Nouveau gouvernement : découvrez le drôle de surnom de Bruno Retailleau au Sénat
Depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur il y a un an, Bruno Retailleau s’est imposé comme une figure très visible du paysage politique français. Il revendique sans détour sa foi catholique. Au Sénat, l’ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, l’avait même affublé d’un surnom singulier : « le Cardinal ». Un surnom que Nathalie Schuck, grand reporter au Point, a choisi de reprendre comme titre de la biographie qu’elle consacre aujourd’hui au ministre de l’Intérieur démissionnaire.
Bruno Retailleau © DRBruno Retailleau a passé vingt ans au Sénat comme élu de Vendée. De cette longue expérience, il dit avoir retenu un sens aigu du compromis, même si beaucoup, dans la classe politique, lui renvoient l’image d’un homme rigide. Un paradoxe qu’il revendique lui-même : attaché à ses convictions, mais soucieux de trouver des points d’équilibre.
Un conservateur à la mode britannique
Nathalie Schuck, grand reporter au Point et auteure d’une biographie consacrée au ministre de l’Intérieur démissionnaire, nuance les jugements trop tranchés. « Là où il se démarque, dans la classe politique globale, c’est qu’il a des convictions très solides. Pour autant, ce n’est pas quelqu’un de rigide. C'est un héritage qu'il doit au Sénat. Ça lui a appris le sens du compromis », explique-t-elle.
Cette réputation de fermeté s’explique en partie par ses prises de position récurrentes sur les questions de sécurité et d’immigration. Des thèmes qui renforcent son image d’homme d’ordre, voire d’autorité. Pourtant, son corpus politique dépasse ces sujets. Nathalie Schuck le décrit comme un « conservateur libéral à la mode britannique ». Pas question de l’associer à Donald Trump : « Il n’est absolument pas un libéral sur le plan économique. C’est quelqu’un qui défend le rôle de l’État, l’intervention dans l’économie », insiste-t-elle.
Le « cardinal » Retailleau
Sur les questions sociétales, Bruno Retailleau assume des positions très marquées. Au Sénat, il s’était attiré un surnom évocateur : « le cardinal Retailleau ». Une trouvaille signée Jean-Claude Gaudin, avec qui il partageait une passion singulière pour les santons. L'ancien maire de Marseille lui en offrait régulièrement, et Bruno Retailleau a longtemps gardé une petite collection de santons de Provence dans son bureau de sénateur.
L’image du cardinal dit beaucoup : pas encore pape, mais avec la possibilité de le devenir. Nathalie Schuck l’assure : « Il ne rêve pas d’être président. » Mais elle ajoute que son entourage répète souvent que, si l’occasion se présente, « il faudra qu’il y aille ».
Une trajectoire vers 2027 ?
En seulement douze mois passés à l’Intérieur, Bruno Retailleau a imposé son style et sa stature dans le paysage politique français. Son nom circule désormais bien au-delà de son camp. Reste la question : franchira-t-il le pas de la présidentielle de 2027 ? Ses proches le disent réticent à briguer l’Élysée, mais conscient que les circonstances pourraient l’y contraindre.
Une certitude : qu’il le veuille ou non, Bruno Retailleau est devenu une figure incontournable, à la fois cardinal politique et possible prétendant à la papauté républicaine.


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