
LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - Cette semaine, Guillaume Mariau présente une exposition photo mise en place par les Enfants du Mékong : "Le cartable ou la rue". En image, le bras de fer entre éducation et nécessité d'aider sa famille, et ce pour des millions d'enfants.
On a souvent une image assez simpliste du travail des enfants : on imagine des enfants dans des usines ou des mines, travaillant 15 heures par jour. Malheureusement, cela existe. L’Organisation internationale du travail estime qu’environ 80 millions d’enfants dans le monde exercent un travail dangereux.
Mais il y a aussi des centaines de millions d’enfants qui, même s’ils peuvent aller à l’école, doivent encore aider leurs parents et travailler. La réalité, c’est un bras de fer permanent : d’un côté, le travail imposé par la pauvreté ; de l’autre, l’école, promesse d’un avenir meilleur. Et l'exposition photo portée par Enfants du Mékong : "Le cartable ou la rue" illustre ce bras de fer.
Travailler pour aider ses enfants n'est pas nécessairement mal. Quand il s'agit d'une ou deux heures par jour pour aider les parents, ce n’est pas un problème. C’est même souvent une source de fierté et de responsabilisation pour l’enfant.
Mais la réalité, c’est que dans beaucoup de cas, quand la famille est pauvre, le travail empiète sur l’enfance, sur le potentiel de l’enfant, sur sa dignité, et nuit gravement à son développement physique et mental.
Antoine Besson, journaliste, et Christophe Keip, photographe professionnel, sont partis rencontrer 22 enfants qui jonglent chaque jour entre travail et école. Ils leur ont donné la parole.
C’est donc une exposition immersive : pour chaque portrait, il y a aussi un témoignage audio, la voix de l’enfant qui raconte son quotidien.
Par exemple, il y a Zessan, une petite fille des Philippines : le matin, elle vend des souvenirs dans la rue pour les touristes… et l’après-midi, elle file au collège, en uniforme, des rêves plein la tête.
Ces témoignages sont très puissants, et nous rappellent à quel point l’école est perçue comme une chance par ces enfants.
L'exposition sera présentée un peu partout en France, avec une première à Paris, dans une serre du parc André-Citroën, du 14 au 27 mai. Puis à Roanne, à Lavaur, à Champagne-sur-Seine, et bien d’autres dates suivront dans les prochains mois.
Et pour ceux qui le souhaitent, il est aussi possible de commander l’exposition pour l’installer dans un établissement scolaire ou dans une entreprise. Toutes les infos sont disponibles sur le site d’Enfants du Mékong ou tout simplement en tapant "Le cartable ou la rue" sur Google.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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