
LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - Guillaume Mariau revient sur un manifeste qu'il a écrit avec Enfants du Mékong pour voyager autrement. Le constat de départ, c’est que le tourisme de masse a des effets de plus en plus visibles, et souvent délétères.
Avec Enfants du Mékong, j’ai écrit un manifeste pour voyager autrement. Le constat de départ, c’est que le tourisme de masse a des effets de plus en plus visibles, et souvent délétères. On pense d’abord à la dégradation du patrimoine historique, comme les temples d’Angkor. Mais il y a aussi un développement anarchique des infrastructures, la pollution des eaux, la bétonisation des côtes, la perte de biodiversité.
Et puis il y a des conséquences plus insidieuses : dans certaines villes, les prix de l’immobilier flambent, les habitants sont repoussés toujours plus loin. Et même sur le plan éducatif, certains enfants, dans les zones touristiques, préfèrent vendre des souvenirs aux touristes plutôt que d’aller à l’école.
Notre but, ce n’est ni d’encourager, ni de faire la morale. Mais si l’on choisit de voyager, alors autant que ce soit pour aller à la rencontre, pas pour simplement "consommer un pays". Voyager autrement, c’est sortir des circuits balisés, écouter, comprendre. Et donc contribuer au développement des régions que l’on découvre.
Il existe des structures spécialisées, comme Coup de Pouce Humanitaire, qui encadrent très bien ces démarches. Mais dans beaucoup de cas, le volontariat court, mal préparé, fait plus de mal que de bien. Si je ne suis pas formé, en quoi je suis compétent pour débarquer dans une école au fin fond de la Thaïlande et donner des cours d’anglais ? L’aide, pour être juste, demande du temps, de l’humilité, et une vraie compréhension du terrain.
Ce que nous, on propose, c’est le parrainage. Parrainer un enfant ou une école et profiter d’un voyage pour leur rendre visite. Chaque année ce sont plus de 300 parrains d’enfants de Mékong qui vont rendre visite à leurs filleuls. Nos parrains ne vont pas là où vont les touristes. Ils traversent des rizières, montent en moto, partent loin des circuits classiques… pour partager quelques heures avec une famille qui ne reçoit jamais personne. Un repas simple, une lettre lue ensemble, et beaucoup d’émotion.
Et à leur retour, tous nous disent la même chose : "On a adoré les plages, les temples… mais le plus beau moment, c’était la rencontre avec notre filleul."
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.
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