Blanche Streb | Rendre l’espérance à ceux qui la portent le mieux

Au-delà de mes enfants que j’aime plus que tout, je pense souvent à notre jeunesse qui est là, autour de nous, et qui compte tellement sur nous. On sait tous qu’elle ne va pas toujours bien. Dans ce contexte, que fait notre pays ? Il promeut l’aide à mourir. Je ne sais pas si on mesure le degré de désespérance supplémentaire que cela peut induire dans les mentalités. Chez les plus jeunes en particulier. On a une "génération anxieuse", c’est le titre d’un livre phénomène aux Etats Unis qui pose une réflexion essentielle sur la santé mentale de nos ados.

Génération merveilleuse

Génération anxieuse et pourtant génération merveilleuse. Les jeunes sont merveilleux, ils portent en eux un potentiel que trop souvent ils ignorent eux-mêmes, parce qu’on ne leur montre pas assez, on ne leur dit pas assez. Parce que l’air ambiant est à l’aveuglement et à la dépression. Parce que trop souvent nous les vieux, on est trop déprimants ! 

Car on est biberonnés aux mauvaises nouvelles, il faut bien le reconnaitre. Pourtant il se passe tellement de belles choses. Tant de générosité. En ce printemps, la nature explose dans sa beauté. Il faut regarder les cerises sur les arbres, les coquelicots dans les champs de blé encore verts, et la joie naturelle et spontanée des enfants, qu’on a le devoir de protéger. « Le miracle qui sauve le monde, dixit Hannah Arendt, c’est la naissance d’hommes nouveaux ». Il nous faut leur regard nouveau, leur énergie, leurs idées, leur créativité. Leur grain de folie.

Cultiver la joie 

C’est un besoin fondamental, vital. « Votre joie, personne ne vous l’enlèvera », c’est l’évangile d’aujourd’hui. Mais la joie, c’est un combat. Et un devoir sans doute en cette année de l’Esperance. Ce devoir de la chercher, de la cultiver, de la transmettre. De la voir aussi en eux. Eux qui ouvrent leurs yeux (et donc nos yeux !) et qui cherchent leur place dans ce monde. Il faut peut-être d’ailleurs moins penser au monde qu’on leur laisse qu’à ce qu’ils sont. A leur capacité à le transformer, à le réparer et même à l’embellir. À leur mesure… Une amie me disait hier que c’est par la manière dont on parle de nos jeunes, dont on parle à nos jeunes, c’est par notre regard sur eux qu’on leur permet de se révéler. Aimons et émerveillons-nous de nos ados…..rables. Redonnons leur l’espérance, ce chemin vers la vérité et la vie.