Le nouvel Observatoire français du catholicisme a été lancé lundi 2 juin. Son but : mieux connaître les évolutions des croyances et des pratiques religieuses. L’observatoire en a profité pour publier un sondage sur la situation et l’image de la foi catholique dans la société.
Une société sécularisée en quête de sens. Mgr Valentin y voit un appel à l’audace missionnaire. Une étude récente, menée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 2 000 personnes, confirme une tendance bien connue mais toujours aussi frappante : la sécularisation de la société française se poursuit.
Pourtant, loin de tout pessimisme, les résultats font également apparaître une réalité plus nuancée et encourageante. Un catholicisme plus assumé, une attirance persistante pour les lieux de culte et une quête spirituelle que l’on ne saurait négliger. Autant d’éléments qui, pour Mgr Bruno Valentin, évêque de Carcassonne et président du Conseil communication de la Conférence des évêques de France (CEF), ouvrent des pistes missionnaires inédites.
"Cette étude est décapante et stimulante. Il y a d'un côté une sécularisation qui galope, et en même temps, on voit vraiment émerger de nouvelles attentes spirituelles, autour de la prière, autour du silence, autour du patrimoine religieux…"
Je me sens bien dans une église, mais je ne suis pas pratiquante
Si la pratique religieuse régulière est en net recul – 5 % des Français déclarent encore aller à la messe chaque semaine, contre 35 % en 1961 – la relation au sacré, elle, ne disparaît pas. Bien au contraire, elle prend d'autres formes, parfois inattendues, comme en témoignent plusieurs passants croisés aux abords de Notre-Dame.
"C’est agréable de venir dans une église… On ressent une certaine sérénité. Et puis, c’est un patrimoine magnifique à regarder." Ou encore : "Je me sens bien dans une église, mais je ne suis pas pratiquante." Des propos qui résonnent avec l’un des résultats les plus significatifs de l’étude : une personne sur deux affirme prier ou méditer régulièrement, et près de deux tiers des sondés expriment un besoin de silence et de contemplation dans notre société saturée de bruit et d’immédiateté.
Pour Mgr Valentin, ces données traduisent une attente spirituelle diffuse mais bien réelle. Une attente à laquelle l’Église doit répondre, à condition d’oser sortir de ses cadres habituels. "Il va s’agir pour nous d’avoir de l’audace pour aller vers ces jeunes […] d’être très inventifs pour sortir de nos langages de tribu et parler avec les mots d’aujourd’hui. Il s’agit de trouver les mots pour transmettre l’essentiel."
Deux nouvelles études sont attendues d’ici la fin de l’année par l’Observatoire de la vie spirituelle : l’une sur les parcours de conversion ou de retour à la foi, l’autre sur les dynamiques internes des communautés pratiquantes. Des recherches précieuses, qui permettront peut-être d’affiner cette intuition : dans une France où Dieu semble plus discret, la soif spirituelle, elle, ne s’est jamais totalement éteinte.
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