L’actualité de ces derniers jours est marquée par le conflit opposant Israël et l’Iran. Une situation complexe que Antoine Basbous analyse pour nous. Politologue, fondateur et directeur de l’observatoire des pays arabes, il décrypte la situation entre ces deux pays et nous éclaire quant à la situation diplomatique internationale.
Alors qu’un sondage CSA déclare que 80% des français sont favorables à la chute du régime des mollahs, la question de la stabilité du régime iranien est au cœur de l’actualité. Une situation diplomatique complexe qui met en exergue des alliances et des enjeux diplomatiques majeurs.
Si Trump peut éviter la guerre, il le fera, affirme Antoine Basbous. Une certitude qui trouve sa source dans la position américaine de chantage plutôt que d’action directe. Les moyens militaires des États-Unis leur permettent un déploiement rapide et redoutable de leur force en cas de volonté assumée de déclarer la guerre à l’Iran. Pourtant, Donald Trump préfère agiter cette menace plutôt que d’agir. Il demande au régime des mollahs de “capituler sans condition”, c'est-à-dire de mettre fin à leur programme nucléaire. La plus grande figure chiite, l’ayatollah Sistani, appelle quant à lui à des négociations en vue d’une solution qui mettrait fin au conflit. Il essaye ainsi de protéger le régime iranien selon Antoine Basbous. Les évêques des zones concernées appellent aussi à une négociation pour cesser les affrontements. Une volonté de calmer le jeu qui tranche avec la position de l’ayatollah Khamenei qui a déclaré de son côté que “l’Iran ne se rendra jamais”. Une situation tendue qui interroge quant à la possibilité de chute du régime. Antoine Basbous insiste sur le fait que la question de la chute du régime est en fait ancienne et que la situation actuelle exacerbe simplement ces questions. “Le régime iranien aurait sauté depuis longtemps s’il y avait eu des élections” affirme le politologue. Un régime qui parvient à se maintenir depuis 1979 malgré des tensions internes grâce à une forte répression. Le politologue va plus loin en affirmant qu’il s’agit d’un “régime qui n’a tenu aucune promesse si ce n’est celle de se maintenir au pouvoir”.
Antoine Basbous le rappelle, il y a eu 5 séances de négociations entre Trump, Israël et l’Iran avant que le conflit n’éclate. Le Président américain avait donné une période de 60 jours pour trouver une solution. Dès le 61e jour, Israël a entamé un bombardement de l’Iran, toujours en cours aujourd'hui. Un conflit qui, bien que peu médiatisé avant le déclenchement des frappes de missiles, ne date pas d’hier. Si les États-Unis sont bien sûr au cœur du conflit dans la gestion des négociations, les pays européens se sont accordés à déclarer une approbation de la décision israélienne. Le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé “qu’Israël fait le sale boulot pour nous tous”. Une position suivie par les pays occidentaux qui craignent de voir l’Iran se munir de la force nucléaire. La Chine et la Russie ne sont pas en reste et jouent un rôle important dans le conflit. L’empire du milieu, fournisseur de carburant des missiles iraniens, a vu l’une de ses cargaisons exploser en avril dernier dans le port de Bandar-e Abbas, première tentative de déstabilisation dans la région. La Russie, comme le déclare Antoine Basbous, possède un oléoduc acheminant du pétrole russe en passant par l’Iran. Ils sont donc associés pour la production de missiles qui sont envoyés sur l’Ukraine”. Néanmoins, le politologue affirme que ni la Chine, ni la Russie ne se battront pour l’Iran. Il dément donc toute hpothèse de formation de deux blocs opposés et formés des états européens et d’Israël d’un côté, et de l’Iran, la Chine et la Russie de l’autre. Le Pape quant à lui appelle à la paix dans les régions concernées.
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