Madeleine Vatel | Le Mois de la création : que veut dire "la bonté" du Dieu créateur ?
LE POINT DE VUE DE MADELEINE VATEL – Le Mois de la Création est un événement important institué par le pape François. Dans cette chronique, Madeleine Vatel, journaliste pour RCF - Radio Notre Dame, nous interpelle sur la Genèse, une cosmogonie pas banale. Le fait de croire que Dieu est « à l’origine du monde » change véritablement l'approche de notre présence sur terre. Mais comment ?
Madeleine Vatel © Sabine de RozieresLe mois de la création pour les chrétiens, ce n’est pas un mois consacré à la création disons artistique, la mode, le design, la musique. Encore que…Non vraiment ce qui compte ce ne sont pas les émotions, les idées ou la vision déroutante des créateurs. C’est plutôt vers les origines du Monde que ce temps essaie de sensibiliser les chrétiens.
Dieu crée un monde qui est bon
Pour les chrétiens, le fait de croire que Dieu est « à l’origine du monde ». Qu’est ce que ça change finalement ? D’abord, il y a une différence intéressante qu’on entend dès les toutes premières pages de la Bible. C’est ce qu’on peut lire dans le Livre de la Genèse, c’est que Dieu crée un monde qui est BON. Vous vous souvenez peut-être de cette parole, ce verset à la fin de chaque journée « : il y eu un soir, il y eut un matin, ce fut le premier, le deuxième, le troisième jour, et ainsi de suite jusqu’au 7ème jour « et Dieu vit que cela était bon ». A sept reprises, dans le récit de la Création, Dieu observe sa création, et la trouve bonne, voir très bonne.
Et bien moi, ça m’a étonné qu’on précise « Dieu vit que cela était bon ». Je me suis demandée s’il aurait pu en être autrement. Pourquoi le texte a-t-il besoin d’inscrire que ce crée Dieu, c’est BON. Avec mon invitée, la bibliste Catherine Vialle, ça a été l’occasion de revenir sur d’autres récits, en dehors de la Bible, et qui racontent eux aussi les origines du monde, pas de façon historique, mais plutôt mythologique, ce qu’on appelle, la cosmogonie.
La création à la fois bonne et mauvaise ?
Souvent dans les récits de création qu'on peut trouver chez d'autres peuples, la création est à la fois bonne et mauvaise dès le début. Le dieu qui crée, va créer souvent sur base d'un matériau qui est à la fois bon et mauvais. Il y a une ambivalence dans la plupart des cosmogonies.
Là en l'occurrence on insiste sur le fait que cette création est bonne. Le ciel la terre, la mer, les animaux, les végétaux, et l’être humain : dire de cette qu’elle est bonne, c’est dire qu'elle correspond au projet de Dieu, qu'elle a été pensée par Dieu, voulue par Dieu, telle qu'elle est, en elle-même. Si vous lisez ces pages de la Genèse, on voit bien que la forme du texte elle-même est harmonieuse, parce que le récit de la création en hébreu, c’est de la poésie.
Marquer ce temps pour le souvenir
Si tout est dans la Genèse, pourquoi les chrétiens ont-ils ajouté un « mois de la création » dans leur calendrier ? Si on relit l’intention du Pape François, l’idée était que les croyants marquent ce temps pour se souvenir :
- Qu’ils sont « gardiens de la création »,
- Que cette création « l’œuvre merveilleuse » de Dieu.
- Que c’est aussi un temps pour demander l’aide pour la protéger
- Et pour prendre conscience que même s’ils participent à la dégradation du monde, les humains peuvent et pourront toujours invoquer la miséricorde de Dieu. Voilà 4 points donnés par le Pape François qui est à l’origine de ce « mois de la création ».
Ca peut être intéressant de faire un focus sur les animaux. Crée le 5ème et le 6ème jour, les monstres marins, les oiseaux, les bêtes sauvages. C’est tout un imaginaire, tout un bestiaire. Et ces récits racontent les liens des humains avec le serpent, la colombe, l’âne, l’agneau, et même les fourmis. Des animaux que Dieu les a créé le même jour que les humains. Et ça a du sens, c’est ce que nous expliquera Catherine Vialle.
Ce mois de la Création s’achèvera le 4 octobre, qui est la fête de Saint François d’Assise.


Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Madeleine Vatel, journaliste au service foi & spiritualité de RCF ;
- Le mardi : Claire des Mesnards, pasteure de l'EPUdF et secrétaire exécutive du réseau européen chrétien pour l’environnement, et Elisabeth Walbaum, déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante ;
- Le mercredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Marie Wallaert de Lutte & Contemplation ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, et Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Etienne Pépin, directeur des programmes de RCF et Radio Notre-Dame.




