Chaque mois, une émission depuis une ferme de la Manche pour expliquer les enjeux de l’agriculture aujourd’hui et les solutions mises en place. Une émission réalisée en partenariat avec le CRDA de la Manche, Comité Régional de Développement Agricole.
Contrairement aux apparences, la Manche n’est pas à l’abri du manque d’eau. Après plusieurs périodes de sécheresse, les acteurs du territoire ont pris conscience de la nécessité d’évaluer les ressources et les besoins en eau du département. Chaque année, dans le département, 60 millions de m³ sont prélevés, que ce soit pour l'alimentation en eau potable, pour l’industrie et pour l’agriculture. Si dans beaucoup de régions de France, l’eau est surtout utilisée pour l’irrigation, dans la Manche, elle est utilisée pour l’élevage laitier et le maraîchage. Abreuvement des animaux, nettoyage de la salle de traite, pré-refroidisseur, on estime le besoin pour la production laitière annuelle du département entre 10 et 14 millions de m³. Il s’agit d’une estimation, car contrairement à la consommation d’eau potable, il est très difficile de connaître la quantité exacte d’eau utilisée pour l’agriculture. C’est pour cela que différentes expérimentations sont menées dans la Manche pour acquérir des connaissances plus précises et tester des manières d’économiser l’eau. L’enjeu est de préserver la ressource, aussi bien en quantité qu’en qualité. On en parle avec :
* Marie Plessis, directrice de la Ferme Expérimentale de la Blanche Maison
* Rodolphe Cauchard, éleveur laitier à Savigny
* Alexia Waeyaert, conseillère au Groupement de défense sanitaire de la Manche, spécialisée dans la qualité de l’eau.
* Catherine Brunel, animatrice au CRDA de la Manche.
L’autonomie protéique est une nécessité aujourd’hui alors que la France importe chaque année 2,4 millions de tonnes de tourteaux de soja, en provenance principalement d'Amérique du Sud. Une importation élevée qui rend les éleveurs français dépendants des fluctuations des marchés mondiaux, sans compter de nombreuses controverses sur la production de soja, de moins en moins acceptée par les consommateurs. Depuis plusieurs années déjà, les agriculteurs cherchent à valoriser davantage leurs propres fourrages pour développer la rentabilité des exploitations, réduire leur empreinte carbone, et améliorer la vivabilité et l’image du métier. Face à ce défi, plusieurs solutions se présentent aux agriculteurs : optimiser le pâturage, développer la culture de prairie multi-espèces ou encore produire des betteraves fourragères. Mais si des solutions techniques existent, elles sont parfois plus complexes et nécessitent une prise de risque, d’où l’importance de se travailler sur cette problématique en groupe, ce que le fait le GIEE Autonomie alimentaire du Cotentin depuis 2015.
On en parle avec :
* Jean-Noël Drouet, éleveur laitier à Sortosville-en-Beaumont, près de Barneville-Carteret dans la Manche
* Gilles Delacour, éleveur laitier à Bricquebec-en-Cotentin
* Fabien Olivier, conseiller agronomie à la chambre d'agriculture de Normandie
Bidons, ficelles, bâches, big bags... Comme toute activité, l’agriculture génère des déchets. Le dépôt sauvage, l’enfouissement et l’incinération sont interdits. Impossible également d’utiliser le circuit des déchets ménagers. Alors depuis une trentaine d’années, le secteur s’organise pour collecter et recycler les déchets. En 2001, un éco-organisme interprofessionnel nommé Adivalor a été créé en France, pour organiser la collecte et la valorisation des déchets d’agro-fournitures. Adivalor a collecté, en 2023, 97 000 tonnes de déchets en France, et recyclé 90 % des déchets collectés. Découvrons dans cette émission le circuit des déchets, de la ferme, en passant par les coopératives et les négociants, jusqu’aux usines de recyclage. Comment le traitement des déchets a-t-il évolué ces dernières décennies et quel chemin reste-t-il encore à parcourir ?
On en parle avec :
* Samuel Richard, éleveur à Domjean, membre du CRDA
* Henri Legeard, éleveur à Subligny, membre du CRDA
* Aubert Baumard, conseiller collecte de la zone Nord-Ouest pour Adivalor
* Sophie Perier, responsable de la collecte des déchets pour Terdici
* Catherine Brunel, animatrice au CRDA de la Manche
Un tiers des chefs d’exploitation ou co-exploitants aujourd'hui sont des femmes. En 1970, selon les archives nationales du monde du travail, elles n’étaient que 8 %. Et pourtant, il reste du chemin à parcourir avant d’atteindre la parité. Beaucoup de clichés circulent autour des femmes dans l’agriculture. Les femmes conduisent-elles des tracteurs ? Entendent-elles encore « Il est où le patron ? » ? Les femmes s’occupent-elles des vêlages et du soin des animaux et les hommes de la mécanique et de la culture ? Autant d'idées préconçues à questionner, à explorer pour essayer de comprendre où en est la gente féminine dans l’agriculture.
