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Projet de loi sur la fin de vie : les religions dénoncent "une rupture de civilisation"

Projet de loi sur la fin de vie : les religions dénoncent "une rupture de civilisation"

Un article rédigé par Etienne Pépin - le 25 avril 2024 - Modifié le 20 mai 2025
L'actu chrétienneProjet de loi sur la fin de vie : les religions dénoncent "une rupture de civilisation"

Avant que le sujet ne revienne sur la table en ce printemps 2025, les représentants des cultes ont été auditionnés en avril 2024 à l’Assemblée nationale par la commission spéciale sur le projet de loi sur la fin de vie. Ils ont tous alerté sur les conséquences d’une "aide à mourir" qui risque d’ouvrir à l’euthanasie et au suicide assisté. Ils ont tous appelé au développement des soins palliatifs par la loi Claeys-Leonetti, encore mal appliquée.

Les représentants des cultes alertent sur certains points du texte toujours en débat. © Aline Morcillo/Hans LucasLes représentants des cultes alertent sur certains points du texte toujours en débat. © Aline Morcillo/Hans Lucas

Catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans et bouddhistes, représentés mercredi 3 avril 2024 à l'Assemblée nationale, sont unanimes. Tous dénoncent un projet de loi qui représente une "rupture de civilisation". Après cette audition, Mgr Pierre d’Ornellas a répondu à nos questions, il est responsable du groupe de travail "Bioéthique" de la Conférence des évêques de France (CEF).

Laisser mourir ou faire mourir ?

Lors d'une audition à l'Assemblée nationale par la commission spéciale sur le projet de loi sur la fin de vie, les représentants des religions ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets sociaux du projet de loi sur la fin de vie qui prévoit une "aide à mourir". Pour Mgr d’Ornellas, il est essentiel de faire la distinction entre "le laisser mourir et le faire mourir". Il interroge la notion d’intention : "Avoir l’intention d’apaiser sans vouloir donner la mort – même si on va jusqu’à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort –, c’est radicalement différent de l’intention de donner la mort".

Les évêques ont rappelé que "la dignité d’une société humaine consiste à accompagner la vie jusqu’à la mort et non à faciliter la mort". À ce titre, Mgr d’Ornellas interroge le rôle des familles autour des personnes en fin de vie. Il regrette que "bien souvent les soignants n’ont pas le temps ni les moyens d’accompagner les familles, on ne leur explique pas ce qui se passe pour leur proche, la souffrance des familles n’est pas accompagnée". D’ailleurs, seuls 20 % des patients en fin de vie sont accompagnés par leurs proches.

Notre modèle de société en danger ? 

Les religions l’ont alors répété lors de cette audition au printemps 2024, le projet de loi sur la fin de vie "fragilise les liens familiaux et communautaires et encourage une vision individualiste de la fin de vie". Pour Mgr d’Ornellas, puisant dans l’encyclique Laudato Si', l’être humain est un être de relation, l’humanité est un écosystème qu’il ne faut pas déstabiliser.

Un écosystème qui ne peut exister que quand on commence à prendre soin des plus fragiles

"Donner la mort fragilise cet écosystème, explique le responsable du groupe de travail "Bioéthique" de la conférence des évêques de France. La relation entre les êtres humains est tellement forte qu’ils forment entre eux un écosystème qui ne peut exister que quand on commence à prendre soin des plus fragiles".

Dans ce contexte, les religions sont-elles encore entendues par notre société et les élus de la république ? Pour Mgr d’Ornellas, "il faut arriver à considérer l’être humain avec plus de profondeur. L'être humain cherche un sens à sa vie, à la mort, à l’amour. La sagesse des religions sera toujours écoutée". Les évêques rappellent que "nul n’est l’exclusif propriétaire de sa vie, ses décisions comptent également pour les autres. La fraternité existe donc pour tisser des liens de vie et non pour arrêter la vie."

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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