Léon XIV, un pape made in USA

Les relations s’avéraient compliquées entre le pape François et le catholicisme américain. Avec son statut de pape, Léon XIV pourra davantage aider les États-Unis que lorsqu'il n'était que cardinal. Aujourd’hui, environ un Américain sur quatre est catholique.

Les États-Unis : une histoire profondément liée à la religion  

Pour une partie des pères pèlerins et des puritains anglais qui étaient partis vers l'Amérique au XVIIe siècle, l'Amérique représentait la nouvelle terre où il fallait vivre. Un héritage biblique partagé aussi bien par les Américains que par les catholiques. "La terre promise, c'est l'espérance d'une nation, quelque chose d'assez compréhensible mais dont il faut tenir compte", assure Jean Duchesne. 

La terre promise, c'est l'espérance d'une nation, quelque chose d'assez compréhensible mais dont il faut tenir compte

Un peu plus tard, à la fin du XIXe siècle, l’américanisme s’est développé dans l’Église catholique aux États-Unis. Une tendance qui donnait la priorité à l’action plus qu’à l’étude et à la contemplation. Léon XIII, prédécesseur de Léon XIV, a publié en 1899 Testem benevolentiæ nostræ, un texte dans lequel il s’y oppose. Au contraire, le pape essayait de maintenir le dogme, de manière très ferme, considérant que l'armature intellectuelle servait de référence absolument nécessaire.

Possible connexion entre J.D. Vance et Léon XIV sur le plan économique

Depuis janvier 2025, J.D. Vance est devenu le 50e vice-président des États-Unis, sous la présidence de Donald Trump. Figure montante de la politique américaine et qualifié de post-libéral, il défend des politiques conservatrices axées sur la famille et la religion. "La foi de J.D. Vance est certainement très sincère, il essaye de conjuguer sa foi avec ses opinions politiques, ce qui est légitime, mais ce qui ouvre aussi des débats", pense Jean Duchesne. 

Une connexion entre Léon XIV et ce monde post-libéral serait évidemment une hypothèse heureuse

Léon XIII est connu encore aujourd'hui à travers Rerum Novarum, une encyclique datant de 1891 qui a essayé de porter au plus haut la dignité du travailleur et celle de l'homme, alors en pleine révolution industrielle." Une connexion entre Léon XIV et ce monde post-libéral serait évidemment une hypothèse heureuse", assure le professeur émérite.

Une ancienne incompréhension entre le cardinal Prévost et J.D. Vance

Léon XIV, anciennement le cardinal Prévost, s’était opposé sur les réseaux sociaux à J.D. Vance à propos de ses positions sur le caractère concentrique de la charité. L’actuel vice-président affirmait que la charité devait commencer avec les personnes les plus proches et puis par ordre décroissant avec les personnes plus lointaines, sur fond de vision anti-immigration. "Si c'est une question de principe, c'est discutable. Mais il est bien évident qu'il est plus facile d'aider son voisin que quelqu'un qui est à 15 000 km", pense le cofondateur de l’édition française de la revue Communio. Cet argument avait été récusé par le cardinal Robert Francis Prévost.

Le message de J.D. Vance vis-à-vis de Léon XIV est tout à fait positif. Donc je ne pense pas que ce soit la guerre

Mais à ce moment-là, tel que le sujet était présenté, c'était une question de principe et non pas quelque chose de pragmatique. Après cette incompréhension, "le message de J.D. Vance vis-à-vis de Léon XIV est aujourd’hui tout à fait positif. Donc je ne pense pas que ce soit la guerre".