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Faut-il abolir la papauté ?

Faut-il abolir la papauté ?

Un article rédigé par Albane Joly - RCF, le 4 avril 2025 - Modifié le 5 avril 2025
Le Grand TémoinFaut-il abolir la papauté ?

L'Église catholique a traversé le temps avec la papauté. Sa gouvernance par sa durée peut déjà être considérée comme un exploit. Néanmoins, des voix affirment qu'elle est trop absolue. Alors, le pouvoir du pape doit-il être réduit et doit-on revenir à une tradition des églises régionales ? Témoignage de Robert Ageneau, ancien directeur de la revue Spiritus, fondateur des éditions Harmattan et Karthala et auteur de Réformer ou abolir la papauté - Un enjeu d’avenir pour l'Église catholique.

Pour Robert Ageneau, le pouvoir du pape est trop centralisé. © UnsplashPour Robert Ageneau, le pouvoir du pape est trop centralisé. © Unsplash

Décentraliser la papauté et limiter son pouvoir 

Le pape François a apporté un style nouveau avec notamment une voix forte pour les migrants ou pour la sauvegarde de la planète. Pour Robert Ageneau, son pouvoir reste trop centralisé, le pape étant au-dessus de tous les évêques, les conciles et les synodes."

"Or dans notre époque où la démocratie est devenue un idéal, il faudrait plus de démocratie dans l'Église", affirme l’ancien directeur de la revue Spiritus. En outre, il explique que les frères protestants, anglicans et orthodoxes expriment encore un grand malaise face cette papauté catholique qui exerce une primauté sur l'ensemble des chrétiens. 

Le futur pape devrait réactiver une pratique conciliaire aux églises régionales, qui auraient un pouvoir délibératif et pas uniquement consultatif

Afin de décentraliser cette papauté, Robert Ageneau propose deux solutions. Le nouveau pape "pourrait sortir de cette position d'absolu mais j'imagine que c'est difficile". Et il suggère d’introduire plus de pratiques collectives dans l'Église catholique avec plus de processus démocratique. "Le futur pape devrait réactiver une pratique conciliaire aux églises régionales, qui aurait un pouvoir délibératif et pas uniquement consultatif, affirme le fondateur de maisons d'édition. 

Pour nourrir sa réflexion, il est possible de regarder la Conférence des évêques en France, constituée de l'ensemble des évêques et cardinaux, qui se rapprochent du modèle des églises régionales. 

S’inspirer du modèle des anglicans ou des protestants

L'idée de maintenir l'unité est un maître mot pour l’Église, d’autant plus qu’il y a en son sein des forces centrifuges compte tenu des différentes implantations culturelles. Le pape représenterait le point de ralliement pour les catholiques du monde entier.

Ils ont une forme de communion, une forme d'assemblée collective, notamment dans leurs institutions

Robert Ageneau met en lumière le modèle des anglicans ou des protestants. "Ils ont une forme de communion, une forme d'assemblée collective, notamment dans leurs institutions", souligne-t-il. Ces chrétiens sont régulièrement conviés à des synodes et appartiennent au Conseil œcuménique des Eglises. Une communauté basée à Genève de 352 églises dans plus de 120 pays et représentant plus de 580 millions de chrétiens.

Pour les églises membres, c'est un lieu où elles peuvent réfléchir, parler, agir, prier et travailler ensemble. Bien que le pape ne soit pas un membre de ce conseil, les catholiques peuvent tout à fait y collaborer. 

Articuler davantage la science avec la foi

Robert Ageneau suggère deux principales directions pour l'Église. D’abord, pour toutes les personnes qui étudient la théologie, "il faut assimiler tout le renouveau exégétique des écritures qui existe depuis deux siècles" car beaucoup de choses neuves ont été débattues par rapport à la vie de Jésus. "On ne peut plus lire de manière littérale un certain nombre de choses", poursuit-il. 

Les chrétiens, comme disait l'épître Diognète du Ier siècle, vivent dans leur temps et avec les citoyens

Par ailleurs, l’ancien missionnaire affirme que "le discours théologique doit être en accord avec la modernité et ses valeurs, notamment la philosophie des sciences et la théorie de l'évolution". L’écrivain prône une articulation accentuée de la foi avec la science. "Il a fallu attendre trois ou quatre siècles pour que le Saint-Siège, en 1992, reconnaisse une erreur dans l'affaire Galilée", souligne-t-il. 

Le temps de l'Église et le temps de Dieu sont plus longs mais "les chrétiens, comme disait l'épître Diognète du Ier siècle, vivent dans leur temps et avec les citoyens" qu’ils soient croyants, athées, agnostiques ou qu'ils aient un très haut niveau scientifique. 

L'évangile, "avec un message loin d'être figé, doit être retraduit dans la culture contemporaine par les chrétiens et catholiques", résume Robert Ageneau.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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