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La liberté de conscience, un bien précieux pour toute la société

La liberté de conscience, un bien précieux pour toute la société

RCF, le 1 octobre 2025 - Modifié le 1 octobre 2025
Point de vueBlanche Streb |La liberté de conscience, un bien précieux pour toute la société

LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - Ce matin Blanche Streb nous parle de la liberté de conscience. Elle évoque l'exemple de la loi sur la fin de vie qui envisage d’autoriser le suicide assisté et l’euthanasie.

Blanche Streb © DRBlanche Streb © DR

La loi sur la fin de vie, pour être très concret,  impliquera toute une chaine de personnes convoquées, d’une manière ou d’autre, dans le processus de donner la mort à quelqu’un, fut-il demandeur. Alors, pour "rassurer" les soignants, en première ligne, qui refuseraient d’être impliqués, le gouvernement leur a prévu une clause de conscience.

Différence entre liberté et clause

La liberté de conscience est un pilier dans une société démocratique. C’est la faculté d’agir selon sa propre conscience et c’est le droit de ne pas être contraint d’agir contre sa conscience.
Si on nous impose (la loi, ou un supérieur) d’accomplir un acte contraire à des normes morales, éthiques ou religieuses fondées sur cette liberté de conscience, donc si on refuse d’agir contre sa
conscience, c’est ce qu’on appelle « l'objection de conscience ». L’objection : c’est le fait de refuser, de dire non.

La clause de conscience, c’est la traduction dans le droit. C’est la reconnaissance par l’État de ce droit de dire non, dans certains cas précis où des valeurs fondamentales sont en jeu. Et vous voyez, le gouvernement, en prévoyant cette clause pour les soignants, confirme (encore heureux d’ailleurs) que ces actes (euthanasie, suicide assisté) posent un problème moral grave qui peut heurter la conscience. Le problème, c’est que cette loi a prévu explicitement d’exclure les pharmaciens de ce droit. C’est un scandale qui me choque et devrait choquer tout le monde. C’est presque un symbole, celui d’une  régression.

L'avis d'une professionnelle

Le pharmacien industriel, hospitalier, officinal sera celui à qui on demandera de fabriquer, distribuer et enfin remettre à celui qui l’administrera, la substance létale, autrement dit, le poison. Sa
participation est essentielle dans le processus. Sans poison, pas d’aide à mourir comme on l’appelle. On sait ce qu’est la substance, à quoi et à qui elle doit servir, et avec quel effet attendu : la mort.
Irrémédiable. Cette coopération du pharmacien pose évidemment une question morale et peut, j’ai même envie de dire, doit, heurter sa conscience. Finalement, tout ça est assez simple. 

Au fond, attenter à la liberté de conscience du pharmacien, au cœur d’un texte que certains de ses promoteurs n’hésitent pas à qualifier de "nouvelle liberté" voire "d’ultime liberté". C’est assez fou. Et cynique.
Pour défendre leur mission centrale autour du soin, plusieurs centaines de pharmaciens de tous horizons se sont regroupés dans une association qui s’appelle « Pharmaciens en conscience », à
laquelle, professionnel ou non, chacun peut adhérer. Cette nouvelle m’a profondément réjoui. Toute atteinte à ce droit fondamental, pour quelques-uns, sur un sujet si grave, concerne en réalité toute la société. Car ensuite, à qui le tour ?

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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