Le Puy-en-Velay
Antoine Besson a présenté durant les deux dernières semaines de mai une exposition sur le travail des enfants. Il y a fait quelques rencontres dont il désire nous parler.
Je voudrais vous partager ma joie et mon émerveillement. Parce que ces événements sont toujours source de rencontres extraordinaires.
Mais je voudrais surtout vous parler d’une rencontre que j’ai faite lors du vernissage. Ce soir-là, une jeune femme est venue me trouver. Elle a une trentaine d’années, enseigne dans une école supérieure et s’apprête à faire un tour d’Europe des initiatives liées à l’économie sociale et solidaire. Ce projet lui est venu en constatant l’inquiétude et le désespoir de ses élèves, souvent désemparés face à la complexité du monde et de ses enjeux. Elle voulait leur redonner le goût de l’action, en rappelant que toute initiative pour changer le monde est d’abord une initiative personnelle. Que tout commence avec l’individu. Alors, elle a pris son bâton de pèlerin, et elle est partie sur les routes. Son premier arrêt fut… notre exposition.
Ce n’est pas la première fois que j’entends un tel discours sur l’anxiété des jeunes, leur désespoir face au monde. Je crois qu’il faut vraiment entendre ce constat, celui de cette jeune enseignante. Mais il faut aussi considérer sa générosité, à elle, qui n’hésite pas à se retrousser les manches, à se lancer dans un projet ambitieux pour apporter une réponse pleine de sens à ces jeunes Français désespérés. On parle trop rarement des générosités extraordinaires qui se déploient dans notre monde face à la misère et au malheur.
Il y a la générosité de cette jeune enseignante. Il y a celle de Christophe Keip, le photographe avec qui j’ai réalisé cette exposition, qui a donné de son temps et de son talent. Il y a celles de tous ces élèves des écoles parisiennes qui sont venus visiter l’exposition dans le cadre d’une sortie scolaire, et qui ont écrit des lettres extrêmement touchan tes aux enfants d’Asie. Mais cette enseignante m’a aussi rappelé la générosité de vous tous parrains et marraines qui m’écoutez et aussi de nos nombreux bénévoles en Asie. J’ai une émotion toute particulière en l’évoquant ici, car cette générosité est telle que, parfois, elle sauve véritablement des vies : en prenant soin de tel enfant forcé à travailler, ou de tel autre abandonné… La générosité et l’empathie sont des trésors merveilleux. Je l’ai vu de mes propres yeux.
Vous savez, dans le livre d’or de l’exposition, il y a un mot qui m’a touché. Écrit en vietnamien, il disait : « Merci pour ces photos qui m’ont replongé dans mon enfance. » Au fond, c’est cela, le but de tout ceci. Répondre à la morosité en replongeant dans le royaume de l’enfance. C’est-à-dire aller à la rencontre des enfants d’aujourd’hui, pour leur tendre la main quand ils en ont besoin, notamment grâce au parrainage… ou leur tendre un miroir, pour que nos écoliers de France aussi se découvrent forts, généreux, chanceux parfois, capables du meilleur… plutôt que de broyer du noir.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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