L’agriculteur ( ou agricultrice ) du 21e siècle doit plus que jamais être un entrepreneur. Nombreux sont ceux qui sortent d’un système traditionnel, transmis par les générations précédentes, et osent de nouvelles choses sur leur exploitation : nouvelle production, nouvelle organisation du travail, innovation technique. Certains ajoutent à la production agricole des activités annexes : transformation des produits fermiers, production d'énergie, agritourisme... Au-delà de l'intérêt économique, c'est aussi un moyen de donner un nouveau sens à son travail, d’élargir son champ de compétences, et de travailler avec d’autres. En plus d’être un producteur et un gestionnaire, l’agriculteur d’aujourd’hui est manager, communicant, commercial. Une multitude de casquettes qui enrichit le métier mais qui le complexifie également. Cet esprit entrepreneurial, qui permet aux agriculteurs de bien-vivre de leur travail et dans leur travail, a un impact positif sur leur environnement. Découvrons ensemble les enjeux posés à ces agriculteurs entrepreneurs avec :
* Stéphanie Bouteiller, agricultrice à Montcuit et présidente de l’association la Ferme coutançaise
* Maxence Calais, agriculteur à Marchésieux
* Isaure de Thézy, animatrice du CRDA Manche et conseillère en organisation du travail
Le bien-être animal est un sujet central pour des consommateurs de plus en plus soucieux de ce qu’ils achètent et de la manière dont c'est produit. C’est un sujet central aussi pour un territoire comme la Normandie où l’élevage bovin est une activité agricole de premier plan. La Normandie compte plus de 500 000 vaches laitières, dont 235 000 rien que dans la Manche. Le lait représente 32 % du chiffre d'affaires de la production agricole régionale. Alors comment la question du bien-être animal s’est développée au sein de cette activité économique ? Quelles sont les pratiques des éleveurs d’aujourd’hui ? Quel rôle jouent les nouvelles technologies dans ce nouvel enjeu de société ? Autant de questions que vous vous posez et auxquelles nous tenterons de répondre avec :
* Aurélie Cauchard, agricultrice, formée aux médecines alternatives, participe à un programme Européen "BICOSE" (projet dédié à la sensibilisation au bien-être animal)
* Sylvie Bouxin, agricultrice et salariée agricole dans un élevage laitier, formée aux médecines naturelles (aromathérapie, phytothérapie, homéopathie, shiatsu,...) et éthologie animale...
* Laure Poupard, conseillère en monitoring chez Innoval
La Normandie compte aujourd’hui 2361 exploitations bio, c’est 7 % de la surface agricole régionale, selon les derniers chiffres de 2022. La Manche en dénombre 678, dont 256 fermes laitières. Comment les pratiques de la bio permettent de limiter la production de gaz à effets de serre, de protéger les paysages, la qualité de l'eau et la biodiversité ? Alors qu’on attribue à l’agriculture française, 20 % des émissions de gaz à effet de serre, que fait l’agriculture bio pour réduire son empreinte carbone ? Et face aux aléas, entre périodes de sécheresse et pluie abondante, comment l’agriculture bio s’adapte au changement climatique ? Le mode de production bio est-il plus résilient face à ce changement ? Pour mieux comprendre les défis et les expérimentations déjà menées, nous découvrons le GIEE Lait bio bas Carbone. Dans ce groupe, 12 fermes manchoises réfléchissent ensemble depuis 2018 pour réduire l’emprunte carbone de leur exploitation.
On en parle avec :
* Etienne Legrand, agriculteur bio, à la Meurdraquière, et président de la commission agriculture bio à la Chambre d’agriculture de Normandie
* Delphine Fontaine, en agriculture bio depuis 2018, à la Meurdraquière
* Caroline Tostain, conseillère en agriculture bio au sein de la chambre d’agriculture de Normandie et animatrice du GIEE Lait bio bas carbone
Alors que l’électricité et le gaz coûtent du plus en plus cher et que le réchauffement climatique impose une transition énergétique, la production d'énergie renouvelable est une véritable opportunité pour le monde agricole. Méthanisation, photovoltaïque, bois plaquette, les possibilités sont diverses. Le secteur agricole assure déjà 20 % de la production d'énergies renouvelables en France, soit 3,5 % de la production nationale d'énergie. Mais ces installations représentent un investissement considérable et soulèvent des questions, notamment comment éviter la concurrence entre production alimentaire et production d’énergie. Et comme la meilleure énergie, c’est toujours celle que l’on ne consomme pas, comment réduire la consommation énergétique sur les exploitations ?
On en parle avec :
* Benoît Hulmer, agriculteur à Hauteville-la-Guichard, il a monté une unité de méthanisation en 2019, membre du GIEE énergie
* Jean-François Tapin, agriculteur à Feugères, vice-président de l’association Haiecobois, membre du GIEE énergie
*Jean-François LAURENT, agriculteur à Saint-Martin-d'Aubigny, responsable du GIEE énergie
*Lionel Mongason, chargé d’affaires transition énergétique au Crédit Agricole Normandie
* Catherine Brunel, conseillère à la Chambre d’agriculture de Normandie, animatrice du GIEE énergie
Nombreux sont les agriculteurs à appartenir à des groupes de travail et de partage pour échanger avec leurs pairs. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, le collectif joue un rôle essentiel pour accompagner les professionnels face aux défis actuels.
Avec :
* Christophe Heurtaux, éleveur laitier à Orval-sur-Sienne, vice-président du CRDA Manche
* Valentine Le Velly, animatrice du CRDA Manche
* Marie-Christine Legrand-Fort, travaille depuis 30 ans sur la question du collectif au sein de la chambre d’agriculture de Normandie
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