Maine-et-Loire
Alors que les députés examinent la proposition de loi sur la fin de vie, les évêques catholiques des Hauts-de-France expriment publiquement leurs inquiétudes. Ils dénoncent une société qui risque de « démissionner moralement » face à la souffrance, et appellent à privilégier la fraternité, les soins palliatifs et la prière.
Le texte sur la fin de vie est en étude au Parlement. Les débats ont débuté lundi 12 mai. Le vote solennel est attendu le 27 mai. Le proposition de loi prévoit « l'instauration d'une aide active à mourir ». Une disposition que l’Église catholique rejette en bloc. Dans les Hauts-de-France, les évêques ont tous reconnu publiquement leur inquiétude quant à cette évolution législative envisagée.
« Qu'il y ait des situations très difficile, je ne saurais le nier. La solution est elle d'abdiquer et de faire mourir l'autre ? » demande l’évêque d’Arras.
Pour Mgr Olivier Leborgne, l’euthanasie est incompatible avec l’édification d’une société de paix :
Une société qui veut la paix construit la fraternité jusqu’au bout. Mère Teresa expliquait qu'une société qui promeut l'avortement ne connaîtra jamais la paix. Je dis, une société qui promeut l'euthanasie ne connaîtra jamais la paix. Ceux qui demandent l’euthanasie sont très souvent des gens seuls et abandonnés. C’est un échec sociétal incroyable et une démission morale que je ne sais pas nommer.
Alors que les débats parlementaires sont en cours, l'archevêque de Cambrai invite les chrétiens à prier pour les parlementaires qui débattent sur l’aide active à mourir. Dans un communiqué, Mgr Vincent Dollmann propose de prier « pour que la vie soit respectée de son commencement à sa fin naturelle. Demandons à l’Esprit Saint d’éclairer les députés qui auront prochainement à se prononcer sur la proposition de loi concernant la fin de vie. »
L’évêque d’Amiens invite à ne pas « négliger les hôpitaux et les professions de santé, veiller aux personnes en EHPAD, isolées ou en maisons de retraite, prendre les moyens d’une culture palliative réelle, maintenir une justice dans l’accès aux soins pour les plus démunis ».
Mgr Gérard Le Stang questionne la représentation nationale :
Notre pays qui a refusé avec courage la peine de mort peut-il réintroduire le droit de donner la mort ? Demain, si une loi est votée, qui donnera la mort ? Les soignants, les membres de la famille, des organismes ou associations moyennant finances ?
Mgr Laurent Le Boulc’h voit dans l’idée de liberté d’euthanasie « une compréhension libérale et individualiste de la vie ». L’archevêque de Lille prévient :
Si cette loi est votée, ne risque-t-elle pas d’alourdir encore le caractère dépressif de notre société en perte d’espérance ? Ne risque-t-elle pas de fragiliser tant de personnes qui se regardent comme un poids devenu insupportable pour leur entourage ? Quand en plus la pratique pourrait se vivre partout, y compris dans des Ehpad !
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