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Elisabeth Walbaum | « Ca ne tient plus ! »

Elisabeth Walbaum | « Ca ne tient plus ! »

RCF, le 14 octobre 2025 - Modifié le 14 octobre 2025
Point de vueElisabeth Walbaum | « Ca ne tient plus ! »

LE POINT DE VUE D'ELISABETH WALBAUM - Samedi dernier, un grand événement à eu lieu un peu partout en France. Un évènement piloté par le Mouvement Associatif et auquel la Fédération de l’Entraide Protestante s’est associée.

Elisabeth Walbaum © DRElisabeth Walbaum © DR

Cet évènement est passé sous beaucoup de radars médiatiques, tous orientés vers Matignon. Ce sont tout de même 350 évènements qui ont eu lieu, et la vie associative concerne énormément de personnes dans notre pays : 48% des français adhèrent à une association. Ce que l’on sait moins, c’est que le secteur emploie 1.8 millions de salariés qui réalisent 3.3% de notre PIB. 

Crise dans le secteur associatif

A quelle crise correspond le slogan « Ça ne tient plus » ? Ce n'est une surprise pour personne, la crise est d’abord financière.
Selon le Conseil économique social et environnemental, la part des subventions publiques dans les ressources des associations a chuté de 34 % à 20 % en 15 ans. Ça signifie, et je trouve que c’est important de le savoir, que 56 % de leurs ressources sont
d’origine privée (cotisations, dons, mécénat, participations des usagers). N’oublions pas que quand on parle associations, on parle sport, culture, mais on parle aussi des associations qui s’occupent des personnes vulnérables. Pour vous donner des chiffres que je trouve parlants, on parle de crise aujourd’hui, parce que 30 % des associations employeuses ont moins de trois mois de trésorerie.
28 % d’entre elles déclarent diminuer leurs activités, 18 % ne remplacent pas les départs de leurs employés ; on estime que 90 000 emplois sont menacés à cause de cette situation financière alarmante.

Espérer contre toute espérance

Les associations réclament 3 choses simples :
- Un engagement des autorités à ne pas baisser le montant des subventions.
- Des financements stables, au lieu de multiplier les appels à projets et marchés publics.
- Plus de dialogue et de coopération avec les élus.

Mais si « ça ne tient plus », pour reprendre le slogan du mouvement, comment continuer à espérer ? Grâce à toutes les personnes extraordinaires qui font vivre les associations. Je pense à Olivier, cuisinier à la Fondation John Bost, membre de la FEP, qui nous a confié ces mots : « Je travaille au cœur d’un système où tout va trop vite, où les coûts comptent plus que les personnes. Et pourtant c’est là, dans le soin discret porté aux repas de centaines de personnes vulnérables, que je choisis de semer. L’espérance, ce n’est pas croire que tout ira bien, mais continuer quoi qu’il advienne. Ce n'est pas céder au cynisme, même quand les moyens manquent ou que le système semble à bout de souffle. L’espérance ne se crie pas, elle se sème. Je ne suis ni prophète, ni héros nous dit Olivier. Je ne sais pas toujours ce qui pousse mais je sais que Dieu travaille à travers le peu que j’offre : une écoute, un sourire, un bon plat. Et cela suffit à donner du goût à mes journées ».

Grâce à Olivier, « ca tient encore » à peu près. Et pour lui, pour tous ceux dont il prend soin, débrouillons-nous tous ensemble pour que « cela tienne toujours » !

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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