Paix pour la Création: "les guerres provoquent des destructions" rappelle le chanoine Tschann
Depuis le 1er septembre et jusqu'au 4 octobre prochain, fête de la Saint-François d'Assise, a lieu le temps pour la création 2025, un temps œcuménique privilégié pour prendre soin de notre planète. On en parle avec le Père Jean-Marie Tschann, doyen des chanoines à la cathédrale de Nice. Il a été jusqu'à cet été responsable du service politique et société du diocèse de Nice.
Jean-Marie Tschann dans le studio de RCF à NiceRCF: Cette année, la thématique de la Paix a été choisie. C'est une thématique en écho à l'actualité.
P. J-M Tschann: Je pense que l'actualité internationale a dû jouer dans le choix de ce thème, que ce soit la guerre en Ukraine, les guerres au Moyen-Orient, Israël, le Hezbollah, la bande de Gaza, la Cisjordanie et puis dans d'autres pays du monde aussi, comme en Birmanie, au Soudan, au Yémen, etc. Et puis le pape Léon XIV est lui-même très sensible à la paix. C'était déjà dans ses premiers mots quand il est apparu au balcon de la basilique Saint-Pierre et je pense que cela a un rapport. Le rapport avec la sauvegarde de la Création, c'est que les guerres provoquent des destructions, des dommages dans la Création et parfois des dommages irréversibles. Cependant, ce qui est intéressant dans ce thème, c'est la paix avec la Création.
Rappeler que la sobriété heureuse est possible
RCF: avons nous besoin de faire la paix avec la Création ?
P. J-M Tschann: Alors là, c'est une vaste question parce que c'est un peu le thème de l'encyclique Laudato Si, qui date maintenant de dix ans, où le pape François avait montré qu'il est souhaitable qu'il y ait un respect et une harmonie entre l'Homme et l'ensemble de la Création, que ce soit la terre avec ses ressources minérales, avec la variété de ses végétaux, de ses animaux, toute la biodiversité. Et puis le pape François soulignait dans Laudato Si qu'on est aux prises avec une tendance qu'il appelle le paradigme techno-économique, c'est-à-dire que les mécanismes de la consommation, de la production sans souci de l'environnement, produisent une espèce de guerre entre l'homme et la création, qui se traduit par exemple par une diminution de la biodiversité, par beaucoup de choses.
RCF: La paix peut-elle aussi venir elle-même de la Création quand on s'immerge, quand on la contemple plus attentivement ?
P. J-M Tschann: Tout à fait. Si le pape François a mis comme titre de son encyclique le début du cantique des créatures de saint François d'Assise, Laudato Si, c'est bien parce que l'exemple de saint François qui savait admirer la création, qui voyait les traces de Dieu, de sa bonté, du fait que Dieu est donateur de vie. Donc tout à fait, l'Homme a besoin d'avoir un regard contemplatif sur la Création. Vous savez saint Bernard disait qu'il priait mieux in silvis que in libris, il priait mieux dans les forêts qu'en lisant des livres. Donc la contemplation de la Création peut nourrir aussi la prière et la paix intérieure de l'homme. On peut en faire l'expérience dès qu'on se retire un peu du monde pour être plus dans la nature.


Chaque jour, Marine Samzun reçoit un invité qui raconte l'actualité en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
