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RCF Lien fort entre santé mentale et précarité, par Anne-Gaël Guiol

Lien fort entre santé mentale et précarité, par Anne-Gaël Guiol

Un article rédigé par Anne-Gaël Guiol - RCF, le 26 avril 2024  -  Modifié le 29 avril 2024
Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale Lien fort entre santé mentale et précarité, par Anne-Gaël Guiol

En effet, il existe une interaction forte entre précarité et santé mentale. Lorsqu'une des composantes se présente, l’autre a tendance à l’alimenter et vice-versa. 

La précarité impacte la santé mentale, et l'inverse est aussi vrai. © Fondation Falret La précarité impacte la santé mentale, et l'inverse est aussi vrai. © Fondation Falret

Le risque de rupture sociale pour les personnes avec des troubles psychotiques ou de l’humeur est dix fois plus important que pour la population générale et inversement : la situation d’exclusion et de précarité peut entrainer l’apparition d’une souffrance
psychique.

Une étude publiée par la Haute Autorité de Santé (Has) en janvier 2024 le confirme : "La souffrance mentale et la précarité sont deux notions qui sont éminemment synergiques. Tel un cercle vicieux la précarité peut générer des problèmes de santé mentale, qui eux-mêmes génèrent de la précarité"

Les agents agitateurs de cette spirale négative 

La Fondation Falret l'a évoqué lors d’une précédente chronique : le logement est un déterminant majeur de santé. Or, le nombre de personnes sans abri a plus que triplé en 20 ans ! L’Insee en comptabilisait 90 000 en 2001, 140 000 en 2012 et aujourd’hui près de 300 000,
selon la Fondation Abbé Pierre.
Une étude française en 2009 montrait qu’environ un tiers des personnes sans domicile en Ile-de-France souffraient de troubles psychiatriques sévères : troubles psychotiques et troubles de l’humeur – dépression et troubles anxieux. Vous comprenez donc l’importance de créer des réponses spécifiques à la fois en terme d’accompagnement mais aussi de logement.

Des solutions et d’initiatives pour aider ces précaires 

Il est essentiel de développer des pratiques “d’aller vers”. Traduisez : ne pas attendre que les personnes concernées viennent chez le médecin pour se soigner ! Les équipes mobiles Psychiatrie Précarité, pilotées par le secteur psychiatrique, ont été créés dans les années 90 et pérennisées en 2005. Ce sont aujourd’hui plus de 200 professionnels en France (psychologues, infirmiers, psychiatres, mais également assistants sociaux) qui vont aller directement à la rencontre de cette population.

Au niveau du logement, nous pouvons évoquer le dispositif Un Chez Soi d’Abord ! Ce dispositif expérimental il y a 10 ans a depuis été pérennisé et étendu à plus de 30 villes en France. Il consiste à permettre à des personnes sans abri, souffrant de troubles psychiatriques sévères d’accéder directement à un logement, avec l’hypothèse que c’est grâce à ce préalable que représente le logement que pourront
se travailler l’accès au soin ou encore l’insertion sociale.
Et puis enfin, des résidences accueil continuent également de se développer, toujours pour ce même public mêlant trouble de santé mentale et précarité. Avec l’augmentation du nombre de personnes sans abri, on ne peut qu’encourager le développement de ces dispositifs et le fait qu’ils soient le plus connus possible !

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale

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