Pascale Morinière | Les priorités pour les familles

La famille est cette communauté de vie et d’amour qui constitue le plus petit élément de notre société. Elle en est la cellule vitale. La famille est l’organisation que l’on retrouve dans toutes les cultures pour articuler la différence des sexes et des générations. Elle est faite de deux axes : un axe vertical, l’axe filiatif avec la succession des générations et un axe horizontal, celui du couple avec la différence homme-femme.

La durabilité et la générativité de la famille

Sa vocation est d’être durable et générative. Tenir dans le temps et donner la vie. Mais elle est aujourd’hui malmenée dans ces deux missions essentielles.

La durabilité de la famille est mise à l’épreuve par la fragilité des liens conjugaux. ¼ des familles sont des familles monoparentales, à 82% avec une mère seule avec toutes les conséquences bien connues de paupérisation économique, sociale, éducative… 41% des enfants de familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté. Lorsqu’une famille explose, c’est la société qui se fragmente davantage.

La générativité est la capacité à engendrer. Les derniers chiffres de l’INSEE montrent que nous sommes à presque 3 années de baisse continue de la natalité d’un mois à l’autre. Les Français ont 1,62 enfants alors qu’ils souhaitent en accueillir 2,27. Le problème n’est pas le phénomène « no kids » en France. C’est la question du manque de moyens et de conditions favorables.

Prévenir la rupture

Le pouvoir politique ne peut pas tout mais il peut au moins donner des cadres favorables.

La prévention des séparations devrait être une préoccupation majeure. C’est aujourd’hui un impensé des politiques publiques. Tout s’efface devant la liberté des couples à se séparer. Mais ce mantra n’est plus tenable face au coût engendré pour la société. La prévention des ruptures devrait faire partie des objectifs de la branche famille de la Sécurité sociale.

Pour ce qui est de l’accueil des enfants, nous sommes bien loin du réarmement démographique. Nous savons ce qu’il faudrait faire. Nous avons à mener une politique familiale d’investissement résolue pour que les jeunes couples puissent accueillir les enfants souhaités.
Bonnes vacances à chacun !