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Clotilde Brossollet | Fin de vie,perdre une bataille mais poursuivre la guerre!

Clotilde Brossollet | Fin de vie,perdre une bataille mais poursuivre la guerre!

Un article rédigé par Clotilde Brossollet - Radio Notre Dame, le 4 juin 2025 - Modifié le 4 juin 2025
Le point de vue de 7h20Clotilde Brossollet | Fin de vie,perdre une bataille mais poursuivre la guerre!

LE POINT DE VUE DE CLOTILDE BROSSOLLET - Mardi dernier, la loi sur « un droit à l’aide à mourir » a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Il semble que la suite du processus législatif soit inéluctable et que rien ne pourrait empêcher la France de rejoindre les pays qui ont légalisé l’aide active à mourir. Mais que tout soit joué, rien n'est si sûr !

 

Clotilde Brossollet © Claudia CorbiClotilde Brossollet © Claudia Corbi

La loi fin de vie n'est pas encore passée ! Le vote à l’Assemblée nationale n’est qu’une première étape. Celui au Sénat ne devrait pas avoir lieu avant la fin de l’automne après un passage en commission et des auditions. Là, les sénateurs, en majorité à droite, pourraient largement amender le texte. Ensuite la seconde lecture à l’Assemblée nationale, qui se fera là encore après un passage en commission, n’est prévue qu’au début de l’année prochaine où lui trouver une place dans le calendrier législatif ne sera pas chose facile. Surtout si les travaux parlementaires sont suspendus durant la campagne des municipales en mars 2026. Puis poursuite de la navette avec un retour au Sénat. En cas de désaccord entre les deux assemblées : passage par la commission mixte paritaire, qui, en l’absence de compromis, se solderait par un nouveau vote à l’Assemblée nationale. Un parcours qui fait dire à certains qu’il n’est pas totalement garanti que la loi soit votée avant la fin de la mandature présidentielle. Surtout si une nouvelle dissolution a lieu ! 

Avoir du temps ne veut pour essayer de changer la donne…

Ce temps, il faut l'utiliser pour poursuivre le combat de façon efficace. Ces derniers mois, certains arguments se sont rendus bien plus audibles que d’autres, en particulier les arguments économiques et sociaux qui dénoncent la mise en danger des personnes malades les plus pauvres et des personnes handicapées. Ceux qui ont su se faire entendre sont ceux qui ont pointé du doigt le caractère ultra-libéral et validiste de cette loi. Leurs voix ont ainsi pu trouver une place dans les médias généralistes. Ainsi Le Monde a publié la tribune d’un sociologue néerlandais qui expliquait comment l’aide active à mourir avait fondamentalement modifié la relation au soin aux Pays-Bas, l’avocate féministe et militante pour le droit des personnes handicapées, Elisa Rojas, a pu exprimer ses craintes dans les pages de L’Humanité, du Monde et au micro de France Culture… Il faut abandonner les arguments anthropologiques et philosophiques, non parce qu’ils ne sont pas justes, mais parce qu’ils sont battus en brèche par l’incapacité de notre société à donner aux mots une définition commune. Derrière les mots de liberté et de dignité se glissent des significations bien trop différentes pour que nous puissions en faire des points d’ancrage pour débattre. 

Qui pourraient être convaincus ?

Il faut commencer par s'adresser aux députés. Les sondages leur disent qu’ils ont été élus par un électorat qui, entre 70 et 89 %, est favorable à l’euthanasie. Représentants de la Nation et soucieux de leurs électeurs, ils doivent comprendre qu’il n’y a pas unanimité populaire. Mais nous devons aussi mener la bataille de l’opinion en lançant le débat autour de nous, à la machine à café, dans nos repas de famille, à la sortie de l’école… Et rappeler quelques faits :

  • Cette loi concerne les malades et les personnes handicapées dont le pronostic vital n’est pas engagé et qui, déjà marginalisés, pourraient s’orienter vers ce dispositif qui leur présente la mort comme une solution.
  • Si l’égalité d’accès aux soins est inscrite dans la loi cela ne signifie pas que c’est une réalité. Les exemples belges, canadiens et néerlandais ont montré que ce type de loi a pour effet inévitable de mener à la mort des personnes qui auraient dû bénéficier de soins somatiques, psychiques, et de moyens pour favoriser leur autonomie, leur soutien.
  • Il s’agit de sauver des vies, celles de ceux qui ne pourront se défendre, nous ne pouvons donc pas déserter le champ de bataille !
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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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