Etienne Pepin | Des raisons d'espérer !

On approche gentiment de la fin de la saison de radio, c’est bientôt la fin de l’école pour les enfants, entre les concerts et les pique-niques de fin d’année, l’heure est au bilan de ce qu’on a fait ces 10 derniers mois.

Une année de célébrations

Cette année, on a été servis en aventures, en épopées, comme si l’on vivait un momentum chrétien particulier. On a eu la réouverture de Notre-Dame de Paris, les voyages du pape en Belgique et en Corse, la mort de François puis le conclave et l’élection de Léon XIV. Dans le même temps, il y a eu l’explosion du nombre de catéchumènes et de baptêmes à Pâques.

Tout cela alors même que l’Église célèbre les anniversaires des 100 ans de la canonisation de Sainte Thérèse de Lisieux, du saint Curé d’Ars et de saint Jean Eudes, les 350 ans des apparitions du Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, et puis les 150 ans du Sacré-Cœur de Montmartre, et puis les 10 ans de Laudato si’, et puis, et puis, et puis… Systématiquement, c’est l’occasion de zoomer sur les chrétiens dans une société qui, parfois, voudrait cacher Dieu. C’est comme s’il avait trouvé l’astuce pour dire qu’il existe dans ce monde complètement bouleversé par les guerres et les conflits qui n’ont jamais été aussi nombreux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Un retour en force des parcours de foi

Cela ne laisse pas indifférents nos contemporains, comme en témoigne la première étude de l’Observatoire français du catholicisme. Les chiffres de cette étude réalisée par l’IFOP sont éloquents. Dans notre pays très strictement laïc, les questions métaphysiques, spirituelles et religieuses restent essentielles pour nos concitoyens. 46 % des Français se déclarent catholiques. 37 % des Français déclarent être en « quête spirituelle ». Ils sont 52 % à prier ou méditer « souvent ou parfois ». 64 % des Français aspirent ainsi à plus de « silence », de « contemplation » et de « méditation ». Ils aspirent à des « temps de retraite en silence » et ils désirent pouvoir accéder plus facilement à des lieux dédiés, comme les églises ou les chapelles. En même temps, et c’est peut-être ce qui me marque le plus,  près d’un Français sur dix qui n’est pas baptisé pourrait demander le baptême, en tout cas y a déjà pensé.

Ces chiffres ne disent pas les contrastes, les nuances et les richesses des parcours de foi de chacun, et ils posent beaucoup de questions sur le kairos que nous vivons. Un prêtre me disait cette semaine : « C’est pas compliqué, on a tout pour faire fuir, et pourtant on croule sous les demandes de baptêmes et de confirmations. Mais tous ces néophytes, on ne sait pas d’où ils viennent. » On aura sans doute des sondages pour nous le dire, mais j’aime me dire que c’est bien aussi de les recevoir gratuitement, sans les pister et sans connaître leur pédigrée. Venez comme vous êtes, comme dirait l’autre !

Dieu comme espérance

Je suis frappé, touché même, que tous ces évènements soient célébrés une année marquée par la guerre, mais portés par le Jubilé de l’Espérance. C’est dans les malheurs du monde, les drames et la souffrance que Dieu se trouve. Dans sa lettre aux Français, le pape Léon XIV a ces mots, évoquant les saints que l’on célèbre cette année dans notre pays : « Ils ont aimé sans réserve Jésus de manière simple, forte et authentique ; ils ont fait l’expérience de sa bonté et de sa tendresse dans une particulière proximité quotidienne, et ils en ont témoigné dans un admirable élan missionnaire. » Alors me revient cette pensée de Blaise Pascal : « Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé. »