Corinne Bitaud | Comment sera la vie sur Terre en 2225 ?

Aujourd’hui, Corinne Bitaud propose un reportage assez extraordinaire : elle a voyagé dans le futur et nous a rapporté des nouvelles toutes fraîches.

À la rencontre de la génération 2225

En tant que chroniqueuse sur l’écologie, je vous parle régulièrement des choses difficiles qui vont arriver si nous ne changeons pas de mode de vie : réchauffement climatique, montée des eaux, tempêtes, amaigrissement des sardines… Mais tout cela est en partie basé sur des modèles prévisionnels, et parfois on entend dire que les scientifiques exagèrent, ou même qu’ils sont au service d’un agenda politique caché, ou encore que le pire n’est jamais certain. Alors, le week-end dernier, j’ai décidé d’aller voir moi-même ce qu’il en était. Euh non, ce qu’il en sera. N’écoutant que mon courage, j’ai embarqué dans un vaisseau temporel et je me suis rendue en 2225, à la rencontre de mes arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants. Oui, vous avez bien compté : à la rencontre de la 7ᵉ génération après nous.

Je vous avoue que je m’attendais à de copieux reproches de leur part, pour l’état dans lequel nous leur avons transmis notre planète. Je n’en menais pas large en sortant de la capsule… Aussi, vous imaginez ma surprise quand j’ai été accueillie à bras ouverts, avec de chaleureux remerciements ! Imaginez-vous qu’en 2225, nos arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants vivent heureux, sur une planète apaisée, et qu’ils savent parfaitement les trésors d’imagination que nous, nos enfants et nos petits-enfants avons déployés pour pouvoir en arriver là. Car ils connaissent très bien, par leurs livres d’histoire, la situation dans laquelle nous étions en 2025, et ils nous sont extrêmement reconnaissants de ne pas avoir baissé les bras, de ne pas avoir renoncé à penser à leur avenir à eux, la 7ᵉ génération.

S’appuyer sur ses capacités

Sur la Terre de 2225, chacun participe à la hauteur de ses capacités à la satisfaction des besoins, qu’on a appris à différencier des désirs. L’agriculture s’appuie sur les écosystèmes au lieu de les violenter, et nourrit toute la population grâce à une transition alimentaire réussie, d’ingénieux systèmes de solidarité et à l’élimination du gaspillage. Car chacun a appris à reconnaître que les produits de la terre ont une valeur, au moins aux yeux de Dieu. Sur la Terre de 2225, certes, le niveau des mers a un peu monté, mais moins que ce que l’on craignait en 2025, parce que l’on a repensé l’occupation des territoires et la conception des logements pour réduire drastiquement les déplacements quotidiens et la consommation d’énergie. Et l’énergie dont on a besoin est désormais renouvelable.

La société de 2225 est véritablement une société durable. Sa construction a fait appel à des concepts tellement innovants (de respect, de partage, de solidarité, de bien commun…) qu’il a bien fallu 5 ou 6 générations d’humains pour en dessiner les contours et réussir finalement à la mettre en œuvre ! Oui, nos arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants mènent une vie sobre, mais tellement heureuse ! Ils vivent pleinement les valeurs du Carême et témoignent qu’une vie nouvelle est possible.