Élu président de la Conférence des évêques de France (CEF), le cardinal Jean-Marc Aveline évoque au micro de RCF les grands chantiers de l’Église, les liens entre Marseille et Albi et l’importance du travail collectif entre évêques.
"De victime à témoin, et désormais de témoin à frère ou sœur". Ces mots de Mgr Aveline résonnent profondément alors qu’il prend la tête de la Conférence des évêques de France (CEF). Quelques jours après son élection à Lourdes, l’archevêque de Marseille a accordé un entretien à RCF, lors d’un passage à Albi — un temps de respiration, mais aussi de réflexion lucide sur les priorités de son mandat.
Mgr Aveline revient d’abord sur les trois demi-journées consacrées à la lutte contre les abus sexuels dans l’Église, en ouverture de l’assemblée plénière. "Tant qu’on n’écoute pas, on ne peut pas percevoir la gravité pour chaque personne", affirme-t-il, en évoquant des récits "glaçants" entendus à la Cité Saint-Pierre.
Il insiste sur l’importance de ce travail de vérité, entamé depuis plusieurs années, notamment à la suite du rapport de la Ciase : "Nous avons écouté ces récits ensemble. Le rapport de la Ciase disait : 'de victime à témoin'. Maintenant, c’est de témoins à frères et sœurs, regardant ce qu’il s’est passé, prenant nos responsabilités et travaillant à ce que cela ne se reproduise plus, autant que faire se peut".
La présidence du cardinal Aveline s’inscrit dans un contexte d’Église en mutation. Il mentionne avec espérance l’accueil grandissant des catéchumènes, ces adultes demandant le baptême. Pour lui, il s’agit "d'un signe des temps, qu’il faut accueillir avec respect et délicatesse".
Autre sujet d’inquiétude partagé, la situation internationale, anxiogène et angoissante. Il souligne ici l’importance de "renforcer les liens entre les Églises de différents lieux dans le monde", pour porter ensemble une parole d’espérance au cœur de l’incertitude contemporaine.
Son passage à Albi (Tarn), juste après Lourdes, s’est voulu fraternel et symbolique. Mgr Aveline évoque les liens anciens entre Marseille et Albi, rappelant que plusieurs archevêques de Marseille ont exercé auparavant dans la ville occitane, comme le cardinal Coffy ou Mgr Pontier. "Marseille a une petite dette envers Albi qui lui a donné de très bons évêques", dit-il avec sourire.
Ce séjour dans le Tarn s’inscrit aussi dans une habitude fraternelle : "Pratiquement tous les évêques de France sont chacun dans une petite équipe fraternelle d’évêques. C’est aussi mon cas, et dans mon équipe, j’ai l’actuel archevêque d’Albi. Nous prenons un petit temps de repos ensemble".
Une manière de rappeler que la présidence de la CEF n’est pas un pouvoir solitaire mais une mission collégiale. "Je suis très heureux d’avoir ces deux jours de repos et de fraternité, juste après une semaine très dense."
Avec sobriété et conviction, Mgr Aveline entame donc un mandat exigeant, porté par une volonté claire : écouter, prendre ses responsabilités et avancer dans la foi.
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Lourdes
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