Le vœu des Echevins à Lyon
Le 8 septembre, c'est la Nativité de la Vierge Marie. C'est aussi une date importante pour les Lyonnais le renouvellement du Vœu des Echevins, qui réunit des centaines de fidèles tous les ans autour de Notre-Dame de Fourvière.
L'archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay bénit la ville depuis l'esplanade de Fourvière - © RCF Lyon (Grégoire Dubois)Le 8 septembre est un jour de fête, à Lyon tout spécialement. A la basilique Notre-Dame de Fourvière, le renouvellement du Vœu des Echevins, est une tradition vieille de près de quatre siècles.
Une ville miraculeusement protégée
Tout le monde connaît cette tradition et l’histoire qui y est accolé, mais une fois sortie du périmètre de la Capitale des Gaules, c’est un événement d’Eglise méconnue en France, et qui prend ses racines en 1643 : Au 17e siècle, la peste sévit à Lyon. Devant ce fléau, le 8 septembre 1643 précisément, fête de la Nativité de la Sainte Vierge, le prévôt des marchands et ses quatre échevins, accompagnés d’une foule de Lyonnais, se rendent en procession à Fourvière pour implorer Marie d’épargner la cité et de repousser la peste hors de l’enceinte de la ville. C’est dans la chapelle de la Vierge qu’ils font le vœu de monter chaque année pour assister à la messe, offrir 7 livres de cire blanche et un écu d’or, et ce, si Lyon est épargnée. Peu après, le mal recule et leur vœu est exaucé. Depuis cette date, le maire de Lyon et les élus montent à Fourvière perpétuer cet engagement et l’archevêque, depuis la basilique, bénit la ville avec le Saint Sacrement. Trois coups de canon annoncent cette bénédiction, et ils ont retenti hier pour la 382e fois.
La confiance comme mot d'ordre
Un clin d’œil évidemment très appuyé vers les événements d’hier à
l’Assemblée Nationale : la messe a d’ailleurs été célébrée pendant le vote de confiance dans l’hémicycle. 800 personnes réunies à Fourvière pour cette cérémonie de renouvellement, après la procession, comme le veut la tradition. L’Archevêque de Lyon, Monseigneur Olivier de Germay, a pris la parole, en rappelant que « Dieu seul peut nous sauver, même s’il ne s’impose pas », adresse notamment aux élus qui étaient présents, pour rappeler la valeur de leur engagement et les défis qui s’offrent à eux à quelques mois des élections municipales. Dernière chose importante à savoir : depuis 2020 et les dernières élections municipales, le maire de Lyon, Grégory Doucet, refuse de remettre lui-même le fameux écu d’or à l’archevêque de Lyon et d’assister à la messe, par soucis de respect de la laïcité. Un écart sur la tradition qui profite cette année à un couple de remettant : Claire et Benjamin Pouzin, respectivement maire de Francheville et chanteur fondateur du groupe de pop louange Glorious, mariés depuis 21 ans, parents de quatre enfants, et ont donc représenté les lyonnaises et les lyonnais hier. Signe que quatre siècles plus tard, une tradition peut encore évoluer, même si, à Lyon, pas question d’y déroger.


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