géopolitique du Moyen-Orient et les perspectives de paix semblent faibles. Une situation qu’analyse Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris. Plus qu’un simple constat sur l’échec de la paix, il apporte une lecture sur ces 50 dernières années pour comprendre la situation actuelle. 

Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po © RCFBertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po © RCF

Tandis que les tensions opposant l’Iran à Israël diminuent sans disparaître, on déplore plusieurs centaines de morts dans les deux camps. Une situation qui interroge quant à l’avenir de la paix dans les relations internationales. La paix est-elle aujourd’hui un concept dépassé à l’heure de la redéfinition et de la multiplication des conflits ? Pour Bertrand Badie, la situation actuelle s’explique par une évolution historique des relations internationales et de la conception de la guerre. 

 

Une redéfinition de la finalité des conflits

Pour le professeur, la guerre a été complètement repensée ces dernières années. Ce constat s’applique aussi bien dans le mode de conflit que dans la finalité de celle-ci. Il affirme par exemple que si la défense a toujours été un élément constitutif de la nature humaine, la guerre est dénuée de son sens premier depuis 1945. Il remarque que la destruction a remplacé la volonté d’établir une situation stable pour le vainqueur. Les guerres sont ainsi bien plus destructrices que constructrices, une situation aboutissant à des guerres au prolongement incertain car ne nourrissant pas de but aussi précis que durant les siècles précédents. De la même façon, le spécialiste constate un basculement sémantique de la définition de la paix. Pour l’évoquer, les mots utilisés ne sont plus “la coexistence pacifique” mais plutôt “la trêve”. Un terme qui renvoie à une idée plus ou moins implicite de suspension momentanée du conflit au lieu d’un arrêt définitif de celui-ci. Les formes de conflits aussi sont sources d’évolution, avec moins de conflits d’homme à homme pour un renforcement des affrontements indirects, des cyberattaques et des contrôles d’information. Un véritable bouleversement du domaine défensif depuis plus de 50 ans qui conduit à repenser le conflit mais aussi la paix elle-même. 

Il faut avoir l’humilité en matière de relations internationales de se poser la question de l’image que l’on renvoie aux autres.

L’échec des tentatives de paix

Ces derniers jours, les violations en matière de droit international ne sont pas rares. Une situation que dénoncent de nombreux spécialistes dont Bertrand Badie qui constatent l’effacement de l’OTAN et de l’ONU, institution chargées pourtant de l’alerte et de la régulation des manquement au droit international. Un phénomène qui s’explique selon Bertrand Badie par une crise de ces institutions qui “n’ont pas évolué depuis 1945”. Des institutions inadaptées selon lui à répondre aux enjeux actuels. “Il faut avoir l’humilité en matière de relations internationales de se poser la question de l’image que l’on renvoie aux autres. Aujourd’hui, l’OTAN est vu comme un club d'entre soi incapable d’aboutir à une solution” déclare t-il. Le spécialiste va plus loin en s'intéressant à la position du chef d’État français qu’il qualifie de “politique en zigzag”, condamnant la situation à Gaza tout en soutenant l’État israélien. Une politique en demie teinte adoptée par l’ensemble de pays européens ou presque qui semblent ne pas se prononcer explicitement sur les entraves des belligérants au droit international en vigueur. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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