Fragile trêve entre l'Iran et Israël, sous fond de doute sur l'uranium iranien
La trêve entre l'Iran et Israël est entrée en vigueur mercredi 25 juin, imposée par Donald Trump. Chaque camp crie victoire, tandis que la fuite d'un document confidentiel américain sème le doute sur l'efficacité des frappes américaines contre les installations atomiques iraniennes.
Illustration de Téhéran. Octobre 2019. Tom Grimbert / Hans Lucas.Le cessez-le-feu est entré en vigueur mercredi 25 juin entre Israël et l'Iran. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu salue une "victoire historique" contre Téhéran et son programme nucléaire. L'Iran, dont trois sites nucléaires clés ont été bombardés dimanche par les Etats-Unis, a lui aussi crié "victoire" et réaffirmé ses "droits légitimes" à poursuivre son programme atomique à usage civil, se disant prêt à reprendre langue avec Washington.
Doute sur l'uranium
Or, selon un rapport préliminaire confidentiel du renseignement américain, dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias, les bombardements par les Etats-Unis des installations nucléaires n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens.
Les frappes auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains. Ce qui retarderait le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, selon ces informations.
Combat de discours
Si l’authenticité du rapport a été confirmée par la Maison Blanche, l’administration Trump considère cette fuite comme "une tentative de rabaisser le président américain et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission".
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a maintenu hier soir que les sites nucléaires iraniens sont "complètement détruits". Après les frappes, le chef d'état-major américain s'était montré plus prudent en déclarant qu'elles avaient causé "des dommages et des destructions extrêmement graves" aux installations visées.
Dégâts incertains
L'Agence internationale de l'énergie atomique a jugé impossible à ce stade d'évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens. Des experts estiment que l'Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d'uranium enrichi.
Le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir "pris les mesures nécessaires" pour assurer la poursuite de son programme nucléaire, dont il assure qu'il est strictement civil.
Un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que "la partie n'est pas terminée".
Reprise de dialogue
Son président Massoud Pezeshkian a annoncé en soirée "la fin de la guerre (...) imposée" par Israël et s'est engagé au respect du cessez-le-feu à condition que son adversaire en fasse de même.
L'Iran est "prêt à résoudre les différends (…) à la table des négociations" avec les Etats-Unis, a promis mardi 24 juin le président Pezeshkian. Il répète que si son pays ne cherche pas à acquérir la bombe atomique, il fera toujours "valoir ses droits légitimes" à disposer d'un programme nucléaire civil.




